Bouée de sauvetage

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Tu étais ma bouée de sauvetage. Tu m'as redonné confiance, tu m'as soutenue, tu es restée, jours et nuits. Et puis, tu t'es en allée, si vite. En une fraction de secondes, tu n'étais plus là.

Quand tu es partie, d'un coup sec, si soudainement, je n'ai rien ressenti, ni tristesse, ni joie. C'était comme si ça ne m'affectait pas. Je savais que je ne rêvais pas, je savais que ça venait d'arriver, je savais que je ne t'aurais plus à mes côtés. Et pourtant, je ne réagissais pas, comme si je ne comprenais pas ce que tu venais de me dire, comme si mon coeur ne voulait pas le voir, l'accepter.

J'étais dans le train, quand j'ai appris que tu allais disparaître de ma vie, à cause de moi. Je n'étais pas assez belle, pas assez rapide, pas assez drôle, pas assez bien. Je t'ai dis que je comprenais, et j'ai répondu au dernier message que j'allais recevoir de ta part. Ensuite, j'ai éteint mon téléphone et j'ai regardé le paysage, pendant des heures et des heures. J'aurais tellement voulu pleurer, mais rien ne sortait. Je n'étais même pas désemparée.

J'essayais de me convaincre que, comme tout le temps, les gens autour de moi finissaient par en avoir marre, ils finissaient par m'abandonner. Et c'était normal, je ne pouvais pas leur en vouloir, c'était de ma faute. Je n'avais pas le droit de ressentir quelconque émotions. C'était de ma faute, ma faute, ma faute.

Quand je suis rentrée chez moi, j'ai du raconter que j'avais passé de merveilleux jours à tes côtés. Alors, qu'en fait c'était tout le contraire. Ces jours, dans la même chambre que toi, à prétendre que tout allait bien entre nous, mon coeur n'était que compressé.

Mais je mentais et m'enfermait de plus en plus. Je n'avais pas le droit de m'effondrer.

Quelques jours plus tard, j'ai craqué. J'étais triste, alors, que je n'avais pas le droit. J'étais déçue, alors, que je n'avais pas le droit. Et les larmes ont quand même descendues le long de mes joues, mon corps a quand même tremblé et j'ai du redevenir la fille que j'étais avant que je fasses ta connaissance. La fille faible, détruite par la vie.

Tu n'étais plus là, tu avais disparu, pourtant tu n'arrêtais pas de me hanter, de venir me chercher quand je dormais. Alors, j'ai du t'effacer. J'ai du t'effacer, parce que tu étais partout où je regardais. Les conversations, les appels, les messages, les cadeaux, j'ai du tout supprimer, brûler. J'ai du effacer quelconque marque laissée sur mon coeur, sur mon âme. Mais, tu n'as jamais entièrement disparu. Une part de toi est toujours restée dans un coin de ma tête.

Tu étais ma bouée de sauvetage. Tu m'as redonné confiance, tu m'as soutenue, tu es restée, jours et nuits. Et puis d'un coup, comme ça tu es devenue le poids qui m'a faite coulée, à nouveau, au fond de l'océan.

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