Chapitre VI

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         Le vampire n'en revenait toujours pas d'être accabler d'une telle tâche. Autant s'occuper d'un bébé ne le dérangeait pas autant qu'il ne l'aurait cru mais devoir attraper une minable créature magique était indigne de lui. Il n'avait pas le choix de toute façon alors il décida de commencer rapidement pour terminer encore plus tôt. Einold regarda Josserand et pensa un peu au père de se dernier dont il avait vu le corps sanglant quelques heures auparavant, qu'adviendra-t-il d'un humain élevé par un vampire narcissique et égoïste ainsi qu'un duo de sorcière l'aimant plus que  nécessaire ? Rien de pire qu'avec les deux parents illuminés qu'il possédait avant. Le bébé tendit les bras vers Einold, il hausse les sourcils.

- M'aimes-tu petit humain ?

Il se pencha avec un sourire, dévoilant sa redoutable dentition

- Et moi, est-ce que je t'aime ?

Einold s'était tant penché que à présent, Josserand put attraper une mèche de celui-ci.

- Il me semble que aimer fait mal, si je t'aime et que tu venais à disparaître, mon coeur prendrait raison sur ma conscience. Je ne veux pas pleurer la mort de quelqu'un,  même de mon "fils", cela n'est pas agréable alors c'est décider, toi, je ne t'aimerai jamais car je sais qu'un jour, comme les autres, tu finiras par partir.

Josserand tira sur la mèche du vampire, il ne comprenait pas ce que le vampire lui racontait mais son visage était dur et sévère alors le doux sourire qu'il arborait disparu doucement. Einold prit la main du bébé, qui s'y agrippa instinctivement, il le fixa un peu, ne pensant plus à rien puis, il le reposa avant de sortir avec sa démarche habituel, il était temps chasser la créature magique.

Il arriva rapidement à la maison du père de Josserand qu'il avait visité plus tôt, rien n'avait bougé. Einold eut juste à se concentrer un peu pour pouvoir retracer son parcours, la magie laissait toujours un dépôt résiduel et par conséquence, une créature magique laissait derrière leurs pas des traces, grâce aux sens extraordinaire du vampire, il pouvait trouver où cette créature était cachée.

Le chemin qu'avait empruntée la chose n'avait aucune logique, elle semblait totalement perdue, elle avait quitté la maison pour bifurquer à droite puis à gauche durant des dizaines de rue ensuite, subitement et sans raison apparente, il avait escaladé une assez haute maison avant avant de rentrer par la fenêtre la plus haute située. Einold rentra par cette même fenêtre et remarqua que la créature avait parcouru tout les recoins de la pièces avant de s'engouffrer dans le couloir. Il s'agissait d'une auberge et tout laissé à croire que la chose était cachée dedans. Les étages supérieurs étaient silencieux, une rare personne alcoolisée se tenait parfois couché à même le sol, forçant Einold a l'enjamber tandis que le rez-de-chaussée était encore animé malgré l'heure très tardive - le soleil n'allait pas tarder à se lever. Finalement, il trouva la créature prostrée dans la valise d'un voyageur, lui même endormis à quelques mètres d'eux. Doucement, Einold s'approcha de la valise et la ferma brusquement sur la créature, créant un grand fracas qui fit sursauter l'homme, la créature réagit vite et se mit à hurler et à se débattre violemment dans la valise qui tenait tend bien que mal. Si le vampire ne faisait pas taire la créature et l'homme qui avait  commencé à crier quand il l'avait remarqué, toute l'auberge serait rapidement au courant de sa présence. Alors il prit son élan et jeta la valise sur l'homme, faisant taire les deux au passage, complètement assommés.

Einold alla ramasser la valise, tombée sur les jambes de l'homme qui ne semblait pas encore mort puis partit avant qu'une autre personne eut envie de s'amener pour crier dans ces sensibles oreilles. Il passa par la fenêtre et rentra dans la grande demeure des sorcières.

Il ouvrit la valise, attrapa la créature toujours sonnée et la jeta dans une petite cage. Des bougies l'éclairait enfin, c'était un lutin, il était tout petit et maigre, deux grandes oreilles pointues dépassaient de ces cheveux blonds touffus, son visage avaient une forme arrondie mais était légèrement creusé et malgré cette apparence fatiguée, ces joues joliment rosées. Il ressemblait vraiment à un jeune enfants que ça soit par son apparence ou même son caractère très joyeux et malicieux.

Le lutin bougea quelques minutes plus tard, s'habituant à son état, il réalisa tardivement qu'il était enfermé dans une cage ainsi que le vampire qui le regardait avec impatiente. Il ouvrit la bouche, mais aucun son ne parvint à sortir, il était effrayé.

- Tu m'as fait perdre assez de temps comme ça, alors dépêche toi de me dire qui t'a invoqué ici et pourquoi, gronda Einold.

- Je.. hum.. C'était un homme, il me criait dessus des choses incompréhensibles, je ne comprenait rien.. j'avais peur.. Il m'ordonnait de retrouver son fils et venger sa femme que le Diable avait prit !  Il me criait dessus en me tendant un couteau qu'il disait magique, j'étais perdu alors j'ai attrapé le couteau et le lui ai enfoncé dans le corps puis sans me retourner j'ai couru et...

- Stop. Je te remercie de m'avoir expliquer cela, tu as été gentil, à mon tour maintenant. Vois-tu, le Diable qui a tué la femme de ce défunt et prit son fils, c'est moi.

- M-mais vous êtes un..

Encore une fois, Einold le coupa :

- Un vampire, c'est exacte mais tu l'avais sans doute remarquer, je l'avais plus ou moins traumatisé et avouons qu'être comparé à une créature comme celle-ci est très valorisante pour moi alors je ne l'ai jamais contredis. Enfin maintenant que tu es là, je ne sais pas vraiment quoi faire de toi !

- Ooh non je vous en pris, ne me tuer pas ! J'ai eu très peur avec l'homme et je ne voulais pas le tuer ! Je suis gentil, je ne veux pas mourir ! Pleura le lutin.

- Comme si c'était à moi d'un décider, grogna pour lui même le vampire. Melisendre et Alix, les deux sorcières qui vivent ici, arriveront bientôt, à ce moment là tu pourras commencer à les supplier, pour ma part, la mission s'achève ici. À bientôt ou adieu, lutin.

Le lutin s'accrocha désespérément aux barrots de sa cage, regardant le vampire partir  sur ces funestes paroles.

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Cou d'un soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant