Quand viendra le jour

Chapitre 10

Il plaqua ses lèvres contre les miennes et je mis un moment à réaliser ce qui était en train de se passer. Etonnament, son baiser était doux et tendre. Mais ce n'était pas le même genre de baisers que ceux que me donnaient Harry. Je rassemblai le peu de forces qui me restaient pour le repousser vivement.

" Qu'est-ce qui te prend ?! m'exclamai-je.

- Ne joue pas à ça, Malefoy, et laisse-toi faire !

- Dégage, Finnigan. Si tu m'as sauvé la vie en espérant profiter de moi parce que je te suis redevable, tu aurais mieux fait de t'abstenir. Tu ne m'intéresses pas.

- Ah, vraiment ? "

Son visage se tordit dans une grimace. Je n'arrivais pas à comprendre quel était son but. Il semblait tellement intéressé par Harry ces derniers temps qu'il était impossible qu'il ait renoncé aussi rapidement et facilement.

" Mais qu'est-ce qui t'arrive, Finnigan, sérieusement ? C'est quoi l'idée, en agissant comme ça ? Tu pensais vraiment que j'allais me jeter dans tes bras parce que tu m'as sauvé la vie ?!

- C'était le but, en effet. Mais, très bien, tu me résistes, soit. "

Il tourna les talons et quitta rapidement la pièce. J'étais véritablement déboussolé, j'avais l'impression d'être un pion qu'il avait essayé d'utiliser à sa guise. Je repris un peu mes esprits et envoyai enfin la lettre à ma mère, que j'avais glissé dans la poche de ma robe de sorcier lorsque Goyle s'en était pris à moi. Je quittai à mon tour la volière.

Deux jours s'étaient écoulés depuis l'incident avec Goyle. Plus personne ne m'adressait la parole parmi les Serpentard, visiblement tous convaincus que j'étais le responsable de tout ça. Blaise sortit enfin de l'infirmerie, à mon grand soulagement. Lorsqu'il réapparut dans la salle commune, je fus le seul à me précipiter à sa rencontre, mais il n'en fut pas étonné.

" Dumbledore m'a rendu visite, aujourd'hui, me di-il tandis que nous nous étions assis à l'écart. C'est lui qui a négocié ma sortie avec Madame Pomfresh. Il m'a dit ce qui s'était passé à la volière. Je n'en reviens pas que Goyle ait pu t'attaquer.

- Que t'a-t-il raconté exactement ?

- Pas grand chose de plus, simplement que tu t'étais fait attaquer par Goyle, et que tu avais perdu connaissance, et qu'apparemment un élève t'avait sauvé.

- Il ne t'a pas dit qui ?

- Non, mais j'ai supposé que c'était Harry. Ce n'est pas le cas ? "

Je lui racontai tout ce qui s'était passé, jusqu'à ce que Seamus avait tenté de faire.

" Tu plaisantes, j'espère ?! s'indigna Blaise.

- Non. Et je ne sais pas si je dois en parler à Harry, ou pas. J'ai l'impression de l'avoir trahi ...

- Mais non, pas du tout ! Tu étais dans un état très faible, Harry le comprendra très bien, j'en suis certain.

- J'espère que tu as raison, soupirai-je. "

Je donnai rendez-vous à Harry le lendemain, dans la Salle sur Demande. Lorsqu'il arriva, il affichait une mine sombre.

" Qu'est-ce qui t'arrive, Harry ?

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Eh bien, tu as l'air très en colère ... "

Son yeux semblaient lancer des éclairs, je me sentais terriblement mal lorsque son regard croisa le mien.

" Tout va très bien. Qu'as-tu à me dire ?

- Eh bien, tu sais que Goyle m'a attaqué dans la volière ?

- Je suis au courant, oui.

- Tu sais aussi qu'un élève m'a sauvé ?

- Oui. Seamus est venu me trouver juste après t'avoir sauvé. Il m'a tout raconté, dans les moindres détails.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Et dire que j'ai cru à ta soi-disant crise de jalousie ! C'était uniquement pour te protéger, pour ne pas que j'ai le moindre doute ! Tu t'es bien foutu de moi, Malefoy ! Avec Seamus, en plus !

- Quoi ?! Qu'est-ce que tu racontes ?!

- Tu n'as rien trouvé de mieux pour lui exprimer ta gratitude que te jeter sur lui ?!

- C'est ce qu'il t'a raconté ?! Et tu y crois ?!

- Evidemment, que j'y crois ! Je sais de quoi tu es capable ! "

Et il quitta la pièce, me laissant seul, totalement perplexe. Je n'arrivai pas à réaliser qu'il préfère croire Finnigan plutôt que moi. Je quittai la pièce, complètement abattu. Je me rendis directement dans mon dortoir, tirai les rideaux de mon lit à baldaquin et m'allongeai, avant de m'effondrer en larmes. J'avais l'impression que mon monde s'écroulait autour de moi. J'aimais vraiment Harry, de tout mon coeur. Comment avais-je pu laisser les choses se dégrader ainsi.

Heureusement, le lendemain je reçus enfin la réponse de ma mère. Elle me disait qu'elle avait hâte de me voir et que je lui parle. À mon grand soulagement, les vacances arrivèrent à grand pas, et il fut l'heure de quitter Poudlard. Harry avait passé son temps à m'éviter depuis notre dernière conversation, et avait toujours refusé de m'adresser la parole. Heureusement, Blaise était très présent auprès de moi. Nous avions trouvé un wagon pour nous seuls dans le Poudlard Express qui nous ramenait chez nous pour les vacances. Le trajet passa rapidement et je fus bientôt enfin devant le manoir familial. Je m'arrêtai quelques instants devant la porte. Tant de choses avaient changé depuis que j'en étais parti à la fin des vacances d'été. Je pris mon courage à deux mains, et ouvris la porte d'entrée. Je m'avançai dans le salon et poussai une exclamation de surpise. Contrairement à ce que j'avais pensé, ma mère n'était pas seule.