Colère

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-Quelqu'un d'autres est déjà venu chez toi depuis que tu as enmenagé?

-Oui, quelques potes pour le business.

Le business? Est-ce qu'il est entrain de retomber dans la vente de stupéfiants?
Est-ce qu'il en consomme de nouveau?  Je n'ai pas regardée ses yeux. Il faut que je regarde ses yeux. Regarde-moi!

Rouge.

Putain.

-Et ton voisin qu'est-ce qui lui est arrivé?

-Pff il nettoyait jamais, il était jamais là sauf pour ramener ses putes, du coup le proprio en a eu marre et la fouttu dehors.

-Ah...

On s'est installé par terre et il a sortit son jeu de carte, on a commencé une partie de poker pariant les paquets de chocotof qui lui restait dans l'armoire.
Puis il s'est levé, et a regardé un peu partout pour savoir où il se situait et puis il est partit vers la porte d'entrée en me lançant;

-Tu peux m'en rouler un steuplait ma belle? 

-Oui bien sur.

J'attrape sa boite à roulage et entreprends, ce qui me semble être la plus des cigarettes roulées que j'ai jamais faites. Alors je sais, qu'il n'y à pas de quoi être fière, mais c'est juste trop kiffant de voir que je suis capable de faire quelque chose.

-Oulala mais qu'est -ce que tu fais, un tampon? Il me lance en éclatant de rire.

Je me léve furieuse, et le dépasse tout en le bousculant férocement.
Il faut toujours qu'il me rabaisse, on dirait entendre mon père.
Et l'excuse qu'il m'a sortis quand on était entrain de jouer, comme quoi, il est obligé de prendre de la beuh pour pouvoir me regarder en face. Je sais qu'il vit mal la rupture, mais il est pas obligé de me balancer des trucs pareil à la gueule.

¶¶¶

-Hey, salut Max, je pensais que t'étais toujours en jour de congé aujourd'hui...

-Je le suis, je lance au petit nouveau avant d'attraper mon tablier, mais j'avais besoin de me changer les idées.

-Ah ouai, d'ailleurs toute cette histoire comment ça c'est terminé?  Mode c'est bon ou c'est bad?

-Ben le gars est plus en liberté donc c'est bon, je grince avant de tourner le son de la radio à fond.

Greatest de Sia.

Je suis pas fan de cette chanson, mais c'est celle qui passait quand elle est rentré la première fois dans le resto. Alors du coup on va dire que j'ai appris à la supporter. Le chef me charrie toujours lorsqu'il voit que je mets le son plus fort juste parce que je vois son pied danser sous la table, ou que je la vois triste au bout de la salle et que je veux lui redonner un peu de peps. Il me dit que je me suis laissé avoir, que je suis tombé dans le piège.

Et jusqu'à présent ce piège, il me posait pas de soucis, mais maintenant, avec tout cette histoire autour de Dylan... Je lui ai dit mille fois de ne plus s'approcher de ce mec, mais elle est trop gentille c'est pas possible, elle fini toujours par tout remettre sur elle, ou retourner vers lui pour arranger les choses. Et au début je me disais que ça allait encore mais je n'ai jamais compris pourquoi elle avait été s'excuser auprès de lui pour la fois où je les ai retrouvé devant chez moi.

¢¢¢

Je lui avais dis de monter que jétais sous la douche mais que la porte était ouverte. Mais lorsque je suis sortit cinq minutes plutard, l'appart était toujours aussi vide, mise à part le chat qui miaulait pour quelques coquettes.
C'est pas normal. Que je me suis dis.
Alors j'ai enfilé un jogging vite fait et passer le premier gilet que j'ai vu traîner par terre. Je n'ai même pas pris la peine de mettre des chaussures et j'ai descendus les marches quatre à quatre.
Elle était devant le Paluca, juste en face de mon immeuble. Il était là aussi. Ce petit garçon de m***e.

J'allais à leur rencontre, il avait l'air de se dispiter, encore. Quand soudain, il a levé sa main gauche pour la giffler. Le coup est partit tellement fort que je cru que sa tête allait décoller.
J'ai couru à leur niveau, je l'ai tiré par l'épaule pour inspecté son visage. Elle avait la joue rouge, comme chauffé par du fer, et les larmes commençaient à lui monter aux yeux. Je me suis tourné vers lui, je devais avoir l'air d'un fou furieux;

-Non mais qu'est ce qui va pas dans ta tête à toi?!  On t'as jamais dit que les femmes ça se frappaient pas?!

Il a levé les yeux au ciel, et je l'ai ramené à l'intérieur avant que je ne perde mes moyens et que je ne lui en colle une. Elle tremblait comme une folle.
Elle en a pleuré pendant des heures et le pire c'est que même si elle ne le disait pas tout haut, je pouvais sentir qu'elle était entrain de tout mettre sur ses épaules, comme si c'était en quelques sortes sa faute.
Alors j'ai mis un vieu Louis de Funès, je lu ai préparé un bon chocolat chaud et je l'ai serré contre mon cœur.

¢¢¢

Je suis peut-être un macho, un connard et tout ce qui faut, mais je sais qu'il ne faut pas aller trop loin avec les femmes, qu'elles sont fragiles. Je suis peut-être un connard, mais ma mère m'a appris certaines bases de respect envers ces êtres extraordinaires, des bases que je ne suis pas prêtes d'oublier et que je compte bien suivre jusqu'à ma mort.

Ce gars a été un pire monstre avec elle, du début à la fin, ce n'est qu'un pervers narcissique, et elle ne l'a jamais accepté.
Pourtant je lui ai dis plein de fois, ses copines lui ont dit, ses profs lui ont dit, mais elle n'écoutait pas et elle a continué à donner, son énergie, son argent, sa santé mental, pour cette enflure!

J'ai vu les marques sur son corps, j'ai vu ce qu'il lui a fait. Je ne veux plus qu'il l'approche, qu'il l'a touche, que... Si un jour il sort de cet hôpital j'irais moi même le tuer de mes propres mains.

J'en fais le serment.

EnchainéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant