Cent visages,
Ne le voyaient
Ne le connaissaient
Ne l'embêtaientIl était dans sa bulle,
Tranquille, paisible, ridicule
Où tout était crépusculeCent visages,
Le regardaient
L'épiaient
Le jugeaientIl se sentait important,
Un peu plus beau, plus grand
Un peu plus fort, plus confiantCent visages,
L'aimaient
L'admiraient
L'adoraientIl était heureux, comblé
Par tant de bonté, d'honnêteté
Par le sentiment d'être aiméCent visages,
Le protégeaient
L'aidaient
Le soutenaientIl était content, au chaud
Sous un gros manteau
Sous une nouvelle peauCent visages,
Se lassaient
Le laissaient
Le lâchaientIl avait de nouveau peur,
De ne plus goûter au bonheur
D'être brisé du cœurCent visages,
Le détestaient
Le haïssaient
Le jalousaientIl devait supporter leur haine,
En se faisant de la peine
En se cassant comme de la porcelaineCent visages,
L'abandonnaient
L'oubliaient
L'effaçaientIl redevenait invisible, personne,
Une âme qu'on ne pardonne
Une âme qu'on n'affectionneDe ces cent visages,
Il dépendait
Il ne pouvait avancer
Il n'arrivait à continuerIl était coincé, piégé, bloqué
Face à la muraille de chine
Face à une impénétrable bruine