9. Rejetée, encore.

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 – Emma, mon ange ! Lance mon père en m'enlaçant.

Papa s'il te plaît, tu m'étouffes là, je lui dit en riant légèrement. Je m'excuse, je n'avais pas à réagir comme ça avec toi, pardon papa.

Il me reprend des ses bras et me demande à ce que ce soit la première et dernière fois que j'agis de la sorte avec lui.

Je peux te parler ? Me demande mon parrain.

Mon père lui dit que ce n'est pas le moment, que ma mère va s'apprêter à ouvrir ses cadeaux et qu'il aimerait que l'on soient tous présent.

Je suis mon père qui part chercher les cadeaux dans la pièce informatique de notre maison. Avant qu'il n'en sorte les cadeaux plein les bras. Je dépose une enveloppe dans l'un des sacs.

Qu'est-ce que c'est ?

Quelque chose qui devrait techniquement faire plaisir à maman, mais puisque ça vient de moi, je veux pas trop m'avancer, je bougonne.

Mon père me demande d'arrêter d'être si pessimiste.

Nous rejoignons tout le monde dans le salon. Mon père annonce que c'est l'heure que sa chère et tendre épouse ouvre ses cadeaux. Mon grand-père prend mon petit frère pour libérer les bras de sa fille. Je vais me fourrer dans les bras de mon oncle Caleb le frère cadet de ma mère. Nous n'avons que quinze ans de différence et nous sommes très proche.

Ma mère rit aux éclats. Le sourire aux lèvres, j'aimerais en être la cause. Que ce soit moi qui lui donne ce foutu sourire qui vient éclairer son si beau visage. Oui, j'aimerais mais revenons à la réalité, si elle est heureuse c'est parce que les personnes les plus importantes à ses yeux sont présentes.

Elle ouvre ses cadeaux un à un. Quand vient le moment où elle prend mon enveloppe. Elle ne sait pas que c'est moi, il n'y a rien d'inscrit dessus. Elle l'ouvre et y découvre se qui s'y cache.

Un voyage aux Caraïbes, elle lance heureuse. C'est qui ?

J'esquisse un sourire mais n'ose pas dire que c'est moi qui lui ai offert ces billets, de peur que le sourire qui illumine son visage s'efface instantanément.

Il me semble que c'est Emma. Lance mon père.

Mais pourquoi as-tu fais ça papa ?

Ce que je craignais s'avère à demi-vrai. Son sourire diminue de moitié.

Mais attend il n'y a que deux billets !

Lui adresser la parole est tellement rare que ça me fait peur. Je perd la face devant elle, ma voix est hésitante.

Euh oui, ces billets sont pour toi et papa, je sais que tu rêvais d'y aller alors j'ai...

Tu penses que c'est possible de prendre un autre billet ?

Euh... Oui certainement, mais pour qui ?

Mathis enfin, tu ne pensais quand même pas que j'allais partir sans mon fils !

Les larmes me montent aux yeux, tandis que je l'entends dire que je cherche toujours un moyen pour les séparer elle et mon petit frère. Qu'elle ne se voit pas quitter mon petit frère une semaine.

Mais partir sans ta fille, ça par contre, ça n'te gène pas du tout hein !

Je monte dans ma chambre, les larmes inondant mes joues. Comment ai-je pu croire une seconde que ça pourrait lui faire un minimum plaisir, ce cadeau venait de moi.

Quelqu'un grimpe les marches. Je l'entends. Je ne saurais pas discerner à qui appartient ces pas, je n'y prête pas plus attention. Là j'ai mal, c'est tout je suis certaine.

On toque à ma porte, je ne prends pas la peine de répondre.

Mon ange, ouvre moi !

Je ne daigne répondre.

Emma ! S'il te plaît.

Retourne en bas avec les autres !

J'aimerai te parler avant, ouvre moi.

Et moi j'en ai pas envie, je veux être seule.

Je suis désolé de la réaction de ta mère. Il me lance à travers la porte.

C'est pas à toi de t'excuser, maintenant rejoins les autres, laisse moi tranquille papa !

Je couvre mes pleures dans mon oreiller. Bordel que j'ai mal.

Je prend mon téléphone, vais sur le contact à Théo, et lui envoi un message.

A Théo, 17h02 : J'aurai jamais dû t'écouter et rester avec toi plus tôt

De Théo, 17h02 : Je me suis faite jetée par ma mère devant tout le monde putain !

Théo tente de m'appeler mais je raccroche. Je ne veux pas qu'il m'entende pleurer ce soir.

A Théo, 17h03 : Je peux pas te prendre au téléphone

De Théo, 17h03 : Pourquoi ?

A Théo, 17h04 : Parce que...

De Théo, 17h05 : Je viens te chercher ce soir, on se barre pour la nuit !

A Théo, 17h05 : Mdr

De Théo, 17h06 : Je rigole pas, prépare des affaires, on se casse rien que toi et moi !

Je souris face à ses messages. Je ne lui répond pas et prépare un sac. Mon téléphone vibre de nouveau.

De Théo, 17h09 : prend ton sac de cours, je t'y emmènerai demain, faut pas déconner non plus.

AMORE 2 : Penses-tu pouvoir un jour m'aimer maman ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant