Chapitre 4 : Préparation (Partie I)

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P.O.V Matthew


Elizabeth. Elizabeth. Elizabeth.

Je n'avais qu'elle en tête. Du matin au soir, à chaque respiration, à chaque mot, je sentais mon cœur se briser sous l'effet de la douleur. Que pouvais-je y faire ? Je l'aimais.

Notre nuit n'était pas normale. Non. C'était le comble du bonheur, le moment le plus parfait de toute ma longue existence, juste après que j'ai croisé ses yeux pour la première fois. Un instant magique, inoubliable. Sentir son corps se contorsionner sous l'effet que je lui procurais me donnait aussi un plaisir immense. J'entendais chaque battement de son cœur, chaque soupir. Je pouvais même sentir son sang circuler dans ses veines, tel un long fleuve incessant. Sentir ses lèvres contre les miennes n'avait jamais été si... fusionnel. Je sentais mon corps monter à une température excessive mais je m'en fichais. Dans ses bras, je me sentais merveilleusement bien. J'aurais tout fait pour continuer ce moment toute ma vie. Mais c'était sans compter sur ma nature.

Oui, j'avais dérapé. Je sentais bien que ma gorge me chatouillait au fur et à mesure que le temps passait, mais je mettais ça sur le compte de l'excitation. Oui, j'avais bel et bien senti cette envie irrésistible de goûter à son sang, que je savais délicieux. Mais mon amour pour elle m'avait empêché d'assouvir mon envie. J'avais résisté jusqu'à ce fameux moment.

On avait atteint la fusion ultime, où nos deux corps ne formaient plus qu'un, jouissant tous les deux en même temps. Ce pic d'excitation m'avait emmené bien plus loin que je ne le pensais. Ma main parcourut son dos et un frisson de plaisir me fit perdre le contrôle. Je n'avais pas senti l'odeur du sang, bien trop imprégné de l'odeur de ma Elizabeth. Elle-même n'avait pas crié, au contraire. Personne et rien, rien au monde, n'aurait pu nous déloger des bras l'un de l'autre.

Mais quand elle s'était endormie, j'avais fini par sentir. Je la tenais tranquillement dans mes bras, entendant son petit ronflement que j'adorais écouter. Je n'avais pas sommeil, je préférais plutôt me remémorer chaque instant de cette nuit magnifique. L'observant dormir, je vis qu'elle fronçait des sourcils. Je me mis au-dessus d'elle, prenant appuis sur le lit, et je lui soufflais de l'air sur le visage, chose que je faisais toujours quand je sentais qu'elle faisait un cauchemar. Et cela fonctionna encore une fois, son expression redevint sereine. J'allais me recoucher prés d'elle lorsque je sentis un liquide chaud dans ma main, celle que j'avais posé prés de son dos. Il m'avait fallu une respiration pour reconnaître le liquide.

Sentant mon cœur se briser littéralement, je tournais la femme de ma vie légèrement sur le coté et je vis cette énorme mare de sang. La griffure était si nette, si profonde. D'une main tremblante, je voulus toucher la blessure mais l'odeur du sang me monta au nez. Cette délicieuse odeur. J'avais déjà sentis et goûté au sang, mais celui d'Elizabeth sentait si bon...

C'était comme une friandise que je ne pourrais de toute façon pas éviter. J'observai ma main ensanglantée et sans vraiment réfléchir, je la léchais subitement. Horrible. Horrible sensation d'intense contentement. Je n'avais jamais ressentit ça. Son sang était comme une sorte de nectar des dieux en mille fois plus... puissant. À mesure que je léchais ma main, je sentais son sang s'insinuer dans mes veines et je sentais cette sensation de pouvoir et de bien-être m'envahir. J'en voulais encore et encore. Je ne pouvais pas arrêter, c'était un besoin vital, une nécessité. Chaque pore de mon corps m'en demandait encore plus, comme si je me renforçais en énergie. Mon corps se refroidissait au fur et à mesure que son sang entrait en moi. Soudain, Elizabeth expira longuement, comme contente de son rêve.

Je m'arrêtais, voyant qu'il n'y avait plus rien à lécher sur ma main. Je savais par contre qu'il y en avait beaucoup plus dans cette fille allongée en face de moi. Mes yeux se recouvrèrent d'un voile noir, comme à chaque fois que mon côté vampire ressortait. Elizabeth posa sa main sur mon torse, après s'être tournée légèrement. Sa main eue pour effet de me ramener à la réalité, tel un ange qui m'aurait montrer la bonne voie. Le voile noir partit et, regardant ma main bien propre, je savais que j'avais dépassé les limites. J'avais goûté à son sang.

Éternité, Tome 2 : VeritasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant