Chapitre 4

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ELLIPSE 3 JOURS :

Trois jours. Trois jours et rien. Trois jours sans aucun appel de ce foutu psychopathe qui retient Léna. Je n'en dors plus, je ne mange plus. Je veux juste qu'il me dise où il se trouve pour que je puisse la récupérer. Je sais que je me voile la face mais ces trois jours cloîtré dans ma chambre, à me morfondre sur mon sort, n'ont rien arrangé.
Ma famille s'inquiète et je peux les comprendre. Lorsque je me lève de mon lit, c'est simplement pour faire le strict minimum c'est à dire me laver. Quand je me vois dans le miroir, je fais peur à voir et le pire, c'est que je m'en fous. Je continue à retourner dans mon lit, à attendre un pauvre appel qui peut être ne viendra jamais. Benji avait peut être raison. L'autre jour c'était peut être le seul coup de téléphone qu'on aura et le minimum d'infos qu'on aura pu avoir sur le lieu où ils se trouvent s'est envolé en éclat à cause de ma colère.
J'avais appris à la canaliser depuis quelques années. Mais elle refait surface quand elle veut. Cette colère insurmontable qu'il est quasi impossible de s'en débarrasser. Elle va me nuire, je le sens. On m'a déjà prévenu de ce que ça ferait mais j'en fais toujours qu'à ma tête.

Stéphanie aussi est venue me rendre visite. Elle n'aime pas me voir comme ça. Elle a l'impression que sa fille meurt avec moi. Et c'est vrai.
Depuis que je sais vraiment qu'elle souffre le martyre, je sens que petit à petit son corps la lâche, tout comme le mien. Elle a emporté une partie de mon cœur avec elle et maintenant, il est en train de mourir avec. Et moi c'est la même chose. Mes souvenirs avec elle se meurent. Ils s'effacent petit à petit. Je sens que la fin est proche.
Et le pire dans tout ça, c'est que je ne fais rien. Stéphanie a tout fait pour me faire entendre raison. Ma mère, mon père, même mon frère. Ils s'inquiètent tous de mon état.

Serais-je en train d'abandonner ? Je crois bien oui. Je ne peux plus vivre sans elle, c'est juste inimaginable. Je ne sais même pas comment j'ai fais pour tenir presque maintenant deux mois. Cela dois cesser.

Je ferme les yeux, s'entend la fatigue me prendre tout à coup. Je m'engouffre dans mes draps qui me tiennent chaud malgré la fraîcheur de mon corps qui devient de plus en plus faible.

La porte souffre, comment dire... délicatement sur Benji. Non, en réalité, il la ouverte d'une violence extrême que j'ai eu peur qu'elle allait traversé le mur.

-Moi : NON MAIS QU'EST CE QUE TU FOUS !? La délicatesse tu connais ?
-Benji : Tu m'expliques ce qu'il te prends là !?
-Moi : Il n'y a rien à expliquer.

Hop, ça c'est fait. Au revoir la compagnie. Je me replonge sous la couverture lorsque celle-ci m'est complètement retirée.
Je frisonne et commence à m'énerver.

-Moi : Putain Benjamin fais pas chier ! Laisse moi tranquille ! Va-t-en !
-Benji : Ho non sûrement pas mon vieux. Tu vas bouger ton joli petit cul de ce lit et tu vas venir avec moi.
-Moi : ( en essayant d'arracher des mains à Benji la couverture ) Et puis quoi encore ? Je suis très bien ici. Putain rends moi cette couverture !
-Benji : Non ! Lèves toi et viens la chercher.
-Moi : Je suis pas ton chien. Donnes la moi.
-Benji : Je ne suis pas ton chien non plus.
-Moi : Alors qu'est ce que tu fais là ? Tu obéis à ma mère tel un bon chien c'est ça ? Elle t'a envoyé ici pour que tu me sortes de là, de cette tristesse qui me ronge petit à petit. Écoute moi bien, j'en ai plus qu'assez d'attendre ! J'en peux plus, je ne peux plus le supporter, je suis faible, je ne mérite pas d'être encore ici. Je ne mérite pas d'être avec elle...
-Benji : Tu vas regretter tes paroles dans pas longtemps crois moi.
-Moi : Mais t'entends ce que je te dis !? Si j'étais quelqu'un de compétant, je ne serai pas là à me morfondre dans mon coin ! Elle sera déjà là avec moi ! Je l'embrasserai comme un fou, je rattraperai le temps perdu, je poserai mes mains partout sur elle tellement elle me fait délirer ! Mais non ! Elle est quelque part avec un pauvre type et nos tentatives ne mènent à rien !
-Benji : Alors quoi !? Tu laisses tomber c'est ça !?
-Moi :...
-Benji : Oses le dire ! Oses dire que tu la laisses !
-Moi:...
-Benji : Si tu me dis très clairement que tu laisses tomber, je partirai. Si tu le dis, elle ne te le pardonnera pas. Parce qu'on va la retrouver ! Et quand elle se rendra compte que tu ne seras pas la à son réveil, elle ne te le pardonnera jamais. Bonnie non plus. Elle croit en toi ! Elle aussi t'en voudra parce que tu auras laisser tomber sa meilleure amie ! Mets toi bien dans la tête ce que je vais te dire : pour pire que ça, tu n'as pas baissé les bras. Dans ton passé, tu as vécu tant de choses, de malheurs et j'en passe ! Mais à chaque fois tu t'es relevé ! Tu étais le plus courageux de nous tous ! Tu étais ma raison d'espérer Andy ! Je te voyais comme un héros, c'est pour ça que je te considère comme mon meilleur ami. Mets toi bien ça dans le crâne : tu es et tu seras toujours quelqu'un de bien ! Tout ce que tu fais ne mène pas à rien, au contraire, même les petites idées amènent parfois à des grandes. Il faut juste savoir ce qu'on veut. Es-tu sûr de vouloir abandonner ? Je te le répète : oses me dire que tu abandonnes. Que tu l'abandonnes elle.

Never Back Down ( Tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant