MESSAGE D'UN INCONNU Tome1 [TERMINE]

*Chapitre 88*

Il est minuit, et je n'arrive toujours pas à dormir. Kendji a pris une chambre d'hôtel pour que nous puissions passer notre dernière nuit ensemble tranquille. Je ne me suis jamais senti aussi mal, depuis que l'on a laissé ses cousins au campement et que je me suis retrouvée seule avec Kendji, c'est comme si mon cœur se brise aux files des minutes que je passe avec lui. Et à cause de ça, je n'arrive pas à profiter pleinement de ces moments si parfaits.

Je reste blotti dans ses bras, et ne bouge même pas, mon cerveau va me rendre dingue, j'ai tellement peur de ne pas le revoir que je ne pense qu'au pire. Je l'imagine se remettre avec son ex, et moi qu'il finisse par m'oublier, ou m'envoyer un message en me disant que je n'étais qu'une erreur.

Kendji ne dort pas non plus, je sens son étreinte se serrer au fur et à mesure que les minutes défilent, je me fais sûrement des idées, il m'a prouvé qu'il tenait énormément à moi, mais pourquoi mon cerveau n'arrête pas de me dire le contraire.

Après tout on ne se connaît pas vraiment, juste par des messages échangés pendant des semaines, mais mon cœur s'est comme s'il l'a toujours connu, il a toujours su qu'il était ma moitié, je l'aime comment c'est possible, de pouvoir tomber amoureuse aussi vite, juste par le biais de simples messages.

Kendji: je ne sais pas si je vais y arriver.
Moi: à quoi? réponds-je d'une petite voix.

Il passe sa main dans mes cheveux, et me les caresses tendrement, il la fait glisser sur mon visage et me le relève, pour déposer ses lèvres sur les miennes. Je crois que c'est ce qu'il va le plus me manquer, le goût de ses lèvres. En fait, tout va me manquer, mais j'ai l'impression d'encore plus savourer chaque caresse, chaque baiser, son parfum, le son de sa voix, je veux m'en imprégner le plus de possible, peut être de peur que cela soit moi qui finisse par l'oublier.

Kendji: j'ai eu peur de te le demander sûrement parce que je connais déjà ta réponse, mais viens avec moi sur Paris.
Moi: ta demande me touche énormément
Kendji: dis moi oui, s'il te plait.
Moi: j'aimerais mais, que je sois sur Paris ou Périgueux, ça sera pareil on ne se verra pas énormément non plus.
Kendji: le soir, on pourra passer toutes nos nuits ensemble.

J'aimerais pouvoir lui dire "oui", mais je repense à mes parents, c'est vrai que c'est une chance inouïe de pouvoir partir sur Paris, en plus avec l'homme que j'aime, mais je pense que c'est trop tôt. Si jamais cela ne marche pas entre lui et moi, qu'est-ce que je vais devenir toute seule sur Paris, sans mes parents, sans Fred, je ne crois pas qu'il ne soit pas prêt également à tout quitter pour me suivre.

Moi: j'avais prévu de venir sur Paris, mais pour l'instant c'est trop tôt Kendji, je suis désolé, je t'aime, je ne veux pas que tu en doutes, mais mes parents, je les aime aussi, et j'ai peur de leur réaction si je devais à partir loin d'eux, et ils me manqueraient trop, réponds-je avec les larmes aux yeux.
Kendji: je me doutais de ta réponse, j'aurais essayé, dit-il en me caressant la joue.
Moi: tu m'en veux?
Kendji: non, tu es une femme avec un grand cœur, tu penses aux autres avant de penser à ton propre bonheur, c'est une magnifique qualité Vic, j'espère qu'un jour tu penseras à toi, à nous et que tu viendras vivre auprès de moi.
Moi: bien sûre, je pense aussi à ton bonheur, donc, il faudra bien un jour que je vienne m'incruster dans ta vie, j'affirme en souriant.
Kendji: tu es déjà dans ma vie Vic, et pour rien au monde je ne veux que tu en sortes.

Il encadre mon visage avec ses mains, et m'embrasse langoureusement, je me laisse tomber sur le lit et il vient se mettre au-dessus de moi, tout en caressant mes lèvres avec les siennes.

Nous passons le reste de la nuit, à profiter l'un de l'autre, a beaucoup discuté, et quand le jour se lève, on vient à peine de fermer les yeux pour s'endormir.  

  Le portable de Kendji sonne, je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux, de me réveiller, non j'aimerais rester ma vie entière blottie dans ses bras. Mais ce n'est qu'un rêve, je vais devoir lui dire au revoir, en espérant que cela ne se transforme pas en adieu.

Kendji: on n'a pas beaucoup dormi, ça va aller?

Il m'embrasse tendrement sur mon épaule et remonte jusqu'au creux de mon cou, puis reste un moment le visage enfoui. Je sens sa respiration s'affoler, il ne faut pas que je pleure, je dois lui montrer que je suis forte et puis une semaine, ça va vite passer.

Moi: oui j'ai passé encore une nuit plus que merveilleuse.

Je passe ma main dans ses cheveux, et pose ma tête contre la sienne, mon cœur me fait découvrir une horrible douleur, j'ai l'impression que l'on enfonce petit à petit une lame de couteau à l'intérieur.

Moi: on devrait se préparer avant que tu ne sois en retard.
Kendji: humm je suis trop bien pour bouger.
Moi: moi aussi, dis-je en poussant un petit soupir.
Kendji: tu es sûre de ne pas vouloir me suivre?
Moi: une semaine ça va vite passer.
Kendji: tu as sûrement raison.

Il se relève et m'embrasse tendrement, avant de se lever du lit pour aller dans la salle de bain. Je me lève à mon tour, et rassemble mes affaires, puis je choisis ma tenue pour la journée, dans ma valise.

Je regarde la porte de la salle de bain, et j'entre à l'intérieur, Kendji est sous la douche, je me déshabille entièrement et le rejoins, en passant mes bras autour de lui, et dépose quelques baisers sur son dos.

Kendji: je n'ai jamais autant apprécié une douche, s'exclame-t-il en souriant.
Moi ah bon et pourquoi?

Il se retourne, et contemple mon corps nu, il y a encore deux jours jamais, je n'aurais pu être aussi à l'aise de retrouver sans vêtements devant lui, mais aujourd'hui, il m'a fait prendre confiance en moi, je sais que je lui plais et qu'il a autant l'envie que moi de profiter de prendre cette douche tous les deux...

Deux heures plus tard, on y est, on descend de ma voiture, Kendji fait le tour et récupère ses bagages dans la malle, puis quand il la referme et qu'il pose son regard sur moi, mes larmes ne demandent qu'à être libéré.

Moi: je pense qu'il est préférable que je reste ici, lui dis-je d'une voix tremblante.

Il doit comprendre à l'expression sur mon visage et au son de ma voix, que je n'ai pas le courage de voir son avion s'envoler. Il refait le tour de ma voiture et me serre dans ses bras.

Kendji: tu ne m'oublies pas, tu me le promets.
Moi: jamais, tu oublies que je t'écoute en boucle.
Kendji: je ne vais pas y arriver Vic.

Je laisse mes larmes coulées, ça faisait trop mal de les retenir, j'ai l'impression que l'on arrache une partie de moi.

Moi: je t'aime, je lui murmure
Kendji: moi aussi je t'aime.
Moi: tu m'envoies un message dès que tu es arrivé?
Kendji: je comptais te harceler comme quand je n'étais qu'un inconnu, affirme t-il en souriant.

Il lâche son étreinte et m'embrasse comme si sa vie en dépendait, puis un homme vient nous prévenir que l'avion doit décoller.

Kendji: tu fais attention à toi.
Moi: toi aussi, réponds-je en pleurs
Kendji: on se revoit très vite Vic, je te le jure.
Moi: tu vas me manquer, je ne pensais pas tomber amoureuse de toi à ce point-là, sache que je ne regrette pas une seule seconde d'avoir découvert que c'était toi mon inconnu

Je me blottis à nouveau dans ses bras, une énorme boule dans le bas de ventre me fait atrocement mal, et mes larmes continuent de tracer leur chemin sur mes joues.

Je prends une profonde respiration et me sors de ses bras pour le regarder une dernière fois dans les yeux, je lui caresse la joue et l'embrasse langoureusement.

Kendji: je dois y aller, dit-il d'une voix tremblante.
Moi: on se revoit samedi prochain.
Kendji: il me tarde déjà, je t'aime Vic.

Il m'embrasse une dernière fois et part prendre cet avion qui va l'amener à des kilomètres de moi. Une fois que je me retrouve seule au volant de ma voiture, j'éclate en sanglots, comment peut on s'attacher autant à une personne en si peu de temps. Jusqu'à ce que je rencontre Kendji, je ne croyais ni au coup de foudre, ni en l'âme-sœur, mais aujourd'hui grâce lui, j'y crois et je ferais tout pour que notre histoire dure le plus longtemps possible.