6. Se retrouver.

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J'ai souris à sa remarque, mais je ne suis pas sotte. Je lui demande alors qu'elle est la véritable raison de son retour. Il m'assure que c'est en partie vrai, que je lui manquais et que c'est l'une de ses principales raisons. Il m'apprend aussi que ces autres raisons me concernent également. Il s'en voulait tellement d'être partie si rapidement et sans m'avoir dit au revoir, de m'avoir laissé seule avec mes démons.

En fait si je comprend bien tu es revenu parce que tu avais des remords ?

Il m'annonce qu'en aillant démissionné, il n'avait qu'à revenir ici.

Attend quoi ? Démissionné ?

T'as quoi ? Je lui demande choquée.

Démissionné. Il me répond.

Mais pourquoi ? T'avais un boulot à Londres et tu l'abandonnes toi, c'est Londres quoi ! Je lui lance.

Il me fait alors remarquer que je suis assez contradictoire dans mes propos. Qu'une fois je lui reproche d'être parti et maintenant lui sonne à l'oreille que c'est un idiot fini d'être revenu. Pour ma défense je lui dit qu'il a quitté la France pour une bonne raison mais est revenu pour une mauvaise.

Tu te considère comme une mauvaise raison ? Il me demande.

Je plonge mon regard dans le sien. Il a toujours ce putain de regard vert hyper rassurant. Ces beaux yeux qu'il n'a pas perdu. On pourrait facilement se perdre dans son regard. Il pourrait en déstabiliser quelques unes, et pourtant il ne m'a jamais déstabilisé moi mais rassuré.

Il paraît si sérieux en me disant cela. Ai-je toujours de l'importance à ses yeux, oui, il me le dis et j'ai envie de le croire.

T'attends que je te réponde quoi à ça ? Je lui demande, toujours mon regard plongé dans le siens.

J'ai juste besoin d'entendre une réponse qui me prouvera que tu vas mieux et que tu n'as plus besoin de moi.

Je fronce les sourcils. Pourquoi veut-il que je n'ai plus besoin de lui ?

J'ai absolument rien à te prouver Théo puisque de toute manière je suis toujours celle que tu as quitté il y a six mois. Je n'vais pas mieux, rien a changé dans ma vie et j'ai toujours besoin de toi. J'aurais toujours besoin de toi même si je vais mieux. Je me livre à lui. T'as toujours compter pour moi et comptera éternellement.

Il n'esquisse pas un seul sourire, il ne quitte pas mon regard que ça en devient gênant. Je viens de lui montrer ouvertement l'importance qu'il a à mes yeux, une preuve d'affection, chose que je n'ai pas l'habitude de faire, et en faite c'est moi qui rend la situation gênante, mais j'avais besoin qu'il le sache. Qu'il sache que si il était amené à repartir sans prendre le temps de m'en parler, il sait quelles conséquences ça aurait sur moi. Je lui demande implicitement de ne plus jamais me laisser et plutôt me garder près de lui pour toujours.

Je n'me sers pas de toi seulement parce que je vais mal. Certes tu es celui qui sait comment y faire avec moi mais j'aime bien que quand il y a des bons moments dans ma vie, bien qu'ils ne soient pas nombreux. Je suis désolée de savoir que tu penses que je me sers de toi.

Il se lève et vient se joindre à mes côtés. Il me prend dans ses bras, me colle un bisous sur le front et ma tête vient se caler dans le creux de son cou.

Ce n'est pas ce que je penses, je me suis mal exprimé. Mais si un jour tu viens à me dire 'Théo je n'ai plus besoin de toi, je suis heureuse' et bien je partirai, je te laisserai vivre.

Mais t'es con, t'as vraiment rien compris !

T'as pas intérêt à partir quand ce jour arrivera, à moins que tu veuilles me faire du mal ! Je lui dit en haussant les épaules.

Il sourit de nouveau et me promet de ne plus jamais me laisser sans nouvelles, qu'il sera toujours là pour moi, comme il l'a toujours été. Excepté cette petite parenthèse de six moi que je vais m'efforcé d'oublier car il est maintenant de retour.

Mon téléphone sonne, ça n'est pas la première fois mais j'ignore à chaque fois l'appel. Ça doit être le dixième appels et quelques messages écrits et vocaux qu'il me laisse. Je tourne mon téléphone de façon à ce que l'écran se trouve face à la table.

Pourquoi tu réponds pas ? Qui c'est que tu filtres sans arrêt depuis tout à l'heure ?

Mon père, je lui répond.

Est-ce que ça se passe plus très bien entre vous !

Si, bien sur que si ! Mon père c'est l'homme de ma vie.

Si, je lui répond juste pas par précaution où je vais lui céder et j'en ai absolument pas envie.

Théo me questionne. Je lui explique donc l'histoire de A à Z, de l'appel de ce matin, en passant par l'épisode de la boulangerie jusqu'à qu'on se rencontre lui et moi, ce matin dans ce parc. Malgré tout ce que je peux lui raconter Théo me suggère de rentrer chez moi et de passer l'anniversaire avec ma mère. Il tente de me convaincre que peut-être est-ce moi qui pense que ma mère en a toujours rien à faire de moi.

Non malheureusement, elle n'est même pas capable de me remercier quand je lui souhaite son anniversaire c'est pour dire. Au lieu de ça, elle demande de me taire. Donc non Théo, ça n'a toujours pas changé entre elle et moi, et pourtant Dieu sait tout les efforts que je fais pour me faire remarquer, pour dénicher un moindre geste affectueux venant de ma mère, mais non, rien du tout, que dalle, que t'chi, nada, rien bordel de cul ! Je lance en m'énervant légèrement.

Ne cite pas Dieu, tu n'y crois pas ! Il me dit, qui lui est croyant mais non pratiquant. Mais ce n'est pas en fuyant que tu vas aider le destin à atteindre ce que tu recherches tant.

J't'en fouterai du destin.

Emma !

Mais quoi ?

Tu devrais aller rejoindre ta famille.

Ma mère s'en bat les ovaires !

Alors tu arrêtes ? Tout les efforts que tu fais depuis des années tombent à l'eau ? Tu me déçois ! Il finit par me dire.

AMORE 2 : Penses-tu pouvoir un jour m'aimer maman ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant