Le lendemain, c'est Rachel qui est venue à ma rencontre. J'étais là, dans ma chambre, à ne penser à rien, à penser à tout, quand elle a débarqué. En fait, elle s'est accrochée à mon cou, et m'a embrassé la joue. C'était inattendu. Je lui ai aussi déposé un baiser sur sa joue, près de sa bouche, et ai demandé :
"Comment es-tu entrée ?
- Ton père m'a ouvert ? Tu ne m'as pas entendu sonner, Charlie ?
- Non. "
Elle me dit que ce n'était pas grave, et attrapa ma main. Je remarquai en me levant qu'elle avait attaché ses cheveux. Ses beaux cheveux d'or, désormais enfermés dans un pauvre élastique. Comme en écho à mes pensées, elle carressa sa queue de cheval, et me dit :
"Je voulais un peu de changement. Enfin j'ai surtout très chaud les cheveux détachés."
J'acquiescai, et nous sortîmes de la chambre. Je ne croisai pas mon père ; sûrement devait-il être dans la cuisine.Avec ou sans Rachel à mes côtés, ma routine était la même : pas de veste, chaussures, ticket de bus, et lunettes de soleil. Elle repris ma main, presque comme un de ces automatismes doux et délicieux, et marcha à mes côtés jusqu'à l'arrêt de bus. Ce n'est que lorsque ce dernier arriva, que j'osai lui demander :
"Où nous amènes-tu ?
- Au lac. Il fait particulièrement chaud aujourd'hui, et j'ai envie de tremper mes pieds.
- Je n'ai pas pris de maillot de bain, tu sais.
- Je sais. Tant pis, on ne se baignera pas."
Elle me sourit doucement, et, quelques arrêts plus tard, nous descendîmes du bus.Le paysage était époustouflant. C'était un coin de la région que je connaissais pas. De la verdure, partout, des chemins, ici et là, et une odeur de mousse fraîche. Rachel rayonnait, entre tous ces arbres. Quelques mètres plus loin, le fameux lac était là. Une moitié à l'ombre, une autre au soleil. Je me mis parfaitement entre les deux, ce qui a fait rire Rachel. Elle retira rapidement ses chaussures, ajusta sa jupe, et alla doucement vers l'eau, me criant de la rejoindre. Ce que je fis. L'eau était parfaite, fraîche, douce et carressait nos jambes nues. Le sourire de Rachel ne la quittait pas, elle rayonnait de joie. Moi aussi, j'étais en pleine euphorie. Je profitais réellement de mon été, pour une fois, avec cette fille attachante, cette canicule et ce lac si agréable. Absolument rien pour rompre cette quiétude. Mais quelque chose pour l'embellir.
Rachel mit de la musique, puis revint dans le lac. Elle se déhanchait en rythme, les bras en l'air, les yeux fermés. Le seul moment où elle me regarda, ce fut pour m'entraîner dans sa folle danse. Je me balançais alors avec elle, les paroles portant nos esprits dans des contrées inconnues, et la voix de la chanteuse retentissant dans notre petit coin de paradis.
J'ignore combien de temps nous avons passé à danser, les genoux dans l'eau, mais lorsque je faillis glisser sur une pierre lisse et que Rachel me ratrappa, elle proposa de rentrer chez elle. J'acquiesca, et elle m'embrassa à la lisière du lac, là même où nous nous trouvions en arrivant, comme pour clore ce moment magique.Rachel me proposa une limonade que j'accepta avec plaisir. Nous montâmes dans sa chambre, et je posai ma boisson bien entamée sur son bureau. Elle fit de même, et je vins la rejoindre sur son lit. Elle s'allongea sur le dos et me tira doucement par la main, de sorte que je me retrouvais au dessus d'elle. Sa poitrine me touchait presque, et je pouvais voir sa respiration s'accélérer. J'eus soudain plus chaud.
Elle attrappa ma nuque et posa ses lèvres sur les miennes, doucement, sensuellement. Je répondis de la même manière à son baiser, et colla un peu plus mon corps au sien. Son autre main vint rejoindre la première sur ma nuque, tandis que je nous redressais en position assise, moi sur elle. Ne lâchant pas ses lèvres, je défis sa queue de cheval ; ses cheveux d'or se reflétaient comme un halo autour d'elle. Rachel me renversa sur le côté, et les rôles s'inversèrent : elle au dessus, moi en dessous. Je passa ma main sur ses hanches, dans le creux de ses reins, dans son dos. Elle carressait mon ventre, remontait un peu, et jouait avec mes cheveux. Elle se redressa soudain, retira son t-shirt puis le mien. Je lui demanda d'un regard l'accès à sa poitrine, et, lorsqu'elle acquiesca, je lui dégraffa son soutient-gorge. Il tomba au sol, bruit de plus entre nos respirations hachurées et les battements rapides de nos coeurs à l'unisson.
Je me délectais de sa peau, elle se délectait de la mienne. Nous nous embrassions sans arrêt, partegeant ce désir, et donnant à l'autre ce qui s'apparentait à de l'amour.
Je commençais à doucement glisser sa jupe sur ses fines jambes, lorsqu'elle prit ma main et l'arrêta. Je comprenais qu'elle ne veuilles pas qu'on aille plus loin pour le moment. Peut-être étais-je d'accord avec elle sur ce point là.Elle se redressa entièrement, remit sa jupe en place, et, les bras croisés sur sa poitrine blanche, elle déclara :
"Désolée. Je n'arrête pas de nous arrêter.
- Ne t'excuse pas, je comprend.
- J'aurais pu... aller plus loin. Mais je ne m'en sens pas le courage, aujourd'hui."
Tandis qu'elle parlait, elle avais remit son soutient-gorge, et enfilait son t-shirt. Je me rhabillai moi aussi et lui répondit :
"On a notre temps, tu sais. Tout l'été."
Elle me sourit gentillement, et proposa de me ramener chez moi.Sur le pas de ma porte, je pris Rachel par la taille et l'embrassa doucement.
"On se revoit demain ?
- Bien sûr.
- A quelle heure ?
- Pas besoin de prévoir, Charlie. On verra ce que le destin décide."
Alors je n'ai pas prévu. Et le destin à décidé.

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Le Bus
القصة القصيرةIl y a ceux qui prennent le bus tous les jours et à qui il n'arrive rien. Puis il y a ceux qui ne le prennent presque jamais et à qui il arrive des choses merveilleuses, inoubliables. Charlie appartient à la deuxième catégorie. Et Rachel, à une au...