7. Souvenir.

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- Point de vue du père -

Il est midi et demi, nous venons d'entrer dans la maison. Nous sommes une dizaine et nous crions un 'joyeux anniversaire' à ma femme.

En revanche, Emma n'est toujours pas ici. Nous ne nous sommes pas quitté comme je l'aurai aimé ce matin. Jamais elle ne m'avait parlé ainsi. Je sais pertinemment qu'elle souffre de la situation qu'elle vit avec sa mère mais qu'elle m'envoie balader comme elle l'a fait quelques heures plus tôt, elle ne s'était jamais permise et ça m'a blessé.

J'ai toujours entretenu une relation fusionnelle avec ma fille et cela depuis sa naissance. Certes, elle n'avait pas été désirée mais je l'ai accepté. Elle était une partie de moi et rien qu'à cette idée, une putain d'envie de voir mon enfant naître m'avais prit à l'époque.

Et puis elle est venue au monde et j'ai coupé le cordon ombilicale.

Cette image me brise le cœur, c'est comme si elle prenait tout d'un coup vie : j'avais coupé tout liens qui existait entre ma fille et ma femme Constance.

Je l'ai aimé à la seconde même qui avait suivi ses pleures à la naissance. Je me souviens toute l'émotion que m'avait envahi il y a dix sept ans de là. Emma était si petite, elle faisait trente six centimètres pour deux petits kilos. J'avais peur de la prendre dans mes bras, peur de lui faire mal mais une violente poussé d'adrénaline m'a poussé à franchir le pas. De plus, ma femme venait de refuser de la prendre sur elle, elle était épuisée et pleurait silencieusement.

Je suis arrivé à l'hôpital à dix heure du matin, Emma a vue le jour à dix heure zéro sept exactement, le deux mars. Ma fille n'est pas née à terme, mais prématurée. En effet, elle est née un mois et demi avant la date prévu.

Quand je l'ai eu dans mes bras, une espèce de bulle c'était formé autour de ma fille et moi, elle clignait des yeux. Je me souviens très bine qu'elle était fort éveillée pour un nourrisson de quelques minutes. Elle a planté son regard dans le miens, j'ai planté le miens dans le siens. Ces yeux, ces yeux si beau, si brun : ceux de sa maman. Je me souviens encore prononcer ces quelques mots à mon épouse qui n'était encore à l'époque que ma petite amie et désormais la mère de notre fille. ' Bébé, notre fille à tes yeux '. Constance m'a lancé un regard triste, je ne voulais pas qu'elle me regarde comme ça, c'est notre fille qui venait de naître et elle était triste alors que moi j'étais heureux de cet événement. J'étais si fière du petit bout de nous qui venait de voir le jour. Cette partie de nous, la chaire de notre chaire. Je me souviens très exactement, mots pour mots et avec quelle émotion elle m'avait répondu : ' J'espère que c'est tout ce qu'elle aura de moi '. Mes boyaux ce sont tordus. Comment pouvait-elle dire ça bordel, elle parlait de sa fille, notre fille. A part ses yeux, Emma ne portait pas beaucoup d'autres traits de sa mère, bébé elle était mon portrait craché mais au fil du temps ce petit bébé, mon bébé, celle qui est aujourd'hui devenue une magnifique jeune femme, dont je suis fière, extrêmement fière à radicalement changé physiquement et ressemble énormément à Constance, pour ne pas dire qu'elle est sa copie conforme, quand je l'ai connu. Elle est si belle. Je l'aime tellement. Je déborde d'amour pour ma fille. Elle est ma fille et il ne faudrait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit car je perdrais une moitié de moi.

J'entretiens une relation fusionnelle avec ma fille, celle que je n'ai pas l'occasion d'avoir avec mon fils Mathis. Constance se l'accapare et passe sa vie à ses côtés. Je passe peu, voir pas du tout, de moment accompagné de seulement mon fils, à la grande différence de ma fille à son âge. C'est quelque chose qui me pèse énormément car je ressens un manque, le manque de mon propre fils. Ma femme entretient la même relation avec Mathis, que celle que j'ai avec ma fille.. C'est comme si notre famille était séparé en deux groupe : ma femme et notre fils et de l'autre côté notre fille et moi. Je n'appelle pas ça une famille, nous devrions être soudés tout les quatre mais j'ai tant l'impression que le stricte opposé qui se déroule, notre famille se brise petit à petit.

Constance n'a jamais accepté la venue de Emma dans monde de brute, au point où elle est tombée en dépression. Elle ne supportait plus que je la touche, que je la regarde. Son accouchement l'a rendu tellement faible, elle n'osait plus se regarder dans un miroir. Elle que je trouvais si belle même après avoir porté un enfant pendant presque sept mois et demi mais qui se trouvait à présent si laide. A l'époque, elle n'avait déjà pas confiance en elle mais alors l'événement que nous avons vécu n'a en rien arrangé à cela, au contraire. Elle a mit du temps à ce reconstruire, énormément de temps. J'ai même cru que notre couple n'allait pas tenir, je supportais plus qu'elle me repousse sans arrêt mais surtout qu'elle repousse notre fille, qui n'y était pour rien dans cette histoire, elle n'avait pas demandé à naître mon petit ange. Elle n'avait pas le droit de la repousser ainsi mais je n'avais pas non plus, le droit d'abandonné Constance qui ne se sentait pas bien, qui était au plus mal.

Je me suis alors donné pour mission de lui redonné goût à la vie, de lui redonné confiance en elle mais surtout lui montré que Emma était un cadeau tombé du ciel, qu'elle était le rayon de soleil qui venait éclairer mes journées. J'ai en partie réussie ma mission, Constance a commencé à reprendre du poil de la bête, notre vie de couple à retrouver de la couleur et elle recommençait à redevenir féminine, belle, joyeuse. Elle redevenait petit à petit la femme dont j'étais progressivement tombé amoureux.

Où est ma filleule ? Me demande Kyle, le meilleur ami de ma femme.

Je l'ignore, je lui souffle désespéré.

Comment ça tu l'ignores ?

C'est toujours compliqué entre elles.

Et alors, ce n'est pas une raison, elle devrait être ici avec nous !

C'est de ma faute, je lance.

Qu'est-ce que tu veux dire ?

Ce matin, j'aurai dû la retenir, elle m'a laissé sous entendre qu'elle ne serait pas là ce midi.

Tu lui laisse trop de liberté ! Il critique.

AMORE 2 : Penses-tu pouvoir un jour m'aimer maman ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant