Chapitre 5 : Préparation (Partie II)

97 7 1
                                    




Elizabeth ne voulait pas sortir de ma tête. Quoi que  je fasse, son image revenait sans cesse. Je serrais au maximum son pull  dans mes bras, observant la pluie s'abattre sur le carreau de la fenêtre. Le temps ne comptait plus pour moi. Être ainsi éloigné d'elle brisait  encore plus profondément mon cœur qui ne battait plus désormais.  Je sentais en chaque souffle un désespoir invivable s'emparer de  moi. Quand la reverrais-je ? Serais-je capable de guérir pour pouvoir  la revoir ?

Je  pouvais encore sentir son odeur dans l'air, bien que plusieurs semaines  se soient écoulées depuis que mon cousin l'ai emmenée ici. J'avais bien sentis son odeur, même si elle se trouvait à des kilomètres de moi.  Nahuel aurait sûrement dit que j'étais fou. Que Roméo et Juliette m'étaient montés à la tête. C'était bien son genre.

Six semaines étaient donc passées depuis sa venue. Je me rappelle encore la souffrance. Je savais qu'elle était là, tout prés de moi, mais je  ne pouvais pas la voir. Mes yeux s'étaient alors recouvert de ce fameux voile noir lorsque mes gardiens m'avaient interdit de la voir. Ridicule. Que pouvais-je bien lui faire, en présence d'une  vingtaine de vampires et de Loups prés de moi ?

Charlie, que je considérais comme mon oncle, m'avait si bien accueillit ! À peine arrivé au Château, il m'avait jeté un saut rempli d'eau bénite. La douleur était horrible, insupportable !  Je m'étais évanoui sur le sol. À mon réveil, il m'avait enchaîné au lit, les pieds et les mains liés. Mais je ne lui en voulais pas. Charlie avait simplement envie de m'aider, moi l'un des soldats les plus puissants de sa  meute.

J'avais déjà goûté au sang humain. Cette fille que j'avais transformée en vampire et son fiancé en loup. Je ne me pardonnerais jamais de leur avoir fait cela. Carla, la fiancée de Charlie, s'était occupé de la fille. On m'a apprit plus tard qu'un groupe de vampires qui ne logeait pas loin d'ici l'avait recueillie. Son fiancé, lui, était resté avec notre meute. D'ailleurs, il surveillait la porte de ma chambre  à l'instant même.

Charlie ne me ménageait pas. Il ne cessait de me pousser à bout, afin que je puisse contrôler mes deux côtés. Cela passait par de l'eau bénite, dangereusement brûlante pour les vampires, à un tonneau de sel sur la tête lorsque le loup en moi se réveillait. Mon oncle, Thobias, s'y mettait aussi. Mais lui, c'était pour la partie des coups. Il n'y a pas un endroit sur mon corps où Thobias n'a pas frappé  avec sa canne. Et ils disent que c'est pour mon bien !

Mais toutes  ses semaines, je n'ai fais que penser à elle. La femme de ma vie que j'avais blessé. Cette image de son dos ensanglanté me hantait.  Non seulement je devais combattre contre mon envie de mordre mais en plus la culpabilité me rongeait. Et Charlie ne cessait jamais de me le rappeler, bien sur. Ces six semaines ont pourtant portés leur fruit.

Je m'enfonçais davantage dans ma... maladie, appelons-la comme ça. Mais depuis la venue d'Elizabeth et Nahuel ici, je m'étais appliqué. Avec l'aide de Charlie, je m'améliorais de plus en plus. Comme si la présence  de celle que j'aime avait été un déclic pour moi. De toute façon, je  devais faire vite. La guerre qui se préparait n'allait certainement pas attendre que je me remette de ma maladie. Tout le monde comptait sur moi. 

Charlie avait donc été obligé d'accélérer les choses. Il m'avait vraiment mené la vie dure. Mais je reconnais le résultat. Cela fait trois semaines que je ne me suis pas transformé. Ni en vampire ni  en loup. J'arrive à me maîtriser. Et ce, grâce au pull d'Elizabeth que je serre contre moi à chaque fois que je sens ce souffle glacial m'envahir.  J'y arrive maintenant. Je vais bientôt revoir ma Elizabeth.

Je ne m'inquiétais  pas trop pour elle. Nahuel était là et je savais mon cousin très  consciencieux. Il n'allait certainement pas la lâcher des yeux. Ce n'est pas comme s'il allait la laisser tomber de sa fenêtre ! Je savais qu'il ne la laisserait jamais se blesser. Emily m'avait dit qu'Elizabeth se portait très bien et que rien ne lui était arrivé.

Éternité, Tome 2 : VeritasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant