Chapitre VII - Jeu

460 51 0
                                    

Petit mot de l'auteur à l'attention de ceux qui ne sont pas nouveaux : j'ai réécrit cette fanfiction, modifié notamment le style d'écriture (il est passé au présent, ne vous en étonnez donc pas dans ce nouveau chapitre). La globalité de l'histoire reste la même, si ce n'est que j'ai modifié certaines informations, notamment dans le précédent chapitre que je vous invite à relire (mais si vous en avez la flemme, ce n'est pas moi qui vous blâmerai, les informations modifiées sont minimes et vous comprendrez quand même ce chapitre et les suivants sans avoir relu le précédent). Merci d'être toujours là ♥

-----------


« Choisissez une étoile, ne la quittez pas des yeux. Elle vous fera avancer loin, sans fatigue et sans peine. » – Alexandra David-Néel

Le Soleil n'est pas levé depuis longtemps lorsque Jack se réveille, le visage brutalement exposé à la lumière.

Il n'est pas encore au courant, mais ce réveil brutal est dû au fait qu'Harold a voulu embêter Krokmou. Pour une fois qu'il s'est réveillé avant lui !

Tous les matins, en général, c'est le dragon qui se réveille d'abord, et qui le pousse à se lever en bavant directement sur son visage. Ça le fait pester à chaque fois, Harold, parce que « ça ne part pas au lavage » ; alors quand le viking se réveille en premier...

Jack croit halluciner quand il voit le garçon se tordre de rire, tourne la tête vers l'animal et comprend ce qui l'amuse autant. Krokmou a eu droit à un réveil-eau-de-la-rivière, il est trempé – et pas d'humeur. Il fait semblant d'aller bouder, attend qu'Harold s'approche, « allez, mon grand, c'était pour rire ! » ; bondit sur lui, enduit de salive ses vêtements en cuir. La bave de Krokmou ne part toujours pas au lavage.

Le réveil était rude mais Jack a le sourire. Il adore la complicité entre Harold et Krokmou, leurs taquineries, leur amitié. Ça réveille en lui ses instincts d'enfant et il n'en faut pas plus au Gardien de l'Amusement pour qu'il retrouve le courage.

« Le premier arrivé à la patinoire de Burgess a gagné, ça vous tente ? propose-t-il et Harold et Krokmou se tournent à l'unisson.

– Tu te vois faire la course avec un dragon ? le provoque le viking, qui est heureux sans le dire de retrouver l'engouement du Gardien.

Celui-là éclate de son rire chaud, un peu enroué, ça fait sourire Harold.

– J'ai déjà battu le lapin, je ferai qu'une bouchée du dragon et du viking ! Allez-y, passez devant. Honneur aux futurs perdants... »

A peine a-t-il terminé sa phrase que Krokmou s'élance, Harold sur le dos. Jack rit encore, pousse le sol de son bâton et s'envole à son tour.

« Honneur aux futurs perdants. » Pff !

« Allez mon grand, on va lui montrer c'est qui le perdant ! » déclare Harold, la bouche près des oreilles du Furie Nocturne, qui hoche la tête et accélère. Ils sourient tous les deux. Quand Harold regarde derrière lui, il ne voit personne et se dit que vraiment, les Gardiens sont tous des crâneurs. « Honneurs aux futurs perdants. ». Harold serait bien tenté de faire ralentir Krokmou, « pour l'attendre », mais le goût de la victoire est trop présent pour qu'il s'exécute. Il aura bien le temps de faire ça lors des prochaines courses.

Patinoire de Burgess en vue. Krokmou lève la tête, ils échangent un regard malicieux et Harold se laisse tomber dans le vide. Ils attendent, attendent, Krokmou déploie ses ailes, Harold son costume ; et planent. Ils arrivent en même temps à la patinoire, bien que le garçon ait chuté sur la glace qui l'a fait glisser face contre terre jusqu'à l'extrémité, et que le dragon soit assez mal à l'aise sur ce sol sur lequel il n'arrive pas à rester immobile.

Harold rit encore, Krokmou l'accompagne.

« Eh bah, il est rouillé le Gardien, on dirait ! » fait-il en ôtant son masque.

Alors une boule de neige percute son visage.

« Hé !

– On dirait surtout que le rouillé a plus d'un tour dans son sac, remarque Jack avec un sourire en coin.

Il était caché derrière une statue.

– Graaah ! »

Et ils s'esclaffent à nouveau.

Jack vole négligemment jusqu'à Harold, qui ne s'est pas encore relevé. Il lui propose sa main avec cet air moqueur qu'Harold a presque envie de lui faire manger, et alors que celui-ci plonge sa main dans la sienne, il tire d'un seul coup et Jack lui tombe dessus. Littéralement.

« T'as de la force, remarque l'Esprit qui ne s'est toujours pas défait de sa malice.

– T'as vu ! »

Un rire un peu nerveux les prend encore et puis s'arrête. Ils ont toujours leur air malin et approchent leurs visages lentement, inéluctablement. Chacun penche la tête dans un sens différent et leurs lèvres s'emboîtent.

Un grand frisson parcourt l'échine de Harold et c'est sûrement la froideur des lèvres de Jack qui veut ça. Jack, lui, se sent plus tiède et c'est sûrement dû à la chaleur de Harold. En tout cas ils se sentent étranges.

Cauchemars d'enfants - HIJACKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant