Chapitre 1

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  Le train filait à toute allure.  Déjà l'on pouvait apercevoir de somptueux paysages qu'il lui fallait traverser pour mener ses passagers à destination.  Aerin ne pouvait détacher ses yeux d'une colline au loin, qui surplombait la vallée, quand, brusquement, la porte de son compartiment s'ouvrit sur trois garçons, grands et dont les visages ne lui étaient pas inconnus.  En vitesse, elle déposa la lettre qu'elle avait en main, face cachée sur la banquette, tenta d'empêcher ses mains de trembler et tourna la tête vers eux.
  Avant qu'ils eussent pu dire quoi que ce soit, elle leur annonça:
« il n'y a pas de place ici.
— Tu rigoles?  demanda l'un d'entre eux, qui était plus petit que les autres et un peu enrobé.
— Tu es toute seule, renchérit un deuxième.
— Il n'y a pas de place ici, trouvez-en ailleurs. »
  Ils furent rejoints par une jeune fille au sourire si exagéré qu'il exerçait l'effet inverse que celui escompté.
« Salut les gars, ronronna-t-elle. »
  Aerin leva les yeux au ciel.  La seule personne qui n'avait encore prononcé mot jusque-là prit alors la parole.
« C'est bon, il y a bien d'autres compartiments vides dans ce fichu train. »
  Si les autres intrus, elle ne les connaissait que de vue, elle l'avait, lui, bien sûr reconnu.  Lorsqu'il s'en alla, disparaissant dans le compartiment en regardant autour de lui avec un air blasé, elle se demanda ce qui avait bien pu rendre Drago Malefoy si désinvolte.  Mais cette pensée s'évanouit tandis qu'elle refermait la porte laissée grande ouverte par ses visiteurs.  Elle avait d'autres chats à fouetter.  Elle ne pensa bientôt plus du tout à cette intrusion, car seule occupait son esprit cette lettre qui reposait à côté d'elle.   Elle fixait le bout de papier, indécise, se demandant ce qui serait le plus rude.  La lire ou l'ignorer.  Sans en être effrayée, elle appréhendait son contenu et redoutait les nouvelles qu'elle pouvait bien lui apporter.
« Bon, alors? »
  La voix de Rosamund retentit dans le compartiment.  Sans avoir besoin de le vérifier, Aerin savait qu'elle l'observait, assise face à elle.  Quand finalement elle se tourna de son côté, elle la découvrit appuyée au rebord de la fenêtre, regardant à travers celle-ci d'un air ennuyé.
« Tu vas la lire ou pas?
— Il va bien falloir.
— Maintenant?
— Je n'en sais rien. »
  Rosie soupira, exaspérée.
« Si tu te voyais, à trembloter, terrifiée à l'idée de lire cette lettre.
— Si je voyais le monde comme tu le vois, je serais probablement morte à l'heure qu'il est. »
  Le semblant de sourire qui recouvrait le visage de sa soeur s'évanouit.  Vexée, elle détourna le regard.
« Désolée, je ne voulais pas dire ça, grommela Aerin. »
  Mais il semblait que Rosamund ait mal pris cette remarque.  Aerin ne la revit pas de tout le trajet.  En soupirant, cette dernière se laissa aller contre la vitre et se concentra sur la beauté des paysages écossais qui défilaient devant elle.  Elle dut rester longtemps ainsi car bientôt le ciel s'assombrit, les nuages laissèrent leur place aux étoiles et elle ne put plus compter que sur l'éclairage artificiel du train pour s'y retrouver dans la pénombre de la nuit.  Bien que l'on voyait un lac luire à la clarté de la lune, la campagne était plus difficile à admirer, de nuit, qui plus est lorsqu'on se trouve dans une lanterne géante.  Alors elle abandonna cette occupation et profita du temps qu'elle avait devant elle pour replier la lettre et la remettre dans son enveloppe, sans l'avoir lue.
  Soudain, l'ampoule qui éclairait le compartiment parut défaillir car Aerin se retrouva plongée dans le noir complet.  L'obscurité était telle qu'elle peina à dégainer sa baguette.
« Lumos, dit-elle. »
  Le sortilège n'eut aucun effet, hormis celui de terriblement frustrer son exécutrice qui décida de jeter un coup d'œil dans le couloir qui traversait le wagon pour voir ce qu'il en était.  Elle eut la surprise de constater que toute la voiture était si sombre qu'il aurait été impossible de se déplacer autrement qu'à l'aveuglette.  Alors, une voix surgit dans le noir.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? rugit-elle.
— Reviens Drago, réagit Pansy Parkinson.  Ce sont sûrement des premières qui font les idiots. »
  La lumière apparut et Aerin aperçut Malefoy rejoindre son compartiment.  Si cette histoire l'avait intéressée, elle aurait probablement été de l'avis de Parkinson.  Ce n'était pas le genre de fille à voir des complots partout... en fait, elle aurait probablement paniqué.
  Elle était totalement le genre de personne à voir des complots partout.

Salut !
C'est ma première histoire, alors elle requiert un petit peu d'indulgence :$
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Dark Secrets {Drago Malefoy}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant