Le vieux lion

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Andromeda n'était décidément pas du matin, elle s'en rendait compte chaque jour où pour se réveiller,  elle était obligée d'avaler des litres de café. C'était d'ailleurs bien dommage car comme elle, Sacha avait du mal à se réveiller ; c'était donc le seul moment de la journée où elle se taisait. Si Andromeda n'arrivait pas à profiter de ce moment privilégié, le professeur Slughorn lui, était bien heureux que la jeune fille ne soit pas dans son état habituel alors qu'il devait distribuer leurs emplois du temps aux élèves de sa maison.

-Bonjour Miss Kress, la salua le volumineux professeur. Vous me semblez bien silencieuse ce matin!

Sacha leva péniblement les yeux vers lui.

-Bonjour professeur Slughorn...

Le professeur eut un petit rire étouffé qui finit complètement de réveiller et d'énerver Sacha. Slughorn dut le sentir car il leur donna leurs emplois du temps respectifs avant de partir voir un autre élève un peu moins grincheux et susceptible.
Un seul coup d'oeil à son emploi du temps réveilla à son tour Andromeda.

- Sacha! Regarde nos horaires!

Son amie s'exécuta et un sourire vint illuminer ses traits.

- C'est pas possible!? PROFESSEUR JE VOUS AIME! hurla-t-elle à Slughorn qui avait regagné la table des professeurs.

Slughorn la regarda comme si elle était folle tandis que les autres élèves éclataient de rire. Absolument pas gênée de toute cette attention, Sacha sourit et salua même la foule de la main avec aisance avant qu'Andromeda ne la rappella à sa place.

-Écoute Sacha, je peux comprendre ton enthousiasme mais là... tu penses pas que t'éxagères pas un peu?

- Si peu être! reconnut elle joyeusement avant que le courrier n'arrive.

- T'es vraiment impossible!

-Merci!

Andromeda secoua la tête avec un découragement fein alors qu'elle recevait une lettre. Sans surprise, la lettre venait de sa mère. Chaque année,  pour la rentrée, Druella Black envoyait une lettre à sa fille cadette pour lui souhaiter bonne chance avant son premier cours de l'année scolaire. Plus par habitude que par besoin, Andromeda jeta un regard à ses soeurs pour voir si elles aussi avaient reçu une lettre d'encouragements. Sans surprise également, elle était la seule à l'avoir reçu. Tous les ans, elle était la seule de sa famille à la recevoir. Ses soeurs ne s'en étaient jamais formalisées mais Andromeda trouvait ça injuste, même si au fil du temps, elle s'était habituée à être la petite soeur, la protégée de la famille Black, la chouchoute de sa mère,  de ses soeurs,  de ses cousins. Seul son père la traitait moins bien qu'il ne traitait ses soeurs. Cela la rassurait elle? Elle ne savait pas. D'un côté, oui, elle se sentait un peu mieux de savoir qu'elle était égale à ses soeurs. De l'autre côté,  elle était blessée de ne pas être celle que son père aurait aimé qu'elle soit ; ce n'était un secret pour personne, Cygnus Black aurait préféré avoir un garçon que Andromeda, si puissante et douée soit elle.
Andromeda chassa ses obscurs raisonnements de son esprit et se retourna vers Sacha.

-Allez on y va, lui lança Andromeda. On a double cours de DCFM avec les Gryffondors. On va rejoindre Bailey?

Un croissant dans la bouche, Sacha hocha la tête avec empressement.

Après avoir récupéré leurs affaires, Bailey, Sacha et Andromeda se dirigèrent vers leur salle de classe. Arrivées devant le battant de la porte encore close, les trois jeunes filles se joignirent aux autres élèves déjà en train d'attendre dans le couloir. Tout en continuant de bavarder, les trois amies se dirigèrent vers le fond du rang. Malheureusement, il s'y trouvait déjà deux filles de Gryffondor qu'Andromeda ne portait pas vraiment dans son coeur, tout comme Bailey et Sacha. D'ailleurs,  en les approchant,  Sacha fit une grimace absolument expressive et les deux Gryffondors lui lancèrent un regard noir mais sans la provoquer plus que ça. En effet, toute l'école savait bien qu'il ne valait mieux pas chercher Sacha Kress car en plus d'être appréciée par au moins la moitié de Poudlard, professeurs inclus, la jeune fille pouvait devenir une vraie furie si on s'en prenait à ses amies, sa famille, ou tout simplement elle même.
Sacha haussa tout de même un sourcil face à cette maigre provocation. Heureusement pour les deux Gryffondors,  la porte s'ouvrit à cet instant sur un homme vraiment immense qui portait une longue crinière d'un blond presque blanc et qui avait des yeux d'un bleu saisissant. Mais ce n'était pas cela qui impressionnait ou qui choquait ses interlocuteurs au premier abord. Ce n'était pas non plus sa peau d'une pâleur mortuaire couturée de cicatrices boursoufflées et horribles, ni son nez tordu dans un angle improbable, non, c'était l'impression de danger imminent qui se dégageait de cet homme de plus d'un mètre quatre-vingt et carré comme une armoire à glace. Dès qu'on l'apercevait, on n'avait plus qu'une envie : celle de déguerpir en courant. Ce sorcier avait de l'expérience,  c'était indéniable,  on le voyait à sa manière de se tenir, de se déplacer,  cet homme était bien plus qu'un sorcier ; au même titre que Dumbledore,  il pouvait surement prétendre à celui d'un mage craint du Seigneur des Ténèbres.
Sans s'en rendre compte, face à leur nouveau professeur et à son aura incroyable, tous les élèves s'étaient reculés inconsciemment d'au moins un pas.
Devant leurs réactions similaires,  les lèvres fines et rouges sang du sorcier s'étirèrent en un sourire désabusé ; tous avaient cette attitude lors de leurs premières rencontres.
Sans un mot, il se dégagea de l'entrée,  invitant silencieusement les jeunes sorciers à pénétrer dans la salle de classe. Dans un silence absolument complet, tous obtempérèrent et allèrent s'installer derrière les bureaux.
Andromeda, Sacha et Bailey s'assirent dans le milieu de la salle. Habituellement,  elles préféraient s'installer au fond mais exceptionnellement,  elles avaient préféré s'avancer un petit peu. En vérité,  ce professeur les intriguait au plus au point. Elles n'étaient certes pas les seules à être consumées par la curiosité, mais l'aura et le regard transperçant qui semblait lire en vous du professeur de défense contre les forces du mal contenait sans problème leurs ardeurs et les moins courageux, même sérieux,  s'étaient repliés au fond de la salle, principalement des Serpentards,  tandis que quelques Gryffondors particulièrement à leur place dans leur maison s'étaient assis devant.
Attendant patiemment que tout le monde s'installe,  le sorcier d'allure impressionnante s'assit nonchalamment derrière son bureau. Une fois que tous furent enfin installés et que tous les élèves eurent déballés leurs affaires, le professeur se releva et se planta devant ses élèves. 

BriséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant