Chapitre 7- Au fond du gouffre

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Kate était anéantie. Dans 6 jours, elle verrait son beau-père, celui qui a rendu sa mère enceinte, celui qui avait bouleversé son existence. À côté d'un enfer pareil, les persécutions scolaires n'étaient que des rigolades. Vendredi, donc dans 2 jours, ce serait les vacances de Noël. Mais Kate s'en moquait, à présent. La seule chose qu'elle voulait, c'était que sa mère ne soit pas enceinte, que tout ça ne soit qu'une erreur. Mais non, elle était bel et bien enceinte. Et mois après mois, elle verrait son ventre s'arrondir. James Horton. Elle détestait et détesterait pour toujours ce nom. La mère de Kate lui avait dit que James était stupéfait, mais dans le bon sens. Qu'il avait totalement compris et qu'il les accueillerait sous son toit. Kate préférerait vivre dehors que chez un homme pareil. 

La mutilation ne suffisait plus. Il lui en fallait plus. Beaucoup plus. Elle avait beau essayer de résister, c'était trop dur.

Alors Kate mis son manteau, pris un sac à dos rempli d'affaires plus ou moins importantes, son porte-monnaie et s'enfuit par la fenêtre.

Elle en avait marre. De tout. De sa mère, du lycée, de ce James Horton et du monde entier.


***


Dans la rue, elle errait sans savoir où aller. Elle se réfugia à la bibliothèque. Elle n'avait absolument pas envie de lire, mais il lui fallait rentrer dans un bâtiment chauffé. 

À 18h, ce fut l'heure de fermeture de la bibliothèque. Kate alla s'acheter un sandwich avec le peu d'argent qu'il lui restait et s'abrita de la pluie sous le porche d'une boulangerie. 

À 20h, elle n'avait toujours pas envie de rentrer. Toujours sous le porche, Kate entendit un chuchotement. Elle se tourna à gauche, puis à droite, sans savoir d'où il venait. Quelqu'un lui tapota le bras. Elle sursauta en retenant un cri. C'était un vieil SDF. Il lui tendait une bière. 

- Tiens, ma petite, lui dit-il. C'est pour te changer les idées. T'as l'air bien déprimée. 

Oubliant sa promesse de ne jamais boire d'alcool, elle le remercia puis la but entièrement. Il lui en donna au moins une dizaine, qu'elle but avec avidité. 

À 22h30, elle était complètement saoule et ne marchait pas droit. Elle allait tomber par terre lorsque un bras la remit en place.

- Hé, que fais-tu seule à cette heure-là ? lui demanda une voix familière.

"CAROTTE"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant