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Texte écrit par Sup763
Je gravis la côte, tout autour de moi m'inspire les antiques cités grecques. De grandes colonnes de marbres soutenant le vide, frappées par les années et le climat, se dressent sur ma route. Plus que quelques mètres avant le sommet. Tout en haut, je le sais, m'attend la plus belle des récompenses. Les brins d'herbe défilent comme les secondes. Je compte les minutes avant mon dernier pas sur le sentier de pierre.
Enfin, je m'arrête et reprends ma respiration. Devant moi, tel un lion face à la proie que je suis, jaillissent des vagues de nuages or et argent. Au loin je perçois les reflets de l'astre orangé disparaissant derrière une montagne. Cette dernière me semble d'un noir obsidienne, dans l'illusion du contre jour. Au pied de mon perchoir, l'écume ondule telle de petits serpents émeraudes. J'entends au loin le bruit du tonnerre, semblable à celui de Pégase au galop. Le temps passe et je ne peux détourner les yeux de cette beauté.
La nuit me frappe de plein fouet, la température chute et je sens le vent se lever, les quelques arbres des environs ondulent au rythme des battements de mon cœur. La montagne au loin a disparu, les cumulus aussi, m'offrant une vue claire sur un ciel étoilé. À ma droite se tient la grande ours, vêtue de sa parure de diamants, scintillante
à souhait. Je me tourne pour me retrouver face à la lune, une boule de quartz aux reflets améthyste. Un hurlement, venant d'en bas, me rappelle pourquoi je suis ici. Je me retourne vers la mer, avance de quelques pas et me lance tête la première dans l'eau saphir.
Quelques mètres sous la surface se trouve le village sous-marin que j'aime tant. Les tours de guet forment un cercle le long du rempart de pierres turquoise. D'où je suis je vois aisément le marché grouillant d'activité alors que les lumières du château en arrière plan donnent une ambiance festive à l'ensemble.
Pour rien au monde je n'aurais échangé ma place avec quelqu'un d'autre. J'aime tellement ce pays inconnu et mystérieux que je visite chaque nuit. M'échapper de la vérité, me cacher dans mon imaginaire. Mais ai je le droit de garder cette joie pour moi ? Suis je possessive et jalouse ? Cela fait il de moi quelqu'un d'avare ou de radin ?
