Chapitre 6

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Cette nuit-là, je ne pouvais m'empêcher de penser à lui, à son torse couvert d'ecchymoses et de cicatrices, à ses cheveux en bataille, ses yeux vulnérables. Il s'était ouvert à moi, il m'avait montré une partie cachée au plus profond de lui-même. Sous l'émotion, je l'ai embrassé et il y a répondu avec tendresse. Je l'avais tout de suite sentie se détendre et je ne pouvais qu'admettre que j'avais apprécié sentir ses lèvres contre les miennes. Il n'avait dit aucun mot, mais je sentais qu'au fond, je l'avais aidé. Une partie de moi ne voulait pas l'admettre, mais je ressentais quelque chose envers ce serpent. Un sentiment que je n'avais jamais ressenti pour un autre. Un sentiment puissant et passionné. J'avais envie de l'écouter, être à ses côtés, me coller contre lui. Dès qu'il avait pris ma main l'autre soir, j'étais convaincu de ressentir quelque chose pour ce garçon que j'avais toujours mal jugé. Je réussis enfin à m'endormir la tête remplie de questionnement.

Je me réveillai l'esprit léger, mon réveille-matin annonçait neuf heures trente et j'avais passé une agréable nuit. Ginny allait venir passer l'après-midi avec moi et je pourrais lui parler de mes sentiments pour Draco. Je me dirigeai vers la salle de bain, et tombai face à face avec Malfoy.

— Ça va mieux?

— Oui... merci!

— Pourquoi as-tu réagi comme ça hier quand j'ai parlé du sort?

— Viens dans ma chambre!

Je le suivis, étonnée vers sa chambre. Il me pointa son lit, où je m'assis et il ferma ensuite la porte.

— Tu n'en parler à personne, compris!

— Compris !

— Tu as vu mon torse hier , tu as sûrement remarqué les marques et les hématomes. Ses marques sont pour la plupart causées par des sorts que me lance mon père, dit-il émotivement.

— Ses horribles, Draco! Je suis tellement désolé.

— Je suis habitué.

Je le frôlais en passant près de lui pour quitter sa chambre, il prit ma main au même moment et me dit :

— tu embrasses bien, Hermione.

— Toi aussi, tu embrasses pas mal.

— Euh... pas mal! Plein de filles rêvent de se faire embrasser par moi!

Je partis à rire et il m'agrippa par la taille.

— Qu'est-ce que tu fais?

— Pourquoi as-tu pris soin de moi hier?

— Je ne sais pas, je crois simplement que je t'ai mal jugée, comme on juge un livre à sa couverture.

— Tu es déçue de ce que tu découvres?

— Absolument pas!

Il m'entrelaça de ses bras et me serra contre lui. Je me sentais en sécurité dans ses bras comme si tout le mal de la terre disparaissait.

— Hermione?

— Oui?

— Je m'excuse pour toute la méchanceté que je t'ai fait endurer, je t'ai aussi jugé trop vite.

Je lui donnai un bec sur la joue et parti dans la salle de bain. Je m'habillai d'un simple jeans et d'un chandail moulants. Par la suite, j'attachai mes cheveux en queue de cheval et descendit au salon pour attendre ma meilleure amie. On cogna à la porte, je bondis du divan et ouvrit la porte avec joie. Je sautai au cou de Ginny qui semblait surprise de me voir aussi joyeuse.

— Hey! Ginny, ça va?

— Très bien et toi aussi, on dirait bien!

— J'avais hâte de te voir ses tous.

— Pour que tu sois contente comme quand tu vas à la bibliothèque, il doit y avoir quelque chose!

— Eh bien... Oui justement! Allons-nous assoir!

— Racontez-moi ce qui vous rend si heureuse ce matin Miss Granger! dit Ginny en blague.

— J'ai embrassé Malfoy!

— Quoi? C'est une blague?

— Non et ce n'est pas tout....

— Vous avez couché ensemble!

— Franchement, Ginny! Tu me prends pour qui?

— C'est quoi alors?

— Je crois que..... Je commence à aimer Draco!

— Hermione, as-tu eu un coup sur la tête?

— Je suis très sérieuse! Tu ne devrais pas le juger, il m'a aidé quand j'avais de la peine à cause de ton imbécile de frère.

— Temps que tu sois heureuse et bien, tu sais que ça me va.

— C'est pour ça que tu es ma meilleure amie!

Je la serrai fort dans mes bras et elle me dit sans gêne :

— j'ai couché avec Harry!

— Pardon?

— Ta très bien compris!

— Ton frère est au courant?

— Es-tu folle? Bien sûr qu'il ne le sait pas!

— Je suis tout de même contente pour vous, depuis le temps qu'Harry est amoureux de toi!

— Merci, mais garde ça pour toi! Je ne voudrais pas que mes frères l'apprennent tout de suite.

— Promit, ma belle!

— Est – il vrai que le prince des Serpentard embrasse comme un dieu.

— Oui! Il embrasse tellement bien!

— Chanceuse! Harry aussi ne se débrouille pas trop mal.

Nous partîmes toutes les deux à rire. Nous passâmes une belle fin d'après-midi et Ginny retourna à sa salle commune. Je montai à l'étage, je remarquai que la porte de Draco semblait entrouverte, je décidai donc d'aller jeter un minuscule coup d'œil. Il était dans son lit, il dégoulinait de sueur. J'entrai inquiète et il leva les yeux vers moi.

— Draco, ça ne va pas?

— C'est encore un cauchemar! J'ai essayé de m'étendre un peu pour récupérer, mais je me réveille toujours en sursaut.

Je m'assis près de lui et flattai lentement son dos nu.

— C'est fini, calme-toi maintenant.

Il se recoucha et je fis de même. Il s'accota contre mon épaule et mes doigts jouaient dans ses cheveux blonds.

— Merci, Hermione! Tu ne sais pas à quel point c'est dur avoir un père comme le mien et devoir faire des choses qu'on ne veut pas. C'est un vrai fardeau! Je ne peux même pas être moi-même.

— Je te comprends, c'est difficile cacher qui l'on est réellement.

Il ferma les yeux et s'endormit contre moi. Je m'endormis aussi confortablement due à la chaleur que dégageait son corps. Je me réveillai et constatai que l'heure du souper était passée. J'admirai Draco un moment, il était terriblement séduisant. Il avait bien vieilli, ses traits étaient parfaitement définis, ainsi que sa carrure à faire rêver. Mais au-delà du physique, se cachait un jeune homme impuissant face à sa vie, jamais il n'avait plus être sensible, n'avait-il même jamais vécue son enfance comme un enfant ordinaire. Il n'était qu'une victime prisonnière du silence, en ce moment, j'aurais simplement voulu lui voler sa douleur et lui enlever toute cette pression qu'il avait sur les épaules. Lui enlever la pression que lui mettait sa famille, depuis l'âge de l'insouciance. Lui faire comprendre qu'il n'avait pas à être le parfait prince des Serpentard, qu'à sa façon, il l'était déjà. Je voulais moi, simple enfant de parents Moldus , lui montrer qu'il n'était pas seul, qu'il n'était pas un monstre, l'aider et être au côté de cet homme qui avait été mal jugé toute sa vie.

Un amour impensable ( DRAMIONE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant