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Texte écrit par seadream99
Le premier coup de tonnerre retenti. Une pluie torride s'abat sur les marins, fouettant leur visage, inondant le pont du bateau. A cela s'ajoute un brouillard dense, qui empêche les hommes de rechercher la terre, réduisant à néant leur dernier salut.
Alors que la panique gagne l'équipage, il est calme. Debout à l'avant du navire, bravant courageusement les flots, il observe.
L'océan est en colère. Des creux de plusieurs mètres se forment entre chaque vague. L'écume lui mouille le visage déjà trempé par la pluie. La figure de proue trônant fièrement au-dessus des vagues, reste imperturbable tandis que les vagues frappent le bateau de toutes leurs forces.
Le pont est devenu glissant, il doit s'agripper aux rambardes pour ne pas tomber. Le tonnerre qui gronde, les vagues qui déferlent, la pluie qui s'abat sur l'eau, les cris des marins. Tout ceci produit un concert de sons bruyants qui contraste avec cet homme qui calmement, scrute le paysage pour immortaliser chaque détail de ce spectacle magnifique qui s'offre à lui.
Il veut avant de mourir, graver à tout jamais dans sa mémoire, le bruit des vagues qui déferlent. Il veut se souvenir de la puissance de l'océan, qui ne laisse aucun répit aux navires en détresse. Les vagues arrivent de tous les côtés, plus fortes les unes que les autres, ballotant le navire comme s'il était aussi léger qu'une plume.
Il veut se souvenir de cette pluie s'abatant sans relâche sur l'océan pour ensuite aller se confondre avec l'eau salée. Il songe alors qu'une mer déchainée est plus belle, plus captivante qu'une mer calme. L'odeur de pluie et d'eau salée emplie ses narines, lui faisant une dernière fois ressentir des émotions qu'il n'a jamais ressenti qu'une fois au large, coupé de la terre ferme et de tout ce qu'il s'y passe, avec pour seul paysage de l'eau à perte de vue.
Le navire pourtant si grand, si fier commence à se laisser submerger par les eaux froides. Doucement, l'océan s'infiltre, se glissant dans les moindres recoins, signant petit à petit, sans aucun scrupule, l'arrêt de mort des marins. La tempête qui se déchaine masque toute terre susceptible de les sauver. Cette fois-ci c'est la fin.
Et pourtant, il ne s'est jamais senti aussi vivant, il peut presque ressentir toute la puissance qui habite les vagues à l'intérieur de son être.
Plus que quelques secondes avant que le bateau ne sombre. Un dernier regard, une dernière goulée d'air. Et puis se laisser aller, pour ne plus faire qu'un avec l'océan.