Don't think, just do

Chapitre 11

"Comment peut-on être certain que le présent prendra la forme du toujours?"

-Fais moi l'amour

Sa réponse sans mot, nous communiquions par le regard. Elle était devenue ma maison, mon foyer de bonheur, et je voulais la sentir encore plus proche de moi à présent. Tout était nouveau pour moi, tout se bousculait, tant de choses étaient arrivées dans ma vie, mais jamais je n'avais été aussi sûre de moi. Je la voulais, elle et personne d'autre, seulement elle, rien que pour moi.

Si seulement j'avais su.

Aveugle, je la suivais, elle me guidait. Elle était ma lumière dans l'obscurité. Elle m'emmena jusqu'à sa chambre, que je découvrais avec grande curiosité. Cette dernière était spacieuse, avec un grand lit en plein milieu, une autre belle bibliothèque, et une porte que je doutais mener à une salle de bain, le tout décoré à la perfection. Le seul hic de ce décor de rêve était la présence d'affaires masculines. J'étais évidemment dans la chambre d'un couple marié, et je perdis rapidement toute ma confiance en moi apparue auparavant. Ces simples et infimes détails m'avaient rempli l'esprit, comme par exemple le lit. Il dormait dans ce lit, ce lit qu'il partageait avec celle que j'aimais. Mais je ne pouvais pas gâcher ce moment, ce moment que j'attendais tant, ce moment rêvé. Kate vit mon malaise et prit, comme à son habitude, mon visage entre ses mains, geste qui m'attendrissait tellement.

-Tout va bien?

Elle avait cette tendresse dans la voix, cette douceur qui pouvait apaiser tous mes maux, qu'à l'entente de ses mots, je fus immédiatement rassurée.

-Oui, tout va bien.

Elle me sourit, et c'était tout ce dont j'avais besoin pour être bien. Je la laissais faire, n'ayant plus aucune force pour prendre des initiatives.
Elle m'embrassa avec une délicatesse incomparable, me faisant tomber de plaisir dans ses bras. Elle savait exactement ce qu'elle faisait, et c'était cette confiance dont j'avais besoin à présent. Nous continuions notre chemin jusqu'au lit, son corps au dessus du mien, elle commença à me déshabiller. J'avais cette part de moi toujours effrayée, toujours incertaine qui refit surface, et Kate le ressenti immédiatement tellement elle lisait en moi comme dans un livre ouvert.

-Tu es sûre?

-Oui...je voulais juste te dire à quel point je t'aime, et à quel point tu-

Elle me coupa en m'embrassant à nouveau, et mon corps était si expressif que mes paroles n'avaient alors aucune utilité. Elle me faisait ressentir tellement de chose, me faisait explorer de nouveaux ressentis indescriptibles. Je m'abandonnais à elle sous la chaleur de ses baisers et de ses caresses, j'étais à sa merci. Grâce à Kate, je me sentais vivante. Plus vivante que jamais.

*

Allongées, nues, l'une contre l'autre, sous les draps. J'aurais voulu capturer ce moment et le faire durer pour l'éternité.

-C'était formidable. Non pas formidable, incroyable. Même pas incroyable mais extraordinaire ! Extraordinaire. Je ne suis même pas sûre que le mot soit assez fort. Enfin tu vois ce que je veux dire.

Elle laissa échapper un rire, un doux rire tellement agréable à entendre.

-Je vois, oui. Et je suis d'accord avec toi, extraordinaire ne définit pas très bien la chose. C'était plutôt comme...comme lorsque je veux parler de toi, impossible de trouver les mots exacts pour te décrire, tellement tu es unique.

Un mot de plus et mon cœur aurait explosé.

*

Je commençais à attirer les questions de ma mère, mais je ne pouvais cacher mon bonheur permanent. C'était comme si j'étais devenue une autre personne, je rayonnais. Nos petits rendez-vous secrets en pleine journée, au milieu du lycée entier, sans aucune crainte et en toute insouciance, nous profitions l'une de l'autre. Kate et moi nous retrouvions le soir, cachées dans sa voiture, derrière le lycée ou bien incognito devant chez moi. J'étais baignée dans cette bulle d'extase permanente que je voyais durer pour toujours, malgré des avertissements qui me passaient clairement au dessus de la tête.