Cause living with me must have damn near killed you

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- Bonjour, Derek.

- Salut, répondit-il brièvement. Tu as deux secondes, Heden ?

- Pourquoi ? Questionnai-je sans me tourner vers lui, hissant la seconde valise de ma sœur hors du coffre de ma voiture.

- Si tu lisais tes messages, tu en aurais une vague idée, souligna-t-il, agacé.

- Je vais vous laisser, assura Marie avant que je ne puisse répondre.

Elle m'adressa un vague sourire avant de saisir les deux poignées de ses valises qu'elle fit rouler sur l'allée en pavé, disparaissant rapidement de notre champ de vision. Je soupirai, laissant retomber mon dos contre le métal chaud. Je me plaçai enfin face à lui, soulagée de ne pas avoir à supporter ses yeux braqués sur Marie. Il avait beau dire, beau prétendre qu'elle n'était qu'une erreur de son passé, il n'avait jamais su la regarder différemment. Il y avait toujours ce quelque chose au fond de ses iris. Une part de regret. De désire aussi. Je savais parfaitement qu'il aurait voulu que l'histoire se déroule autrement, que Marie ne le largue pas. Car je me voilais la face en affirmant qu'il avait très bien pris leur rupture. Ce n'était pas le cas. Et, sans doute était-elle le genre de fille capable de le faire se ranger. Contrairement à moi.

- Qu'est-ce que tu veux ? Demandai-je.

- Humeur de chien, on dirait pas que c'est moi qui ait la tête dans le seau, me souligna-t-il aussitôt.

- J'ai peu dormi, affirmai-je en haussant les épaules. À qui la faute d'ailleurs.

- Et la présence de ta chère sœur n'est pour rien à ton humeur exécrable ? Rétorqua-t-il, un sourire en coin. Elle est toujours aussi... charmante.

- Pourquoi être venus si sa vue t'insupporte ? Soufflai-je, froidement.

- Parce que tu ne répondais pas à mes messages, répéta-t-il.

- Je conduisais.

- Plus maintenant.

Mollement, je sortais l'objet de la poche avant de mon pantalon, pianotant sur l'écran pour en saisir le code de sécurité avant de laisser s'afficher une série de message. Tous du même expéditeur. Dix se résumaient à des surnoms désobligeants, trois m'intimaient de répondre, deux séries d'émoticônes sans sens et un seul avec un véritable contenu : « qu'est-ce que j'apporte ce soir ? ». Je relavai les yeux vers Derek dont le sourire immense voulait me signifier qu'il était très fier de lui.

- Tu m'enquiquines autant pour ça ?

- C'est une question essentielle. Alors, j'apporte quoi ? Bière ?

- Jason passe toutes les vacances ici, il y en a donc déjà, assurai-je dans un haussement d'épaule. Pas besoin d'emmener quoi que ce soit.

- Ta mère est au courant que je viens ?

- Je crois, pourquoi ?

- Elle ne va pas faire une crise ?

- Cela devrait aller. De toute façon, elle et Marie sorte dîner au restaurant, elles rentreront tard.

- Cool, assura-t-il en s'approchant, venant se laisser choir à côté de moi. Cela dit, on pourrait aussi sortir manger quelque part. Je te dois un Japonais, non ?

- Pas envie, répondis-je en haussant les épaules. Tu me le payeras à Paris.

- Cela me va aussi, approuva-t-il d'un hochement de tête. On mange chez toi ou chez moi alors ?

Neither good nor badOù les histoires vivent. Découvrez maintenant