Chapitre 5

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"I push to the limits, I climb every wall
I keep on believing anything's possible"

Deux heures. Deux heures seulement me sépare de cet "événement" impromptu, inédit, improbable ou ce que vous voulez. J'ai tellement peur. Pas que je ne veux pas la voir mais c'est nouveau et pas commun, je stresse déjà pour un rien alors là. Je revérifie l'adresse pour ne pas me tromper et me perdre, vérifie mes affaires, l'horaire de mon bus et j'attends. Je me suis tellement pressée que je suis trop en avance. Je m'assois alors sur mon lit sans rien faire, j'ai l'esprit bien trop occupé à penser à elle que je ne peux rien faire d'autre. Ma mère passe devant ma chambre à ce moment là.

-Ça va? Tu fais quoi?

-Rien, j'attends pour partir il est trop tôt pour le bus encore

-Ah d'accord, tu vas faire quoi au fait?

En supposant que je dois aller voir ma meilleure amie, j'improvise.

-Euh je sais pas encore, on va voir sur place.

-D'accord, tu rentres pas trop tard quand même.

-Oui maman.

Sur le coup, je me demande si je ne devrais pas dire à Marie que je l'utilise comme alibi, parce qu'on ne sait jamais, -ce n'est pas son genre- mais si l'envie prend à ma mère de lui parler, je suis un peu dans la merde. Mais dans un autre sens, si je la mets au courant elle va me demander pourquoi et donc je suis aussi dans la merde. Je pense que je ne vais rien dire, et au cas où je pense que Marie me demandera si jamais il se passe quoi que ce soit.

Le temps passe, très lentement. Après une heure de pseudo ennui, je pars enfin de chez moi. J'ai une boule au ventre qui ne cesse d'augmenter, un mélange d'excitation et de stress total. J'essaie tant bien que mal de me détendre dans le bus, j'écoute de la musique, je regarde le paysage défiler. Dire que pour une fois il se passe quelque chose de nouveau, de palpitant dans ma vie morose; j'ai hâte de voir ce que ça va donner. J'arrive enfin et descend du bus. Je dois marcher quelques minutes avant d'arriver devant chez elle. Une fois en face de sa maison, je m'arrête et je souffle. J'essaie d'évacuer au maximum mon stress, mais c'est peine perdue. Je suis à l'heure, et je décide d'y aller pour ne pas être en retard -j'ai horreur de ça-; de toute façon je dois y aller, je veux y aller. Je m'avance, je prends mon courage à deux mains, une grande inspiration et toque à la porte.

Il ne lui faut pas plus de cinq secondes avant d'ouvrir. Elle me sourit et je fond intérieurement, comme si je redécouvrais son sourire à chaque fois que je la voyais. Il y a un petit moment de vide, aucune de nous deux ne parle ou bouge, on se regarde seulement, mais ça commence à être quelque peu gênant.
Elle m'invite finalement à rentrer et je peux découvrir l'intérieur de chez elle. L'entrée donne sur le salon très spacieux et lumineux, une grand baie vitrée est sur la gauche donnant sur un petit jardin, tandis que je distingue deux grandes bibliothèques remplies en face de moi -logique vue sa profession- qui me fascinent.
Je finis d'analyser cette pièce et me dirige vers une chaise pour y poser mon sac et ma veste.

À peine retournée pour lui faire face, elle s'avance vers moi et m'embrasse. Encore un peu étonnée de la rapidité de ce geste pour la deuxième fois, je me reprends et je savoure l'instant. Cette fois ci personne ne peut nous surprendre, c'est pourquoi je m'aventure un peu plus dans ce baiser. Je me colle un peu plus contre elle pour la plaquer contre le mur et je la sens sourire contre moi. Elle s'attaque alors à mon cou qu'elle embrasse délicatement et je comprends vite que je ne peux pas lui résister plus longtemps; elle a trouvé mon point faible et je lui fais savoir involontairement quand des gémissements sortent de ma bouche. Je n'arrive pas à réaliser ce que je suis en train de faire, c'est peut être pourquoi j'apprécie autant et me laisse submerger par mes émotions. Je suis une personne qui réfléchis trop, et agir dans l'imprévu me fait le plus grand bien. Je me délecte de ses baisers mais encore une fois ma conscience prend le dessus et je commence à avoir peur qu'elle aille plus loin. C'est vrai, je n'ai jamais rien fait de ma vie et là tout se bouscule en si peu de temps, j'ai besoin de m'habituer à la situation. Je ralentis donc la cadence en espérant qu'elle comprenne, même si ce moment était le plus beau de toute ma vie.

Don't think, just doOù les histoires vivent. Découvrez maintenant