Don't think, just do

Chapitre 7

"I'm sorry if I say 'I need you'
But I don't care, I'm not scared of love"

Lundi - 6h30

Outch, mon réveil sonne. C'est avec beaucoup de mal que je tente d'ouvrir les yeux et d'émerger. Je n'ai vraiment aucune motivation, je suis même en train de penser à rester cloîtrée dans mon lit toute la journée. Mais je ne peux pas, d'une part ma mère ne me laisserais jamais m'en tirer comme ça, et je ne saurais pas comment me justifier auprès de mes amis. C'est au bout d'un quart d'heure que je me réveille vraiment et que je consulte mon téléphone portable. On ne sait jamais. Je prie pour voir apparaître l'icône message à travers tout les réseaux sociaux mais le résultat reste négatif. Je réponds néanmoins à quelques notifications, un petit tour un peu sur tout mes comptes et je pars déjeuner. Je suis normalement quelqu'un de très attachée à ma vie sociale, je gère notamment plusieurs comptes fans en priorité sur Instagram et je suis donc très souvent sur mon smartphone à l'affût de toutes news. Mais depuis ce week-end je ne trouve plus l'envie. Je ne trouve plus l'envie à rien de toute façon, c'est comme si j'étais dégoûtée de la vie, de tout, sauf d'elle.

Malgré mes jérémiades intérieures, je tente de faire bonne figure devant ma mère. De toute façon ce n'est pas le matin que je suis la plus en forme, alors que j'aille vraiment mal ou pas je ne pense pas que cela se remarquera beaucoup. Comme souvent, mais surtout ce matin je n'ai pas la force de manger, même si ma mère me réprimande à ce sujet, tout m'écœure. Je pars donc m'habiller rapidement, je ne prends même pas la peine de me maquiller et prépare mon sac pour mes cours d'aujourd'hui. Je sors de chez moi et rejoins mon meilleur ami à l'arrêt de bus.

-Coucou! Alors ton week-end? C'était bien avec Marie?

L'enthousiasme matinal de Nicolas me fait plaisir à voir, mais ce n'est pas pour autant que mon mal-être s'efface.

-Oui ça va, c'était bien, dis-je avec le plus de crédibilité possible. Je veux qu'il ne se doute de rien.

-Cool alors!

S'ensuit alors le récit de son long week-end, que je n'écoute que d'une oreille. Le lycée qui s'approche est en fait ma plus grande préoccupation, et à chaque mètre de plus la boule dans mon ventre ne fait qu'empirer. Je n'ai pas cours avec elle aujourd'hui, mais je suis grandement susceptible de la croiser quelque part, ce que je n'espère pas en fait. Ou peut être que si. Je ne suis plus sûre de vouloir la revoir, tout est tellement confus dans ma tête.

*

La journée fut longue, et je suis soulagée d'être de retour chez moi. Aujourd'hui était une journée tout à fait banale et fade, mais je me sens d'autant plus mal car j'ai "fuis" mes responsabilités, je suis sortie le moins possible pour ne pas avoir à la voir, et c'est tellement nul car demain je vais y être obligée, une heure entière à crouler sous son regard. Je tente de me détendre et de penser à autre chose, acte difficile.

Mardi - 6h30

Second réveil de la semaine. J'ai mieux dormi, ne pas chercher à comprendre. Mon cours de littérature est à 11h, j'ai le temps de mourir trois fois d'ici là. Même routine; arrêt de bus, Nicolas, lycée, début des cours.

10h55

-Ça va? T'as pas l'air bien?

Donc ça se voit, super génial.

-J'ai un peu mal au ventre c'est tout t'inquiètes pas

Oh non, pas qu'un peu, j'ai l'impression de devoir faire un effort surhumain pour bouger mon corps. C'est le moment. On rentre dans la salle et je ne l'ai toujours pas regardée, mais je ne sais pas si je dois ou pas. À ma plus grande surprise, la totalité du cours se passe sans aucun regard de sa part, c'en est presque insultant. Est ce qu'elle va me parler à la fin du cours alors? En fait je l'espère, histoire de mettre les choses au clair et ne plus stresser pour rien.
Mme. Walsh se dépêche de tous nous faire sortir et s'en va aussi vite qu'elle est arrivée. Magnifique. J'adore, vraiment. Quelle journée de merde.