Brisée

Le prix à payer

Les couloirs de Poudlard étaient vides à cette heure si tardive. Tout le château était endormis, et même Peeves ne semblait vouloir venir troubler le calme nocturne qui s'était emparé de ses habitants. Les couloirs, baignés dans l'obscurité, n'étaient que légèrement éclairés par quelques torches dont la lumière, pourtant éclatante, n’éclairait que de petites parcelles d'ombre.
Poudlard, ainsi endormis, était bien loin de l'agitation coutumière de la journée, et semblait ainsi être hors du temps.
Son calme fut pourtant troublé, brisé, lorsqu'une fine silhouette s'avança à découvert, seulement revêtue d’une simple cape, le capuchon rabattue sur son visage afin que personne ne puisse distinguer ses traits. Cependant, un simple habit ne pouvait empêcher de distinguer la petite taille de son propriétaire, laissant ainsi penser qu'il s’agissait d’un élève.
Fréquemment, la silhouette noire regardait tout autour d'elle, de peur d’être suivie, retenue. Pourtant, après quelques instants qui lui parurent interminables, elle arriva sans encombre devant la Grande Salle. Elle pouvait désormais distinguer son premier but, la porte de sortie du château. Lorsqu'elle la passa, pas un seul instant elle ne se demanda comment cela se faisait que tout soit si simple. Mais perdue dans ses pensées et prisonnière d’inquiétudes qui ne regardait qu'elle, elle arriva à atteindre le chemin menant à Pré-au-Lard. Enfin hors de vue des fenêtres de la célèbre école de magie, la silhouette se mit à courir, son ombre noire se détachant nettement sur le fond blanc qu’offrait le ciel nocturne, empli de nuages.
C'était une nuit clair, une nuit silencieuse. Alors, quand l’élève entendit des pas derrière lui, il s'empressa de se retourner et, avant que l’intru n'ait pu totalement se dissimuler derrière l’arbre où il s'était réfugié, la première silhouette l'interpella.

-Bella ! fit une voix féminine et outrée. Tu m'as suivie !?

Bella lui adressa un sourire sarcastique, se moquant désormais que l'autre puisse la reconnaître ou deviner ses intentions. Peut importait, elle était découverte.

-Bien sur que je t’ai suivie Cissy. Rentre, ton idée est vouée à l’échec.

-Et comment le sais-tu ? Mon idée pourrait très bien réussir.

Bella s'avança à son niveau et toutes deux se remirent en marche, en direction de Pré-au-Lard, malgré les protestations précédente de la sorcière brune, qui n’avait pas de cape.

-Voyons Cissy, j'ai eu exactement la même idée que toi. Mais je ne pense pas que le Seigneur des Ténèbres puisse ou ne veuille l'aider.

Cissy haussa les épaules, montrant que l’avis de sa soeur lui importait peu et continua à marcher, d’un air décidé.

-Narcissa ! Attends moi ! appela encore la brune alors que Cissy s'éloignait.

Si Narcissa ne s’arrêta pas, elle ralentit tout de même le pas afin de permettre à sa soeur de la rejoindre.
Toutes deux marchaient désormais d’un pas vif, pressées d’arriver à destination sans encombre.

-Que vas-tu faire exactement ? interrogea Bella.

Narcissa haussa les épaules, faisant ainsi comprendre à sa soeur que si elle acceptait sa présence, ce n'était qu’à contre coeur.

-Écoute-moi bien, Narcissa Black, se fâcha la grande brune. Andromeda est aussi ma soeur je te rappelle, et ça fait maintenant trois semaines qu’elle est plongée dans un comas magique. Alors j’aimerai bien savoir comment est ce que tu compte la sauver parce que la, excuse moi mais je suis complètement perdue !

Elle avait fini sa tirade, sa voix tirant vers les aiguës, signe chez elle d’une grande tension, proche de l’hystérie. Devant l’état de nerf dans lequel se trouvait sa soeur, Cissy lui adressa un regard qui calme aussitôt Bella.