𝐉𝐎𝐋𝐈𝐄 𝐏𝐄𝐓𝐈𝐓𝐄 𝐂𝐑𝐄𝐀𝐓𝐔𝐑𝐄 [𝟐] ─ teen wolf

[03]

Promenons nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas.

Beacon Hills, Californie.
Jeudi 06 Septembre 2012.

Les falaises de Beacon Hills étaient probablement l'endroit le plus fabuleux de toute la ville. De nuit, la vue sur Beacon était à couper le souffle. Dans la voiture d'Allison, j'observais la pleine lune qui régnait à travers les quelques nuages de ce ciel étoilé. Appuyées sur la portière, la jolie brunette se contentait de ressasser ce qu'elle venait d'apprendre de la bouche de Derek. Et pour la première fois depuis mon retour ici, je réussissais à ressentir un soupçon de compassion pour la jeune fille. Néanmoins, ma fierté m'empêchait toute conversation alors que Scott m'avait donné l'ordre de l'emmener loin de la banque.

« -Comment tu te sens ? Demandais-je, amèrement. »

Le seul contact visuel possible était par le biais du rétroviseur interne. Aucune de nous deux n'avait l'envie ou la motivation de se regarder droit dans les yeux. Mais, malgré mon effort, je n'eus le droit à aucune réponse.

« -Tu ne veux pas me parler, très bien, crachais-je. Ça ne t'empêchera pas d'écouter, pour autant. »

Je me tournais sur mon siège, prenant le temps de m'adosser sur le volant. Allison venait tout juste d'apprendre que sa mère avait reçu la morsure, seulement parce qu'elle avait, tout d'abord, essayait d'assassiner Scott de sang-froid et ça, la jeune fille avait dû mal à le digérer. Qui aurait pu lui en vouloir ? Elle avait suivi Gérard, uniquement, parce qu'elle pensait que Derek avait tué sa génitrice sans raison valable et ce soir, tout le contraire lui était sauté au visage.

« -Tu es humaine et c'est bien connu, les humains apprennent mieux de leurs erreurs. »

Je pouvais voir sa mâchoire se contracter au simple son de ma voix, non pas parce qu'elle ne pouvait plus m'encadrer en peinture, mais seulement parce que j'étais un rappel constant de ces crimes.

« -Tu as merdé et tu le sais, continuais-je. Maintenant, tu peux rester là à te morfondre pendant des heures ou te reprendre, tout de suite, en main. »

Mais toujours aucun mot de sa part... C'était comme parlé à un mur. Je me redressais, tout en cherchant les propos nécessaires à cette conversation.

« -Quand mon père est mort, ma première résolution a été de me renfermer sur moi-même et de ne plus aider personne. Puis un jour, quelqu'un m'a rappelé à quel point j'étais stupide d'agir ainsi. Mes amis étaient dehors et pour je ne sais quel raison, je les délaissais alors qu'ils avaient besoin de moi. »

Allison avait beau ne pas me regarder, je savais pourtant qu'elle ne manquait pas un mot de mon anecdote.

« -Du jour au lendemain, j'ai décidé de prendre part au combat et en un claquement de doigt, cette haine et cette rancœur a disparu, avouais-je. Tu es une chasseuse, Allison. Sers-toi de ta force pour oublier et non le contraire. »