Chapitre I

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           Un sombre cri retentit dans la forêt seulement éclairée par la pleine lune. Celui-ci fut suivit de nombreux autres sons plus étranges les uns que les autres, et, de temps à autre, il était possible de distinguer celui d'un animal agonisant ou d'un Homme implorant de l'épargner. L'atmosphère s'imprégna au fur et à mesure d'une aura malfaisante et lugubre quand d'un seul coup, tous les sons s'arrêtèrent quelques secondes, avant que les voix d'une femme et d'un homme s'élevèrent à leur tours.

« Ô puissant seigneur de la nuit ! Ô créature de terreur ! Nous implorons de nos voix et de nos âmes votre présence ! Venez à nous, montrez-nous votre puissance ! En échange de tout ce sang, guidez-nous ! » 

La forêt redevint silencieuse comme si tout cela n'avait été qu'un mirage, mais ce repos fut de courte durée. Au milieu de tous ces morts qui avaient été, avant de succomber, égorgés ou éviscérés pour certain, écartelés, brûlés ou même encore pendus pour d'autres, dormait un bébé qui, réveillait par les cris de ses supposés parents, s'était mis à pleurer tandis que ces derniers se bornaient à l'ignorer, continuant des incantations plus silencieuses que la précédente.

      Alors que les pleurs de l'enfant s'intensifièrent, un homme apparu, comme tombé du ciel, face aux deux aliénés et à y regarder de plus près, il semblait flotter à quelques centimètres du sol, le couple d'abord méfiant l'examina un peu avant que la femme ne s'écrie : « Ô Maître ! Vous avez entendu nos voix ! Par pitié, Maître des Ténèbres, accordez-nous une infime partie de votre immense pouvoir ! ».

Le « Maître des Ténèbres » leur jeta un regard suspicieux qu'ils ne semblèrent pas remarquer, trop occupés à lui faire des louanges. En réalité, celui-ci avait été attiré par tout ce sang et n'avait que faire de ces deux mortels, son instinct avait pris le dessus sur sa raison et sans qu'il ne puisse comprendre ce qui lui arriver, il se trouvait déjà sur les lieux du massacre. Même si les deux mortels l'ennuyaient fortement, il dût avouer qu'il trouva en eux une sorte de distraction car de leur temps, les créatures telles que lui, les vampires, étaient craintes par la population et il arrivait même, que par certaines nuits, d'immenses battues étaient organisées pour les traquer, lui et ses congénères. Ils avaient beau être beaucoup plus rapide et puissant que les humains ordinaires, un vampire affamé ne ferais jamais long feu face des centaines d'Hommes munis de leurs torches et de leurs lames. Quand cela arrivait, il se cachait dans l'arbre le plus haut qu'il trouvait et attendait que la nuit passe. Peut-être était-ce un piège visant à le capturer mais en vu des nombreux cadavres humains, il oublia cette idée car aucun humain n'aurait put tuer de la sorte tant de ces « frères » dans le but de capturer un simple vampire. Non, il était certain que ces deux là avaient une autre idée en tête mais il ne voyait pas trop à quoi celle-ci pouvait bien aboutir. Enfin, il était d'humeur taquine et s'il pouvait en profiter pour manger, il n'allait pas ignorer cette occasion unique. Alors, il décida de se prêter au jeux :

" - Voyez-vous ça.. De  simples humains osent m'importuner pour qu'en plus je leur accorde mon pouvoir ? Je ne sais pas si je dois admirer votre courage ou rire de votre bêtise !

Il avait pris la voix la plus grave dont il était capable, celle qui résonnait dans la forêt entière. Les deux personnes tremblèrent mais ne semblèrent pas pour autant être décourager.

Cette fois, ce fut au tour de l'homme de prendre la parole :

-Tous ces corps sont à vous, Maître des Ténèbres ! C'est un échange équitable !

- Pour qui vous croyez vous donc ? N'essayez pas de jouer au plus malin avec moi ! En un claquement de doigts, des centaines d'âmes pourraient quitter leurs corps !

C'était faux.

-Alors que voulez-vous ? Reprit-il.

Il réfléchit un peu, et une bien étrange idée lui vint à l'esprit.

-Je veux ce bébé.

Il désigna le poupon d'un geste de tête qui était devenu silencieux depuis son arrivé. Leur visages affichaient une surprise non-dissimulée, cela le fit sourire de toutes ses dents. Comment allaient-ils réagir à cette demande ? Jusqu'à où étaient-ils près à aller pour parvenir à leur fin ?
L'homme semblait réfléchir à toute vitesse, pesant le pour et le contre : malgré tout, il avait l'air de vraiment tenir à ce petit.

-Faites-en se que vous voulez !

Ce fut la femme qui avait parlé de la sorte. L'homme la regarda bizarrement et dit d'une voix tremblante :

-Mais voyons Jeanne.. C'est notre enfant ! N'as-tu aucun amour pour ta progéniture !

Le vampire commençait vraiment à apprécier la situation !

-Si ! Mais tu le sais comme moi que nous avons besoin de ce pouvoir ! Une telle opportunité ne se reproduira sûrement jamais alors qu'un enfant si !

Il ricana à l'étrange logique de la nommée Jeanne, il n'aurait jamais penser qu'une femme pourrait avoir une logique aussi cruelle, quoi que juste, avec son propre enfant, lui qui avait entendu tant de louanges sur l'instinct maternel !

- Quand bien même, il n'est pas question que je le lui laisse !

- Tic tac.. Souffla-t-il.

Jeanne s'approcha du bébé qui gazouilla quand il vit sa mère, elle le prit dans ces bras et d'une démarche déterminée, s'était approchée du vampire puis le lui tandis.
Il le prit. C'était la première fois qu'il touchait un si jeune humain : c'était tout mou.

La bouche de l'homme tremblait mais aucun son ne la franchissait. La jeune femme ne flanchât pas mais n'osa pas jeté un seul regard à l'enfant qu'elle venait d'abandonner si facilement, de peur de regretter et dit :

-Maintenant, à vous d'honorer votre part du marché !

Ah, il l'avait oublié ce supposé contrat, à vrai dire il n'en avait que faire, maintenant que toute l'agitation était passée, sa seule préoccupation était de se nourrir et les nombreux cadavres qui l'entouraient commençaient vraiment à lui faire perdre patience.

- Et bien, je suis quelqu'un de mauvais et les « créatures des ténèbres » comme moi n'en ont rien à faire des autres donc si vous voulez vivre encore quelques années et refaire tous pleins d'enfants pour oublier celui-ci, oublier cette nuit et rentrer chez vous !

Jeanne sembla énerver. Avait-elle oublié à qui elle avait à faire ?

- Non ! Vous n'avez pas le droit ! J'ai besoin de ces pouvoirs !

- Vous m'avez bien plus tout à l'heure alors je vais vous laisser encore une chance.

L'homme avait fait un pas en arrière et semblait attendre sa femme mais celle-ci défiant toujours le vampire et ne bougeait pas d'un pouce. Il attendit quelques secondes mais rien ne se passa, l'homme appela Jeanne mais elle ne l'écoutait pas, alors le vampire perdit  patiente et grogna « Ne l'avais-je pas prévenu ? » puis il haussa les épaules d'une façon désinvolte et alors que l'homme regardait attentivement la scène, la tête de sa femme quitta son corps et tomba lourdement par terre suivis de ce dernier sans un bruit sourd. Il cria. Un cri encore plus fort que tout ceux qui avaient résonné dans la forêt un peu plus tôt. Il regarda le vampire, celui-ci arborait un sourire satisfait. Il n'y avait que lui capable d'une telle chose dans les environs mais pourtant il ne l'avait pas vu bouger. Alors c'était à ça que ressemblait le pouvoir que lui et sa femme avaient tant convoité ?
Le vampire lui jeta un coup d'œil.

- Voudrais-tu la rejoindre ? (Il balança vivement sa tête de gauche à droite). Très bien alors tu connais la consigne : pars."

Et il partit en courant le plus vite qu'il put. Il ne savait pas où il allait, il cherchait juste à fuir ces yeux aux éclats rouges sangs qui le hanteraient pour toujours.

Le vampire soupira, il espérait que la rumeur comme quoi un vampire se trouvait dans les environs n'aller pas se répandre. Enfin ! Pour l'instant il avait autre chose en tête : manger

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Cou d'un soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant