Chapitre 10

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— Toujours devant ces fenêtres, lâcha l'homme adossé contre le chambranle de la porte.

La femme ne prêta aucune attention à l'homme.

— Aura-t-on une vie normale un jour ?

— Nous sommes des vampires âgés de plusieurs années, je suis reine, nous devons servir le diable en tuant des humains et tu me demandes si on aura une vie normale.

— C'est déjà mal parti.

— François ?

— Oui ?

— Ça fait quoi d'être humain ? demanda Athénais ne lâchant pas du regard le paysage forestier

— Tu te sens libre. Tu ressens des tas d'émotions, des bonnes et des mauvaises, mais la vie humaine vaut la peine d'être vécue

La brune ne quitta pas du regard les hautes fenêtres devant elle avant de se retourner en direction de l'homme toujours posté sous la porte.

— Regrettes-tu ton ancienne vie ? Regrettes-tu que je t'ai transformé en monstre ? demanda Athénais.

— Non, je ne regrette pas ce choix et je ne le regretterais jamais, répondit l'homme en avançant vers la reine.

— Il m'arrive, parfois, commença-t-elle doucement, de penser à ce qu'elle aurait pu devenir.

Elle sentit les larmes affluer et sa voix bégaya :

— A la femme qu'elle pourrait être...

Athénais baissa les yeux, la gorge enrouée par l'émotion, qu'elle cachait le plus aux yeux des autres.

— Elle aurait été aussi formidable que sa mère et aussi belle, répondit François en relevant le visage d'Athénais.

La brune regarda l'homme dans les yeux, ils restèrent de longues minutes à ne rien dire.

L'homme posa sa main sur la joue de la fille tandis que leurs deux visages se rapprochèrent instinctivement les uns vers les autres. Leurs lèvres n'étaient séparées que par quelques centimètres.

— Désolé de vous interrompre dans ce moment si romantique, mais je dois te parler François.

Les deux vampires se lâchèrent se retournant vers la fille adossée contre le chambranle de la porte affichant un sourire sournois.

— On reparle plus tard Athénais, répondit l'homme en quittant la pièce aux côtés de la fille.

Athénais resta plantée au milieu de la pièce, sans mots, ne quittant pas la porte du regard. Elle avança en direction de celle-ci et la claqua, laissant le bruit résonner dans tout le royaume.

Dans le monde humain, la rousse couru en direction du garçon afin de lui sauter sur le dos, celui-ci attrapa instinctivement ses jambes afin de l'empêcher de tomber. Il la porta sur quelques mètres afin de rentrer à son domicile.

— Je t'aime Adam, lâcha la fille complètement saoule.

— Tu auras oublié demain ne t'inquiète pas.

— Tu sais, je ne comprends pas pourquoi des filles ne s'intéressent pas à toi. Tu es super canon avec tes yeux ténébreux et tes cheveux en pétard.

— Oui Alizée, on arrive bientôt chez toi.

— Je ne veux pas rentrer chez mes parents, ils ne m'aiment pas, lâcha la fille en redescendant sur la route.

— Tu as tout ce que tu veux Ali.

— Ils disent que c'est à cause de moi que ma sœur est morte. Mais j'étais si jeune, comment pouvais-je savoir que si elle tombait de la balançoire, elle se tuerait ? Je n'ai pas pu la sauver pourtant, je n'arrêtais pas de la secouer, mais elle n'a jamais ouvert les yeux, bredouilla la rousse.

La fille s'arrêta au milieu du trottoir laissant le garçon continuer sa route, avant de s'apercevoir que sa meilleure amie s'était arrêtée.

— Ali, allez avance. Après une bonne nuit de sommeil, tout s'arrangera.

— Et si elle était morte à cause de moi, Adam ?

Un silence s'installa.

— C'est ce que j'imagine tous les soirs avant de m'endormir. Et si c'était de ma faute ? Et si je l'avais tué ? hoqueta-t-elle sous les pleurs.

Le garçon avança rapidement vers la rousse afin de prendre son visage entre ses mains.

— Hey, ce n'est pas ta faute, tu avais cinq ans, tu n'aurais rien pu faire Alizée.

— C'est de ma faute, je l'ai tué.

— Elle est morte Adam. J'ai tué ma sœur jumelle. Athéna est morte à cause de moi.

Un Battement De Cils Où les histoires vivent. Découvrez maintenant