Un Battement De Cils

Chapitre 8

— Alors tu vas à une fête.

— Oui, répondit faiblement Adam en enfilant sa veste.

— Jamais je n'aurais cru qu'un minable comme toi serait invité à une fête, grommela l'homme.

Le garçon baissa les yeux quand son géniteur s'approcha de lui, s'apprêtant à recevoir un coup, il ferma instinctivement les yeux. Cependant, son sort allait être changé grâce aux coups sur la porte qui résonnèrent dans le minable appartement. L'homme balaya les quelques cendres de cigarettes sur le tapis, s'éloigna de son fils et avança en direction de la porte griffée en bois pour l'ouvrir.

Le sourire de la rousse s'afficha à la vue de l'homme qui la laissa entrer.

— Alizée, je suis content de te voir, lâcha l'homme en souriant montrant ses dents jaunies par la cigarette.

— Monsieur Mason, je suis contente de vous voir.

L'homme se retourna en direction de son fils en lui souriant tandis que le garçon avalait sa salive. Adam esquissa un maigre sourire à sa meilleure amie ainsi qu'à son géniteur pour cacher les tensions. L'adolescente sourit de toutes ses dents avant d'attraper le bras de son meilleur ami et de l'emporter en direction de la sortie.

L'homme regarda son fils de longues secondes avant de lui faire une tape sur l'épaule.

— Amuse-toi bien mon fils, lâcha-t-il en lui lançant un regard.

— Merci, papa, répondit celui-ci en avalant sa salive.

— Au revoir, monsieur, lança activement la rousse.

L'adolescente referma la porte d'entrée derrière elle et elle descendit rapidement aux côtés d'Adam les escaliers sombres du pitoyable immeuble. Ils poussèrent la vieille porte rouillée de l'immeuble pour atteindre l'air frais de la nuit.

— Je déteste la nuit, lâcha le garçon frigorifié.

— Arrête de râler, on va s'amuser, je te promets.

Le garçon haussa les sourcils en secouant la tête tout en frottant ses bras à l'aide de ses mains tandis que la rousse remonta son écharpe et baissa sa robe rose.

— Hey regarde là-bas, s'exclama la rousse en regardant en direction d'un toit.

Le garçon regarda le toit de l'immeuble où une silhouette était visible.

— On dirait un corps de femme, répondit le garçon tout en plissant les yeux pour essayer de voir mieux.

— En tout cas, elle est complètement malade de monter aussi haut en pleine nuit, répondit Alizée en ne prêtant plus attention à la femme.

Le garçon lui n'arrivait pas à décrocher son regard de la silhouette perchée sur le haut bâtiment, pourtant, il s'en fallu d'un seul petit battement de cils, un fragment de secondes pour qu'elle ne soit plus là.

— Elle n'est plus là, lâcha-t-il stupéfait en avançant rapidement près de sa meilleure amie.

— Elle a dû retourner dans l'immeuble, c'est normal, répondit la fille ne prêtant pas attention à la remarque.

— Mais je l'ai quittée que quelques secondes, répondit rapidement le garçon désorienté.

— Bah... Elle a dû courir.

— C'est bizarre, termina Adam en haussant les sourcils.

Les deux adolescents continuèrent leur marche vers la demeure où se passait la fête remplie d'adolescents sûrement déjà saouls.

Athénais quant à elle avança en direction de la forêt, afin de la traverser pour rejoindre le royaume empli de vampires.

— Comment s'est passé ton boulot quotidien ? Moi, j'ai dû envoyer en enfer quatre cinq adolescents à la sortie d'un bal. Deux trois coups de crocs dans la carotide et pouf, ils sont tous morts, lâcha une femme en robe en passant à côté d'Athénais.

La reine attrapa la femme par le cou et la lança plusieurs mètres plus loin parmi les arbres.

— Que fais-tu là ? demanda la reine.

La femme se releva avec une mine embêtée et moqueuse tout en soulevant une de ses chaussures à talons noirs.

— C'était mes préférés, finit-elle par dire en les balançant plus loin. J'ai accompli ma tâche quotidienne avec quelques bonus, je n'ai fait que mon boulot comme tous les autres vampires.

— Ne joue pas à ça avec moi Rose ! Tous les vampires ont l'interdiction de travailler dans cette ville sauf moi ! hurla Athénais en s'approchant dangereusement de la femme.

— Sauf que je m'en contre-fiche de tes foutues lois, Athénais Perse.

— J'ai l'interdiction de te tuer à l'intérieur de royaume, mais rien ne stipule à l'extérieur, lâcha la fille en attrapant le vampire au cou.

Rose rigola tout en laissant la femme essayer de la tuer, puis elle finit par attraper le bras de la reine et de lui tordre ses doigts, laissant des craquements ainsi que ses cris recouvrir le silence de la nuit étoilée. Le royaume à moins d'un kilomètre aurait certainement entendu les cris.

— Je suis aussi forte que toi ma reine, je suis aussi une fille des suprêmes l'aurais-tu oublié.

Athénais replaça ses membres correctement avant de suivre du regard la femme qui s'éloigna pieds nus parmi les brindilles et les feuilles.