Dark Secrets {Drago Malefoy}

Chapitre 9

« Alors, comment ça c'est passé ?  Raconte-moi tout ! »
A peine Aerin avait-elle franchi la porte de la Salle Commune des Serpentards que sa soeur l'assaillit de questions.
« Ca allait, répondit-elle en s'affalant sur un sofa.  Je suis contente que ce soit fini. »
Rosamund, insatisfaite, vint s'installer à côté d'elle.  Elle se mit à genoux pour que son visage soit à la hauteur de celui de sa sœur, enfoui dans un coussin.
« C'est tout ? »
Aerin ne répondit pas.  Alors Rosie bondit et s'exclama :
« Aerin !  Donne moi des détails !  Je veux des détails !  J'ai besoin de d...
— De détails, oui. »
La cadette soupira pendant que l'aînée désespérait d'entendre le récit de ce fameux repas dont elles avaient si longtemps débattu.  Elle se redressa et lui fit face.
« On a pris le repas autour d'une grande table ronde.  Les plats étaient démesurés, je n'en ai pas terminé un seul.
— Combien de service ? »
Aerin roula des yeux.
« Trois.
— Trois, d'accord... répéta Rosie, les sourcils froncés, comme si elle se concentrait pour assimiler l'information.
— Il y avait beaucoup de Griffondors.  Harry Potter, Neuville Londubas, Hermione... quelque chose...
— Granger.
— Si tu le dis.  Et puis plein d'autres dont j'ai oublié les noms, déclara la voix lasse et fatiguée de la plus petite des sœurs.
— De quoi avez-vous parl...
— Je ne sais plus.  Écoute, je suis fatiguée, j'aimerais aller dormir.  Bonne nuit. »
Et Aerin se dirigea vers les dortoirs et se mit en pyjama.  C'était un mensonge, elle était parfaitement éveillée.  En fait, il lui était impossible de fermer l'œil.

***

Ce soir là, le château était peuplé d'insomniaques.  Pendant que Aerin fixait le plafond, allongée sur le dos, dans une quête vaine du sommeil, elle ignorait que Merlin Adams, dans le dortoir des garçons de cinquième année de Serdaigle, était dans la même position, dans la même situation.  Son désir de tomber dans les bras de Morphée était aussi pressant que le sien - c'est-à-dire quasi inexistant.
Il était beaucoup de choses que Aerin ignorait.  Elle ne se doutait pas, par exemple, que Merlin savait parfaitement comment elle s'appelait, à quelle Maison elle appartenait ou encore qu'il s'était renseigné pour connaître son emploi du temps sur le bout des doigts, tout cela dans le seul but de la croiser dans les couloirs entre deux cours.
Elle n'avait aucune idée du fait que pour lui, cette soirée avait été l'une des plus belles de sa vie, parce qu'il l'avait vue de plus près qu'il ne l'avait jamais vue, qu'il lui avait parlé, qu'elle lui avait répondu et l'avait regardé en retour.  Comment aurait-elle pu savoir que, pendant qu'elle paniquait et se demandait que lui répondre, son cœur à lui battait la chamade dans sa poitrine et que chacun de ses mots étaient réfléchi, choisi avec précaution, même s'il ne pouvait contrôler son pouls ou la teinte de son visage, qu'il se sentait attiré par elle comme un aimant, que dès qu'il l'apercevait, il se sentait tel un lapin devant les phares d'une voiture. 
Étendu dans son lit, enveloppé dans ses draps, Adams ferma les yeux.  L'image d'Aerin se dessinait devant lui, l'envoûtant.  Il revoyait tout, ses cils qui battaient lorsqu'elle clignait des paupières, les cernes qui soulignaient ses yeux, son nez long et fin qui se retroussait de temps à autre, ses longs doigts qui passaient dans ses cheveux pour les ébouriffer...  Un soupire s'échappa de ses lèvres.  Chaque image était et resterait gravée dans son esprit.  Il était heureux et malheureux à la fois.