Un amour dangereux ( En pause)

Signe inquiétant et bonne nouvelle

Je suis tellement excitée à l'idée de le voir que j'ai du mal à tenir en place! Après avoir vérifié ma coiffure et ma robe en long, en large et en travers, la domestique me fais enfin sortir de la salle et me conduit directement à la salle de bal.

- On ne va pas le voir avant? Demandais-je.

- Si, bien sur Mademoiselle mais Monsieur Ayato est actuellement en discussion avec Messire Sakamaki, son père.

Comme par hasard, les paroles de mon copain sur ce qui est arrivé à Yui me reviennent brutalement à l'esprit. J'essaye de chasser ça de ma tête et me persuade tant de bien que de mal que rien ne va arriver et que je vais passer une soirée merveilleuse.

Alors que je passe devant un énième miroir, quelque chose attire mon regard mais le temps que mes yeux se pose sur la surface lisse de l'objet, le reflet a disparu car vous avez bien entendu, ce n'était pas MON reflet. Certes, j'ai pu distinguer une silhouette féminine et coquette mais il me semble que j'ai aussi entre aperçu une chevelure dans les tons mauve. Je secoue la tête, tentant de convaincre mon esprit que ce n'est que des hallucinations dû au stress de me retrouver dans cette tenue devant lui.

On arrive dans la vaste pièce et je le remarque de suite. Il est au fond, entrainé dans une discussion apparemment sans fin avec l'homme politique. D'ailleurs, celui-ci me remarque et me lance un coup d'œil assez indiscret pour que son fils tourne la tête dans ma direction. Mes joues commencent à chauffer et je peux les sentir prendre une teinte rouge. Il s'approche de moi puis me détaille. J'ai l'impression de passer sous les rayons d'un laser! 

- Dommage que tu aie l'air d'une humaine coincée dans une robe trop belle pour toi.

Quoi?? C'est comme ça qu'il complimente sa petite amie????? Non mais je rêve! Vraiment ce gars est la pire ordure que je connaisse! Me connaissant, les mots ne tardent pas à sortir tout seuls.

- Peut-être parce que justement, j'en suis une, espèce d'abruti sans cervelle!

Et voilà qu'il affiche encore ce sourire moqueur et sadique! Mais je vois bien que sous cette apparence, il me fait passer un tout autre message. Après tout, cette comédie dure depuis le début et même si on sait que ce n'est pas vrai, rien ne nous oblige à arrêter cette complicité qui nous lie imperceptiblement de jour en jour.

Les invités arrivent les uns après les autres, tous portant un masque fait de dentelle noire ou grise. J'admet que je n'aime pas trop cette ambiance, c'est......pesant. Pour me changer les idées, je me fixe l'objectif   ne pas lâcher mon " prince charmant" des yeux et me surprend bientôt à le reluquer carrément. En même temps, il faut dire qu'il me laisse pas indifférente avec le style classe qu'il a adopté. Cela change beaucoup de son habitude. Un sourire amusé prend possession de mon visage quand je le voit ronchonner contre une femme qui lui ébouriffe les cheveux en souriant.

Soudainement, une musique est lancée. Plusieurs couples viennent occuper la piste de danse et je m'écarte, ne voulant pas les gêner. Je sens un courant d'air derrière moi et sais immédiatement que c'est lui. Je me retourne et lui fais face.

- Que me veux-tu?

Je prend un air interrogateur puis est surprise de le voir faire une révérence et tendre la main.

- M'accorde tu cette danse?

Je ne rêve pas? Lui? Qui s'incline devant moi? Eh bien, voilà l'exploit du siècle! C'est trop d'honneur voyons.

- Franchement, je me serais jamais douté qu'un jour, un vampire de ton rang puisse se "soumettre" à une simple humaine que je suis. Lui dis-je le plus calmement du monde et mes yeux brillant de sournoiserie.

- Je te le demande gentiment mais je peux aussi employer la manière forte.

Et avant que je puisse répliquer, je sens une de ses mains se plaquer sur ma taille et l'autre, entrelacer ses doigts aux miens. Ce contact glacé me fait frissonner mais je me borne à soutenir son regard.

- Tu ne sais vraiment pas faire la cour à une fille, sérieux.

Il ne daigne même pas répondre et je ne peux m'empêcher de sourire en coin, à la fois amusée et attendrie par les efforts de ce garçon dont je suis tombée amoureuse sans le vouloir. On se met à danser, ayant tout deux le regard fixé sur l'autre. Je ne tarde pas à oublier tout ce qui ce trouve autour de moi. Ne restant que lui et moi. Avançant dans un rêve éveillé. Ce petit moment romantique prend fin lorsque que Tougo Sakamaki fait tinter son verre pour obtenir l'attention de tout le monde.

- Chères créatures, tout d'abord merci d'être présents pour cet heureux évènement, en effet, aujourd'hui a lieu le grand festival annuel du Makai, dont vous avez surement pu profiter, j'en suis certain. Mais je ne célèbre pas que ça en ce jour, j'aimerais vous présenter cette jeune personne, Mademoiselle Okagi, de race humaine, certes, mais choisie par mon fils ici présent. Je vous ai réunis tous ici pour vous annoncer les fiançailles de ces jeunes gens.

Alors là, je ne m'attendais pas à ça. J'avoue que ce qu'il vient de dire m'émue. Mon regard se porte directement sur le vampire et je lutte pour ne pas montrer les larmes de joies qui me montent aux yeux.

- Naoka. Je t'interdis de partir du manoir, ce n'est pas une demande mais un ordre, est-ce clair?

Je pouffe légèrement de rire.

- Parce que tu crois que j'aurais le courage de te quitter, toi? Le gars le plus insupportable de la planète?

Je craque, les larmes font leurs apparition puis défilent lentement sur mes joues.

- Arrête de pleurer, tu as la chance de pouvoir te marier avec Ore-sama.

Je ris franchement cette fois ci et essuye mes yeux. Oubliant tout les regards braqués sur notre couple.

- Tu n'est qu'un idiot........mais tu es l'idiot que j'aime.........Je t'aime, Ayato.

Nos lèvres se joignent l'une à l'autres quelques secondes après puis je savoure ce baiser, ne voulant pas me séparer de lui. Il m'est vital, si je le perd, je pourrais me perdre moi même. Je fais durer ce moment de bonheur le plus longtemps possible, ce qui veut dire pas longtemps. J'ai à peine le temps de reprendre  mon souffle qu'une douleur soudaine me transperce la poitrine. Puis une deuxième qui me fait plier en deux tellement la souffrance est violente. Je manque vite d'air et la panique monte en moi à une allure folle. Je cherche maintenant de l'oxygène, ma poitrine me faisant un mal de chien à chaque pulsation douloureuse. Je tombe à genoux et fais un effort surhumain pour lever la tête vers Ayato, celui-ci choqué de ce qui se produit.

- Mon cœur........ Arrivais-je a dire avec difficultés.

Je commence à m'étouffer et un mal de crane prend place dans ma tête. Ma vision se trouble et j'ai la vague impression d'articuler " J'ai peur" au vampire qui me rattrape avant que je me fracasse la tête contre le sol. Une dernière vague de douleur survient et m'achève, me plongeant dans un néant sans fin.