Les méandres des rêves

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Andromeda se trouvait séquestrée quelque part, elle ne savait où. Ou plutôt, si, elle savait, mais les informations qu’elle pouvait trouver en regardant autour d’elle ne lui était et ne pouvait lui être d’aucune aide. Elle était dans une sorte de cathédrale souterraine. Elle pouvait voir l’hôtel utilisé pour les cultes religieux catholiques, ainsi que la série d’austères bancs de bois sur lesquels les fidèles s’asseyaient habituellement. Comme dans la plupart des églises, des statues de pierre et des peintures aux couleurs passées ornaient les murs. Mais contrairement au culte religieux prônant l’amour, les décorations représentaient toutes des personnages à l’aspect miséreux, en train de se tordre de douleur sur le sol d’une propreté douteuse.
L’air qui parvenait avec peine jusqu'à ses poumons était vicié, ce qui lui faisait penser qu’elle se retrouvait sous terre, pensée devenue certitude lorsqu’elle découvrit avec un étonnement certain que jamais le soleil ne filtrait à travers les vitraux et la rosace centrale, la seule et unique lumière provenant des chandelles déjà pour moitié fondues, dispersées dans la salle principale.
La cathédrale possédait également un balcon, faisant le tour de la nef. Sur ce balcon, d’inquiétantes ombres sombres et menaçantes passaient parfois, mais sans jamais ralentir, sans jamais accorder la moindre attention à la jeune sorcière retenue prisonnière dans leur église. Néanmoins, ce manque d’attention de leur part ne dérangeait pas le moins du monde Andromeda, qui en réalité, tentait de ne jamais regarder dans cette direction, de peur que ces silhouettes mystérieuses ne s’aperçoivent de sa présence.
Ainsi, la jeune Black ne voyait personne, à l’exception du “Pater”, comme il aimait se nommer. Elle ne le voyait qu’une et courte fois par jour, mais cela convenait parfaitement à Andromeda, qui tremblait de peur à sa vue. C'était lui le responsable de sa torture, c'était à cause de lui que les cris de la Serpentard traversait ses rêves, devenant de véritables hurlements de douleur.
Soudain, l’air déjà froid, se rafraîchit encore, le souffle d’Andromeda formant de petits nuages argentés devant elle. Si l’épaisse brume venant d’apparaître pouvait faire penser aux détraqueurs, elle n’enlevait pas toute sensation de bonheur, malgré le fait que la peur d’Andromeda devenait si forte que l’effet pouvait paraître similaire, pour ne pas dire identique.
Franchissant la frontière de l’ombre, une silhouette encapuchonnée apparut, une aura inquiétante flottant tout autour d'elle, la rendant encore plus menaçante, si cela était possible. Arrivé à un mètre d’Andromeda, la silhouette fit glisser son capuchon, dévoilant un visage terrifiant. L’homme, car il s’agissait indéniablement d’un homme, avait de fines lèvres d’une couleur parcheminée, la peau d’une paleur mortelle. Mais le plus inquiétant était ses orbites. Vides. Malgré ce fait, l’homme était tourné vers la Serpentard et semblait se diriger sans problème. De toute évidence, il avait trouvé un moyen de se repérer sans ses yeux.

-Andromeda Black, la salua-t-il.

Il n’avait même pas prit la peine d’entrouvrir ses lèvres pour lui parler. Ses mots avaient été prononcés distinctement dans l’esprit de la jeune fille, malgré son haut niveau d’occlumentie.

-Bonjour Pater, répondit-elle avec à la fois assurance et peur.

L’homme lui fit un mince sourire, comme si il était fier de la jeune Serpentard. Malgré les semaines de tortures subies, la Black se tenait droite devant lui, la tête haute, ne baissant jamais le regard. Elle était forte, le Pater le savait. Mais comment ne pouvait-il en être autrement au vu de l’incroyable pouvoir qu’elle possédait et de la lignée dont elle descendait ? Non, Andromeda était bien la digne héritière de l’ancienne et pure famille Black.
Le Pater sembla planter ses yeux inexistants dans ceux de la Serpentard. Et, sans un mot, sans aucun signe manifeste de magie, Andromeda fut projetée à terre. Se tordant de douleur, elle ne proférait pas le moindre son, témoignant d’une énorme force mentale. En vérité, mais la jeune fille ne le savait pas, elle hurlait bien, seulement, le son était physique, et non psychique, tout comme le contenu de son rêve. Et le Pater savait tout cela, omniscient implaquable et imperturbable. Toutefois, il dût se déclarer satisfait, car la douleur finit par quitter le corps d’Andromeda.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 31, 2017 ⏰

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