5. Théo.

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J'ouvre les yeux que j'avais au préalable fermés pour me reposer, quand je vois la personne qui m'a parlé s'asseoir près de moi.

Ça va je t'en prit assieds-toi ! Je lance ironiquement et surtout agacée.

Eh fais pas ta chieuse et fais moi un câlin salle gosse.

Je le regarde mal, il se fou de moi ou quoi ? Cela fait pas mal de temps que je n'avais pas vue Théo.

Théo, je l'ai rencontré il y a deux ans lors d'une soirée qu'avait organisé une fille du lycée. Une riche fille qui habite limite dans une villa et où il peut y avoir foule de monde. Ce genre de fille que je n'aime pas du fait qu'elle frime avec le tas de billet qui lui coule entre les mains. Cependant, j'aime aller dans ce genre de fête pour les rencontres et surtout oublier. Oublier que j'ai une vie misérable. Je me fou une raclé par l'alcool, j'oublie mes soucis le temps d'une soirée puis le lendemain tout redevient comme c'était avant que la soirée ne se passe. C'est triste car tout est éphémère dans la vie. Tout !

Nous avions presque instantanément accroché avec Théo, au point que nous nous sommes échangé nos numéros de téléphone et nous n'avons jamais cessé de parler par message. Nous nous sommes revus, nous avons fait des sorties ensembles. Nous nous sommes rapprochés. Beaucoup rapprochés. Théo est devenus celui à qui je me confiais, à qui je parlais de mes problèmes, de mes sentiments, je lui disais tout. Puis il y a six mois, silence radio. Plus aucunes nouvelles. Ça m'a énormément vexé, je me suis senti abandonnée et tellement seule sans lui. Il était devenu un pilier, un gars, le gars avec qui je partageais rires, pleures, colère. Avec lui, je suis déjà passé par toutes les émotions qui m'est donné d'avoir. Il était devenu comme le grand frère que je n'ai jamais eu. Il me protégeait, savait m'écouter. Il savait comment être dans n'importe quelle situation avec moi, même quand je l'envoyais balader, il restait à mes côtés. C'était Théo quoi.

Tu rigoles ou quoi ? Je lui demande.

Qu'est-ce qu'il y a ?

Tu poses vraiment la question ? T'es si con que ça alors ?

Le garçon souffle et met ses bras de part et d'autre de lui même, au dessus du banc. Il vient titiller ma nuque avec ses doigts.

Dégage ton bras de là !

Emma, ne m'en veut pas si je suis partie mais...

C'est pas le fait que tu sois parti qui m'a dérangé, c'est de n'être qu'une vulgaire chose dont tu peux te passer d'un jour à l'autre ! Je m'énerve.

Théo est âgé de vingt et un ans. Si il était présent à cette fameuse fête il y a deux ans, c'est parce qu'il avait été invité par une de ses connaissances.

Emma ! Viens là, te sauve pas bordel !

Il me rattrape par le bras et me tourne. Il me sert entre ses bras, je me retrouve plaqué contre son torse. Il a une de ses poignes que je ne peux me libérer de son étreinte forcée alors je sors les grands moyens et lui hurle à la tronche. Il me dit de crier autant que je le souhaite, que de toute manière il me lâchera pas puisque c'est bien là mon but. Au bout de cinq minutes à lui cracher et répéter cent fois la même chose, à m'en irriter le gosier, je lâche ma vrai pensée.

TU M'AS ABANDONNE LÂCHEMENT, T'ES QU'UN ESPÈCE DE CONNARD QUI M'A ABANDONNE ! Je lui hurle en commençant à pleurer. Lâche moi Théo. S'il te plaît lâche moi maintenant !

Il me lâche mais avant cela, il s'excuse. Il s'excuse de m'avoir fait du mal, que ce n'était pas son intention. Loin de là. Que s'il ne m'avais pas prévenu, c'est d'abord parce que ça c'est passé précipitamment, un job lui a été proposé à Londres, il devait partir dans les vingt quatre heure qui suivaient si il ne voulait pas arrivé en retard à son entretient. Deuxième excuse qu'il a osé me donné c'est qu'il n'aurait pas supportait me dire au revoir. J'ai alors rigolé quand il m'a dit cela. Il a vingt et un an, d'où il avait peur de me dire au revoir. Ce n'est pas un homme ça, c'est une brêle. Ok nous étions hyper proche, presque fusionnelle mais de là à avoir peur de me dire au revoir, ne pas le supporter, ça me fait bien rire.

Théo se trouve en face de moi, ça fait une bonne heure que nous parlons, je suis en train de manger mon croc McDo. Oui, j'ai fini par accepter de lui parler. Je n'en ai de toute manière presque pas eu le choix. Il voulait absolument que l'on parle. Il m'a balancé maintes et maintes excuses que j'ai fini par accepter car c'est Théo et que je ne peux m'empêcher de le regarder avec toute l'affection qui soit, que finalement même si je lui en ai voulu à mort il est celui qui m'a aidé à me relever plus d'une fois. Lorsque je me retrouvais dans des situations que je ne parvenais pas à contrôler toute seule. C'est lui que j'appelais et n'importe où il se trouvait il venait me retrouver. Il abandonnait ce qu'il faisait pour venir me rejoindre.

Qu'est-ce que tu faisais ici toute seule et à une heure de chez toi ?

Parce que tu te souviens où est-ce que j'habite à défaut de savoir que j'existe ? Je décide de le piquer.

Je suis partie Emma mais je n'ai pas perdu la mémoire, surtout à ton sujet.

Je lui souris faiblement. Ça me fait plaisir qu'il me dise cela. C'est comme si il n'était jamais parti, comme si il n'avait jamais arrêté de prendre de mes nouvelles, comme si il n'avait jamais arrêté de me poser des centaines de questions pour savoir si je vais bien. Oui « comme si » car ce n'est pas la réalité ; Théo est bel et bien partie et je n'ai plus eu aucunes nouvelles. Je l'ai même cru mort pendant un moment, ça m'aidait à accepter le fait qu'il m'avait abandonné sans aucunes explications. A cette pensée, mon sourire disparaît, je lui ai dit que je le pardonnais mais est-ce vrai ? Est-ce que je ne me voile plutôt pas la face ?

Je pose la moitié de mon croc McDo et lui demande :

Depuis combien de temps tu es revenu et pourquoi ? J'imagine que t'as pas tout quitté pour seulement six mois ?

Il y a une semaine.

Ouille, ça pique. Il n'a pas cherchait à me contacter, si il avait voulu me voir, il savait où me trouver.

Tu me manquais. Il fini par me dire.

AMORE 2 : Penses-tu pouvoir un jour m'aimer maman ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant