K♠RD▫The Beginning▫

Chapitre 6 : Un chorégraphe aux idées farfelues.

Séoul, Corée du Sud, 19h23.

Matthew m'avait énoncé cette phrase, comme si il s'en voulait. Son changement de comportement à mon égard m'a tellement surprise que je n'arrive pas à articuler un mot. Devrais-je me méfier ?

- So Min, répond moi...

Sa phrase s'échoue comme une vague contre ma peau, qui tressaille faiblement.

- Je...

Il commence tout doucement à embrasser ma peau, remontant quelques fois vers la ligne de ma mâchoire, puis redescendre et s'attaquer à ma clavicule.

- Tu... ? Répète t-il sensuellement.

- Je... A-Arrête.

Suite à ma demande, il ressert l'emprise autour de mon ventre, ses mains viennent se glisser sous mon pull et caresser mon ventre. Mais je ne voulais pas. Pas avec lui. Pas après ce qu'il avait dit sur moi. Ce n'était tout bonnement pas possible. Je lui intime plus fermement d'arrêter, mais ce n'est pas de son avis. D'une main, je réussi à attraper l'un de ses poignets et à le dégager partiellement de mon corps. Il résiste pourtant. Néanmoins, j'arrive à sortir de son emprise et à courir jusqu'à la porte, mais celui-ci me coince contre elle, bloquant mon corps du sien.

- A-Arrête... Stop, ça suffit... Le suppliais-je.

- Rien ne suffit. J'ai tout essayé. Et je n'arrive pas à me sortir ton visage de mon esprit.

Sans demander une autorisation de ma part, il s'empare de mes lèvres, m'arrachant de pauvre gémissements contradictoire. Mes mains, elles, tremblaient de peur, et finalement, l'une d'elles s'abat sur sa joue d'un mouvement rapide et sec. Je reprends ma respiration avec peine, puis n'attend pas une seconde de plus et sort de la pièce. Dès lors, je me met à courir comme si ma vie en dépendait, ne prenant même pas la peine d'aller voir Junho dans son bureau lui rapporter notre avancer au sujet de la chanson.

- So Min ! S'écrie une voix à l'autre bout du couloir.

- A-Arrête Matthew ! Sanglotais-je, réussissant à atteindre l'ascenseur.

Je m'empresse d'appuyer sur le bouton du rez-de-chaussée, les portes se ferment juste attend. Seule, je tente de reprendre possession de mes émotions, et me calme doucement, jusqu'à arrêter complètement de pleurer. Ne restais plus que les traces de passage de celles-ci. Une voix résonne dans l'habitacle, le rez-de-chaussée s'illumine, puis les portes s'ouvrent. D'un pas pressé, je marche rapidement et sort de l'agence, ne pouvant m'empêcher de regarder constamment derrière moi, à l'affût. Les bruits de la ville me font revenir légèrement à la réalité, la neige tombe, je me surprend à sentir une larme glisser le long de ma joue.
Je me demande ce qui ce serais passé si je ne l'avais pas arrêter. Suis-je débile. On aurait coucher ensemble dans la salle d'enregistrement. L'idée n'est peut-être pas mauvaise, mais avec n'importe qui sauf avec Matthew.

Perdue dans mes pensées, je rentre chez moi d'un pas pressé. Jamais Matthew n'a eu ce comportement avec moi. Mais qu'est-ce qui l'a poussé à agir ainsi ? Sans réponse plausible, c'est bien ma veine, je finis par passer le pas de mon appart. Le silence parfait m'accueille. J'allume la télé afin de l'enlever et vais dans la cuisine me préparer un thé. Mon père me disait que c'était la boisson pipi à grand-mère. C'est vrai que la vessie en prend un coup, mais un truc de grand-mère ? Je n'ai jamais connu mes grands-parents, sois-disant qu'ils sont parties à l'autre bout du monde. Je suis sûr que ce n'est qu'un mensonge.
Ma préparation de thé terminé, je décide de m'installer sur mon canapé et de m'envelopper de mon plaid blanc, puis d'enfin savourer ma boisson chaude.