Melisendre et Alix étaient descendues plusieurs fois voir le petit lutin, elles avaient prévenu Einold de ne plus aller le voir, car avec ces manières supérieurs et sa façon d'être avec lui, il l'avait traumatisé. Il s'en fichait pas mal, à présent, il passait le plus clair de son temps avec Josserand, il apprenait de lui, certes un peu forcé au début, le vampire savait le nourrir plus ou moins convenablement et il lui arrivait même de lui lire des contes même si il avait compris qu'un bébé, ce n'est pas quelque chose de très intelligent dans le fond, il voulait qu'il grandisse vite car ces journées devenaient une petit routine au fil des jours puis des semaines. Tel un animal nocturne, il chassait lorsque la lune laissait place au soleil et s'amusait à effrayer les voyageurs quand ceux-ci se perdaient dans les environs puis il nourrissait, le lavait, l'habillait... heureusement qu'il dormait beaucoup !
Josserand gazouillait, pleurait et riait. Einold aimait bien aller épier aux fenêtres des chaumières se situant aux abords de la forêt car qu'importe la saison, il y avait toujours un bébé et qui avait-il de mieux que des femmes ayant déjà eux plusieurs enfants pour savoir comment s'en occuper ! Alors parfois, le vampire lui parlait, essayait même de lui faire répéter des choses comme il l'avait vu faire de nombreuses fois. Mais, il ne se passait rien, le petit le regardait avec de grands yeux curieux et Einold prenait son mal en patience, son fils serait intelligent.
Mais il devait se rendre à l'évidence, il s'ennuyait beaucoup, les sorcières passaient moins de temps avec lui, elles étaient toujours dans le sous-sol, endroit où il avait interdiction d'aller.
Un jour comme les autres commença, Einold était entrain de baigner le bébé quand il entendit des coups à la grande porte de leur demeure. Il n'arrivait pas à distinguer de qui il s'agissait, étrange. Il sécha et habilla rapidement Josserand avant de le remettre dans son lit puis descendit à l'entrée.
Le vampire ne tarda pas à comprendre pourquoi il n'avait pas put savoir l'identité du nouvel arrivant : c'était un vampire. La créature d'Alix, une femme du nom Blanche. Il fallait savoir que derrière les airs peu joviaux de la sorcière, se cachait un étrange humour insoupçonné, en effet, Blanche avait un visage long et gracieux basané encadré de long cheveux noir. Blanche était une esclave qui avait été battu par son ancien propriétaire puis abandonné dans la fosse commune, toujours en vie, la vieille sorcière l'avait trouvée lors de ces escapades nocturnes pour trouver des ingrédients morbides pour ces préparations. Einold appréciait beaucoup sa compagnie, à l'image de sa créatrice, elle était calme et ne parlée pas inutilement, même si contrairement à Alix, la vampire ne râlait jamais.
Einold descendit les quelques marches restantes et arriva vers la femme, entourée des deux sorcières. Cette première lui lança un regard puis lui sourit en guise de salutations.
- Alors comme ça, tu es père à présent ? Entama Blanche.
- Moi-même cela m'étonne.
Il lança un regard à Melisendre qui lui rendit son plus beau sourire.
- D'ailleurs, il est excellent dans ce rôle ! Ça n'a pas été facile, mais il s'occupe très bien de son fils à présent, ajouta cette dernière.
- C'est cela.. Sinon que fais-tu ici ?
- Je suis venue récupérer quelque chose de la part d'Alix, je ne reste pas longtemps, répondit la vampire.
- Et qu'est-ce donc ?
- Tu es toujours aussi curieux mon brave Einold ! Rigola Melisendre.
- C'est bien notre veine ! Grogna Alix.
Toujours fidèle à elle même.
Le vampire ignora la dernière remarque et souris à Melisendre :
- Les renards sont connus pour leur curiosité.
- Et pour le fait d'être malin, mais pour l'instant tu n'en fais pas beaucoup preuve, rétorqua la sorcière.
Blanche toussota pour cacher son rire, trop polie et respectueuse pour s'esclaffer, contrairement à Alix qui le fit sans se cacher, montrant sa magnifique dentition.
Le vampire serra les dents, sa fierté avait été touchée et il ne pouvait rien y faire, ce qui l'énerva encore plus.
- Enfin, là n'est pas la question, grinça Einold.
- Si cela t'arrange ! Pour en revenir à nos moutons, Blanche est venue chercher le petit lutin.
- Vous en avez fini de jouer avec lui ?
- Disons-le ainsi.. Il n'a plus rien à faire ici alors nous l'emmenons chez nos sœurs de l'Est pour qu'elle le renvois d'où il vient.
La vampire hocha doucement la tête. Les sorcières de l'Est étaient spécialisées dans la disparition, Melisendre et Alix, sorcières de l'Ouest, dans la création. Et les sorcières du Sud dans la modification, les sorcières du Nord dans le renforcement et enfin la sorcière du centre -la sorcière la plus puissante- possédait tout les pouvoirs. Le territoire était divisé en cinq parties plus où moins de même grandeur et les êtres magiques qui avaient élus domicile sur ces terres vivaient sur le territoire de chaque sorcières et étaient sous leurs responsabilités, les sorcières n'oppressaient personne tant que la paix était maintenu, c'était un système simple et efficace où tout le monde avait sa place.
- Oh alors si ce n'est que ça, tu le salueras de ma part, chère Blanche ! Sur ce, si mesdames veulent bien m'excuser.
Sur cette politesse exagérée, Einold remonta les marches et rejoint son fils, toujours aussi calme. Il lit un peu puis enclencha sa routine en allant nourrir Josserand. Il le prit dans ces bras puis le descendit dans la cuisine, il remarqua au passage que Blanche était partie et les sorcières n'occupaient plus le hall.
Josserand fut installé sur une chaise et machinalement, Einold lui coupa machinalement une pomme et lui tendis un quartier que le petit croqua joyeusement avec les quatre petites dents qu'il possédait.
- Et bien, tu aimes vraiment ça, toi, les pommes !
Le vampire rigola un peu devant les mains tendues du petit qui quémandait encore du fruit. Il lui donna le bout restant et il le mangea avec autant de gourmandise que le précédent. Rapidement, la pomme fut terminé et Josserand sembla en vouloir encore.
- Et non, petit ! C'est tout pour aujourd'hui !
Il s'avança pour le récupérer.
- Pomme !
Einold était stupéfait, le premier mot de son fils.
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Cou d'un soir
VampireIlyes n'a toujours été intrigué que par une chose : la mort. Il tue par curiosité, par plaisir. Il tue de toute les manières capables sans jamais songer aux conséquences de ces actes. De toute façon, c'est seulement grâce à ça qu'il arrive à être he...