"Mon passé, mon présent et mon futur ne sont que ténèbres"
Matthew n'attend plus rien de la vie depuis des années. Son passé l'a bousillé et il fait tout pour l'oublier. Errant dans les rues de Los Angeles, il lui arrive de voler de temps en temps p...
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Des bourdonnements incessants sont en train de marteler mon crâne qui est au bord de l'implosion. J'ai des difficultés à ouvrir les yeux avec cette saleté de lumière blanche qui flotte au-dessus de ma tête. Pendant un instant je crois même être au paradis. Tout est blanc, j'ai l'impression d'être mort. C'est l'impression que j'ai eu toute la journée. J'ai peiné à tenir sur mes deux jambes avec cette fichue plaie qui ne s'est pas résorbée et j'ai finalement atterri sur un banc près d'une petite place. Peut-être qu'enfin la faucheuse a compris qu'elle m'avait oublié et qu'il était temps que je paye pour le mal que j'ai fait. J'arrêterais peut-être enfin de souffrir parce que le martyr est bien pire que la mort. Là mot vous tombe dessus sans rien vous demander alors que le martyr s'agrippe de ses griffes acérées à votre cheville et vous rappelle chaque jour ce que vous avez fait et pourquoi cette douleur vous suivra toute votre vie.
L'environnement autour de moi se fait enfin plus net après quelques minutes dans le brouillard. Les bips incessants de machines autour de moi me font vite comprendre que je suis dans un hôpital. Qu'est-ce que je fous dans un putain d'hôpital ?
Désolé mon petit la mort n'a toujours pas voulu de toi !
J'observe tout ce qui se trouve autour de moi. C'est une chambre des plus banales, quelques fils et tubes sont raccordés à mon bras et à mon torse puis soudainement je vois posée à ma droite une masse de cheveux brunes appuyée sur mon bras. Je me penche pour apercevoir qu'elle est cette inconnue qui est en train de m'endolorir le bras. Je soupire et repose ma tête sur l'oreiller quand je comprends que c'est Kasey. Encore elle.
Elle occulte mes pensées h24. Et quand enfin je n'y pense plus et que enfin je peux trouver la paix, elle vient me sauver la vie. Pourquoi diable tient-elle tant à m'aider ? Et surtout pourquoi j'ai l'impression de me sentir bien quand elle est près de moi ? Le monde me semble moins noir quand elle me sourit et qu'elle me regarde. Je ne sais pas pourquoi elle est toujours là, j'ai envie de l'éloigner de moi, vraiment, mais une infime part de mon être la réclame. Pourtant je dois lutter, pour son bien à elle.
Je la sens remuer et émerger lentement de son sommeil. Elle lève la tête vers moi et je remarque enfin que sa main était posée sur mon bras. Personne n'a jamais été aussi protecteur avec moi. Personne ne s'est jamais vraiment intéressé à moi de toute façon. Son regard croise le mien et comme à chaque fois que je la regarde, je la trouve magnifique. Quelque chose de tellement pur se dégage d'elle, tout ce qu'elle fait pour les autres est totalement dénué d'intérêt je l'avais bien compris depuis longtemps mais ça m'aurait tellement arrangé qu'elle ne soit qu'une énième fille à papa obligée d'aider les pauvres pour comprendre la chance qu'elle a de dormir sur des lingots d'or.
- Ça va mieux ? me demande-t-elle de sa voix douce.
- Oui, dis-je en essayant de rester le plus froid possible. Tu peux partir.
