"And now?
And now what's it going to happen?
I'm scared,
Baby just listen to me
I'm really scared."Je me demandais ce qui allait se passer à partir de maintenant, parce que c'est bien beau par message mais la réalité nous attend après. Comment va-t-elle être demain en me revoyant? Est ce que rien ne va changer et tout va redevenir comme avant, que ce n'étais que du réconfort et rien que ça? Je n'ai pas osé lui demander. Je n'ai pas osé parce que notre discussion "virtuelle" était tellement gaie, fluide, comme si cette barrière de supériorité était invisible. C'était si bon, de partager un moment comme ça, que je n'ai pas pu tout briser et demander "et maintenant, il se passe quoi?". Je n'ai pas eu la force mentale, cette journée était déjà tellement énorme au niveau émotionnel, je ne pouvais pas subir une autre catastrophe juste après une utopie pareille.
Alors j'attend. J'attend et "je ne sais pas de quoi demain est fait". Mais tout ça me détruit de l'intérieur. Je ne peux m'empêcher de penser à la suite, ce qu'il peut se passer dans quelques heures après la nuit, parce que rien n'est prévisible, absolument rien. La journée d'aujourd'hui en était l'exemple parfait. Autant rien ne va changer, et je vais retourner dans ma petite vie vide et morose et rien de tout ça n'aura l'ombre d'un réel souvenir...
Je ne veux pas qu'il ne se passe rien, je ne peux pas ignorer ce qu'il s'est passé cette après midi, ce moment précieux ne doit pas aboutir à rien. Je veux une suite, je veux quelque chose avec cette femme, et quitte à me rendre ridicule j'en payerais les conséquences, elle en vaut la peine.
Je me décide enfin d'aller dormir, j'en avais besoin. Malgré toutes ces questions qui trottaient dans ma tête, je trouva rapidement le sommeil. Demain est un autre jour.
*
Vendredi. J'ai une heure de cours avant pour me préparer mentalement. Je m'imagine peut être la lune, autant il n'y aura rien. J'espère ne pas avoir du mal à cacher mes émotions et tout ça, pour ne pas paraître bizarre devant mes amis. Je suis stressée à un point, j'ai l'impression que mon estomac pourrait crier s'il en était capable.
-Eh qu'est-ce que t'as ce matin?
Je me retourne brusquement, n'ayant pas capté la présence de mon meilleur ami là depuis déjà quelques minutes.
-Rien, tout va bien!
J'essaye de paraître la plus naturelle possible, mais je ne pense pas être très bonne à ce jeu.
-T'es sûre? On dirait que t'es ailleurs là
-Non non t'inquiètes pas ça va
Je conclus cet "échange" pour ne pas avoir à subir un interrogatoire. Je ne sais pas à quoi je doit ressembler, mais ça ne doit pas être fameux.
Après avoir attendu devant la porte, la voilà enfin arriver. En la voyant, mon cœur tente de rater un battement. Elle est si belle, si rayonnante. Elle me sourit, c'est déjà un bon début. Enfin je ne sais pas si ça m'était vraiment adressé, c'était peut être un sourire général. Un sourire comme elle fait chaque jour. Il ne se passe pas un seul jour où elle ne sourit pas, elle a l'air tellement épanouie, je pourrais la regarder sourire des heures.
Une fois dans la salle assise à ma place, je n'arrive pas à décrocher mon regard d'elle et un sourire béât est cloué sur mon visage. Dire que quelques heures auparavant je n'arrivais même pas à la fixer dans les yeux. Je me fais surprendre par une remarque de Nicolas.-Youyou, t'es vraiment dans les vapes ce matin! À quoi tu pensais?
Si tu savais!
-À rien, rien du tout! Dis-je en souriant
-Qu'est ce qui te rend si heureuse?
-Rien de spécial, j'aime bien juste cette heure de cours
-Mouais..
Je sais qu'il ne me croit pas totalement, mais qu'est ce que je peux faire d'autre? Certes c'est mon meilleur ami, mais tel que je le connais c'est le premier à juger. De toute façon je n'ai pas l'intention de raconter quoi que ce soit à quiconque, je suis bien avec mon petit secret.
Le cours de déroule normalement, mais j'ai quand même l'impression qu'elle tente d'éviter mon regard. Au fur et à mesure que l'heure tourne, je me méfie de plus en plus de la fin du cours. Et si elle me laissait partir comme ça, comme n'importe qui? Je ne veux pas passer le reste de la journée sans aucun mot de sa part, sans aucun mot rien que pour moi. Donc je redoute et appréhende ce moment, même si je n'attends que ça depuis hier soir. Comme à mon habitude je m'imagine toutes les sortes de scénarios qu'il peut se passer dans quelques minutes, du meilleur au pire.
Lorsque la sonnerie retentit, j'ai l'impression de peser 1000 kilos avec tout le stress que je porte. Je mets délibérément du temps à ranger mes affaires pour tenter d'être la dernière dans la salle. Toujours rien de sa part, je me dirige alors vers la sortie, déçue. Je passe devant son bureau, et c'est à ce moment qu'elle décide de se mettre à parler.
-Attends Clémentine, j'ai des papiers pour toi par rapport à notre discussion d'hier.
Il me faut quelques secondes avant de faire le lien. Hier j'étais restée avec elle parce qu'on était censé avoir parlé de l'orientation, tout s'explique. Je la remercie dans ma tête d'avoir dis ça ce qui m'éviteras un questionnement du fouineur qui me sert de meilleur ami. J'espère juste qu'il prendra l'initiative de m'attendre en dehors de la salle, et pas d'attendre avec moi.
-Nicolas tu peux fermer la porte en sortant s'il te plaît?
Il s'exécute et il ne reste que nous deux dans la salle. Je ne sais pas ce qu'il va se passer, je ne sais pas si elle va me parler, si elle va évoquer les évènements de la veille, si elle attend que je parle ou que je fasse quelque chose. Mais ce qu'il se passe, je ne l'avais imaginé dans aucun coin de ma tête.
Elle s'approche très rapidement de moi et m'embrasse fougueusement. Je suis tellement surprise que je manque de tomber à la renverse. Je m'accroche à elle et finis par lui rendre son baiser. C'est tellement soudain, tellement impromptu mais tellement bon. Ma langue vient rencontrer la sienne, et je frissonne de bonheur; que demander de plus? C'est l'extase en moi, je brûle de l'intérieur et malgré le fait qu'on peut nous surprendre à n'importe quel moment je ne m'arrête pas pour autant. Je maudis le fait de ne plus avoir de respiration, ce qui nous pousse à nous ralentir considérablement. C'était le premier "vrai" baiser, mon premier, et c'était phénoménal. Nous nous décollons l'une de l'autre mais restons toujours aussi proche. Je plonge mon regard dans le sien lui faisant comprendre ma joie intense et ma gratitude. J'ai cette lueur dans mes yeux, cette lueur de pur bonheur que je veux partager avec elle. Cet instant était si parfait.
Je ne veux définitivement pas finir cet échange, et me réfugie dans ses bras. Je profite de ce moment magique avant de revenir à la réalité et de repenser à tout ça et aux conséquences.
Après un long silence, je tente de dire quelque chose.-Je...
-Ne dis rien. Me coupa-t-elle. Je ne sais moi même pas quoi te dire. Ne disons rien.
Elle murmura presque ses derniers mots. Je hoche la tête, parce que de toute façon je n'aurais pas su quoi dire et relâche mon étreinte. Je rassemble mes affaires et m'apprête à partir.
-Je... Tu es occupée ce week-end?
Elle avait un air si timide, je ne pouvais pas croire que c'était la même personne qui s'exprimait avec tant d'aisance précédemment.
Sa demande paraissait si pleine d'espoir et de gentillesse, mais me laissa tout de même perplexe. Comme à mon habitude je réfléchis trop, et j'ai du laisser un blanc trop longtemps car elle rajoute quelque chose.-Je me disais qu'on pourrait...que peut être on pourrait se voir ce week-end..?
Je souris. C'est vrai, qui ne sourirait pas devant tant de gracieuseté? Elle est si adorable comme ça, j'aimerais tellement capturer ce moment.
-Bien sûr qu'on pourrait, avec plaisir! Répondis-je.
Sur ce, je sortis de la salle tellement heureuse que ça pouvait faire peur.
Oui parce que, toute bonne chose à une fin...

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Don't think, just do
RomanceC'est elle. C'est sa voix, son élégance, ses mots, ses paroles, sa beauté, sa personnalité, ses pensées; elle. Mais peut-on vivre ce qu'on rêve? ©Histoire fictive m'appartenant entièrement©