La Psy de mes deux.

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Ça va faire trois jours que je ne suis plus sous médoc, enfin sous morphine je veux dire, maintenant un simple paracétamol me coupe la douleur.

Et quel douleur...

Trois côtes cassées, nez cassé, fracture de mon bassin, deux dents tombés qu'on a dû me recoller. Sans compter les hématomes, les bleus et toutes mes marques de ses doigts qui recouvre mon cou. J'ai un œil au beurre noir, l'oreille fellée presque ouverte.

En bref je suis pas très belle à voir.

Les filles sont venus quasiment tout les jours en m'apportant des sucreries et autres cochonneries, dans le dos des infirmières qui me réprimandaient à chaque fois qu'elles avaient le malheur de tomber sur un emballage vide.
Fred est passé quelques fois, puis il a dû retourner à l'Université. Ma mère n'a littéralement pas quittée l'hôpital depuis que je m'y suis fait installée.
Max qu'en à lui, est revenu dès qu'il a sû que j'étais réveillée, il a bien essayé de me parler, mais avec ma mère qui ne me lâche pas dure dure d'avoir un peu intimité. Je ne l'ai même pas encore remercié de m'avoir sauvé la vie.

Aujourd'hui, j'ai le privilège d'être visité par la psychologue et thérapeute de l'établissement, vu expressément pour m'aider à traverser cette étape difficile par laquelle je passe.
Ces médecins toujours à mettre des mots sur des trucs horrible qui nous arrivent pour nous faire croire qu'ils sont sans importance et qu'il est facile de pouvoir passer par dessus et continuer notre ville comme si de rien n'était.

-Bonjour, je suis Carole, je suis là pour t'aider à comprendre un peu et à oublier ce qui s'est passé . Non, ce n'est pas ça... Pas oublier, mais avancer. Alors Kyla, j aimerais que l'on commence par le commencement tu veux bien? Comment l'as-tu rencontrée?

Elle est sérieuse?
Est-ce que quelqu'un peu comprendre que je n'ai pas dû tout envie de parler du fait que mon premier amour, mais presque violé dans une allée sombre juste pour me montrer que je lui appartenais. Est-ce que quelqu'un essayer t'entendre que c'est toujours là ,sur ma peau, ses doigts, ses coups.

-Kyla?

Non tout le monde s'en fou.

-Je l'ai rencontrée en cours d'art plastique, il avait l'air sympathique, mystérieux...

                                 ¶¶¶

Il fesait chaud dehors, le prof avait ouvert toute les fenêtres et pourtant ma robe me collait tout de même à la taille. Je pense qu'on a jamais eu un été aussi chaud dans ce coin de la Belgique.

On avait rassemblé toute les tables ensemble et il se trouvait face à moi. Dès le premier regard, j'ai vu dans ses yeux qu'il était brisé, amoché. Mais il était beau et mystérieux, il avait l'apparence d'un mauvais garçon et comme toute jeune fille, j'ai craquée pour le bad boy.

-Salut, moi c'est Dylan, qu'il m'avait dit.

-Kyla.

Dans sa voix je percevais quelque chose, de plus détruit que tout ce que je pouvais imaginer, quelque chose de malsain. Mais je n'ai pas écoutée mon sixième sens, et je suis tombée dans le panneau.

                                  ¶¶¶

Des larmes coulent sur mes joues. Je savais et ce depuis le début. Mais je pensais que si je m'investissais assez, si je fesais un peu plus d'efforts, j'arriverai peut-être à le changer. Mais on ne peut pas changer les bad boys. On ne peut pas.

-Mademoiselle, je comprends qu'il doit être dure pour vous d'en parlez, mais j'aimerais vous posez une dernière question. Est-ce que monsieur Klintoch a déjà eu envers vous une attitude violente?

Une attitude violente...

Je ferme les yeux et je revois, sa main sur mon cou, m'étranglant la première fois qu'on a fait l'amour, la façon dont il regardait ma mère lorsqu'elle me fesait un commentaire, la manière dont il regardait tout garçon qui oserait me regarder un peu trop longtemps. La fureur dans ses yeux quand je ne lui disais pas tout.

Une attitude violente...

Ses mains qui se resserre sur mon cou, jusqu'à bloquer complètement ma voie respiratoire, les coups de pieds dans mes côtes.

-Kyla jattends toujours votre réponse.

-Allez vous faire foutre sale pute! Je cris les joues ruisselantes de larmes, avant de lui cracher au visage. Allez vous acheter un cœur au lieu de me poser vos questions à la con!

Au vu des cris que je poussais deux infirmières sont rentrés en trompe dans ma chambre. Analysant la situation à la vitesse de l'éclair, elles poussent la psychologue de mes deux, au dehors de la chambre et tentent tant bien que mal de me calmer.

"Sale traînée. "
"traînée, pute, salope. "
"A moi, tu es à MOI. "

Maman arrive dans la pièce, les cheveux en pétard , l'air inquiète.
Elle me prends dans ses bras, et je pleure doucement sur son épaule. Mes côtes me font mal, j'ai un mal de crâne incroyable, mais aucune de ces choses là non d'égale à la souffrance permanente que je ressens à chaque fois que je me remémore le regard sombre, assassin qu'il possédait ce soir là.

-Tout va bien se passer Kyla, je te le promet, tout va bien se passer, qu'elle me chuchote en me caressant le dos.

Mais je n'en crois pas un mot. La douleur à mes yeux donne l'impression qu'elle ne s'arrêtera jamais. Et ça brûle dans mon cœur. Ça explose dans ma tête. Ça dévaste mon être. Ça détruit tout sur son passage.
J'ai mal.

EnchainéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant