Panique silencieuse

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J'ai eu peur, pour la première fois de ma vie, j'ai eu peur de mourir. J'ai eu peur que le manège se détache, que je glisses, que je tombes d'une cinquantaine de mètres et que je m'écrase. Je me suis demandée si ça allait faire mal, je me suis imaginée tomber et mon coeur a commencé à battre de plus en plus vite, de plus en plus fort.

« Emilie ? Tu as peur ? » M'a demandé une amie.

« Non. » Ai-je répondu rapidement.

Je penses qu'elle n'a pas pu entendre la panique dans ma voix mais qu'elle a entendu la panique dans mon silence.

J'ai fait mine d'admirer le paysage, suspendue dans les airs, les pieds flottants dans le vide. Pourtant je ne faisais que regarder en bas, vers le sol. Je ne faisais qu'imaginer une multitude de scénarios les plus horribles les uns que les autres. Je ne pensais à rien d'autre qu'aux barrières de sécurité qui coinçaient mon corps à l'attraction et qui m'empêchaient de tomber.

« Et si elles s'ouvraient, que je glissais et tombais ? » Je me demandais à chaque seconde qui passait. L'angoisse augmentait de plus en plus. Je voulais descendre. Je voulais avoir les pieds sur la terre ferme. J'étais effrayée.

Je ne comprenais pas pourquoi je réagissais comme ça alors que d'habitude j'adorais être dans les airs, j'adorais avoir les pieds dans le vide, j'adorais faire tous les manèges à sensations fortes. Tout étais confus dans ma tête et mon corps. J'étais affolée intérieurement.

« Plus que quelques secondes » J'essayais de me rassurer. « Rien ne va se passer, dans 30 secondes tu seras au sol » Je tentais en vain, mais rien ne calmait les battements ardents de mon coeur.

C'est seulement une fois les pieds à terre, que j'ai pensé que c'était seulement l'instinct humain qui avait surgis cette nuit là, où il faisait froid, où les lumières dansaient devant mes yeux, où l'orage approchait à grands pas.

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