Chapitre 3 : Voyage

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P.O.V Nahuel


Elizabeth.

Je n'avais jamais rencontré une humaine comme elle. Aussi charmante qu'aucune autre fille et aussi espiègle que moi, elle était vraiment une fille extraordinaire. Mon cousin était bien tombé.

Bien allongé dans mon champ de blé - celui que j'ai hérité de mon grand-père - il m'a suffit de sentir son horrible odeur de dhampire. J'ai levé les yeux et : Bingo ! Mon cousin qui s'apprête à me demander un super service... Il n'a même pas parlé, il s'est juste contenté de le penser, sachant bien que j'allais tout entendre. Je n'ai pas pu refuser quand j'ai vu ses souvenirs défilés dans ma tête. Matthew semblait avoir changé. La peau plus pâle que d'habitude, les cheveux d'un noir brûlé, et ce regard. Ce regard que j'avais déjà vu. Période de crise chez les Dhampiros, comme disait mon grand-père. Je n'ai donc pas pu refuser.

J'ai vu dans la tête de Matthew à quel point cette fille comptait pour lui. Je voyais et ressentais tout quand il me montrait ses souvenirs avec elle, pour me convaincre de bien la surveiller car d'après lui, elle allait sûrement tenter quelque chose. Un dernier regard pour m'avertir de ne rien lui dire. Pourquoi ? De toute façon, même si je lui disais où il était, cette française et parisienne de surcroît n'allait certainement pas prendre l'avion et débarquer dans ce village de Cheyenne au fin fond des États-Unis ? Je me rappelle encore ce sourire ironique qui voulait tout dire. Cette Elizabeth ferait tout.

Et là, je la voyais allongée sur le lit, encore endormie par mes mains guérisseuses qui avaient su réparer son corps mutilé par la chute. J'avais été si stupide ! Moi, qui étais très concentré sur elle, il avait fallu de ce stupide chat de malheur pour m'embêter. Ce sale chat m'avait pris pour une chatte de gouttière qu'il avait remarqué. Merci à mon don extraordinaire qui me permettait de lire dans les pensées des humains et des animaux ! Dieu seul sait ce que ce sale chat m'aurait fait !

Enfin, heureusement que j'avais été là pour limiter sa chute. Matt ne m'avait pas menti, cette Elizabeth débordait d'intelligence et d'humour. Mais je savais très bien que derrière ce sourire et son effort pour cacher ses pensées, elle se forçait à soulager sa peine. Je sus à ce moment-là que j'allais m'attacher à elle.

Je n'avais pas l'intention de l'emmener presque morte dans notre QG parisien. J'avais espéré que ma surveillance suffirait à la garder saine et sauve, mais non. Encore une fois, par la faute de ce sale chat ! Il m'avait fallu réfléchir à un endroit où je pourrais la soigner en urgence. Le seul qui m'était venu à l'esprit était cet appartement qui servait de Q.G à notre camp. Elena m'avait laissé entrer en voyant Elizabeth couverte de sang et à demi-morte. Si elle mourrait, jamais je ne pourrai regarder Matthew dans les yeux.

Les voix des autres combattants qui s'entraînaient à côté étaient bruyantes mais la chambre d'Elena était insonorisée. J'avais pu soigner Elizabeth tranquillement. Mais lors de notre conversation, au petit matin, les entrainements avaient repris. Comment expliquer à cette innocente humaine qu'une guerre se préparait ?

J'avais réussi à cacher son odeur en demandant à Elena de lui prêter une de ses robes et de dormir prés d'elle afin de lui faire prendre sa propre odeur de vampire. Elizabeth n'avait rien à craindre avec mon amie, cela faisait 756 ans qu'elle n'avait pas bu de sang humain. Pourquoi gâcher cette abstinence ? Mais les autres avaient quand même senti son odeur.

La plupart des vampires là-bas n'étaient pas comme mon amie, ils se nourrissaient de sang humain. Quand j'ai entendu leurs pensées affamées s'approcher de la chambre, j'ai su qu'on avait été repéré. Je me devais de sauver Elizabeth. Encore une fois.

Éternité, Tome 2 : VeritasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant