Amertume

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Je les vois, heureux.
Un goût amer s'empare de mon coeur. Tout devient froid, tout devient obscur, tout devient peur.
À présent c'est comme si ma vie était de l'eau salée, comme si chaque bouffée d'air devenait un peu plus difficile, comme si le temps s'arrêtait.

Ils sont là, plus que bien. Comme s'ils m'avaient oublié, comme si je n'avais jamais existé à leurs yeux.
Et moi je suis ici, seule. Comme si j'étais devenue invisible, comme si je n'avais jamais compté.

C'est dur de se dire qu'ils continuent toujours à parler, à rigoler tandis que moi je ne fais plus partie de leurs vie, que je ne suis qu'un lointain souvenir négligé. Quelques fois, j'aimerai leur adresser la parole et goûter une fois de plus à cette agréable sensation qu'est de se sentir écoutée et aimée. Mais c'est trop tard. Je ne peux que me remémorer les moments passés, je ne peux que regretter, je ne peux que les envier. Eux et le bonheur qu'ils connaissent, sans moi. J'ai encore du mal à le réaliser, ça me tourmente à un point inimaginable. Ces deux mots ne cessent de me rabaisser, de m'insulter et de se répéter des millions de fois. Pourtant, je les laisse faire, comme si j'étais punie, comme si j'étais obligée de les subir.

Un poids vient s'accrocher à mon coeur. Il m'alourdit, comme si on venait de m'attacher des pierres tout le long de mon corps, comme si on venait de me jeter au fond de l'océan. Je ressens alors toute la déception et l'échec que j'ai voulu éloigner de moi auparavant.

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