Les Techs - Tome 1 : les secrets du Laboratoire

Partie 15 : le début de l'aventure

L'infini est à votre portée.

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L'intelligence SRAM à votre service

*Dans le cadre de l'utilisation prévue pour cet objet. Toute utilisation non conforme entraînant dégradation, dysfonctionnement et/ou destruction de l'objet acheté aura pour conséquence la saisie par la SRAM de tous les matériaux technologie nouvelle™. Les conserver est passible de poursuites.

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3, 4 et 5

Les trois enfants se sont échappés facilement, grâce à 2 qui a immobilisé les adultes assez longtemps pour que les petits s'enfuient. Ils ont couru à perdre haleine, droit devant eux, puis ont dû tourner pour éviter les immenses bâtiments d'une usine. Les clôtures et l'absence de chemins les freinent alors qu'ils avancent à l'aveuglette, parmi les terrains abandonnés dans l'entre-deux du monde civilisé. Et pendant ce temps, le Réseau les appelle, plus tentant, plus puissant et plus dérangeant que les minuscules Réseaux qu'ils ont connus sur l'île. Ils ne sont qu'à une pensée de se jeter dedans.

3 n'aime pas sentir ce poids au-dessus de la tête, elle y perçoit une menace sourde, la certitude d'un anhylo si colossal qu'elle ne pourra que s'y noyer. Et elle sait très bien que 5 se fera un plaisir d'y nager tout à son aise, dès que l'attrait de la nouveauté du monde se sera estompé.

Les trois enfants s'arrêtent un instant pour reprendre leur souffle. Pour l'instant, ce qu'ils ont vu du monde est laid, encombré de déchets, avec quelques rares plantes qui s'accrochent farouchement à la vie et reconquièrent de leur mieux le terrain perdu par les bétonnages aujourd'hui abandonnés et recouverts de graffitis. Ils sont entrés dans le monde par les coulisses.

Les lieux paraissent déserts et 3 aimerait s'y croire en sécurité. Mais elle n'en est pas sûre et son hésitation ne peut pas contenir l'enthousiasme de 4 et 5 : c'est à la ville qu'il faut aller ! Les deux petits sont surexcités. Après leur île natale, le paysage à perte de vue leur fait l'effet d'un terrain de jeu géant où tout peut arriver.

Les trois enfants sont livrés à eux-mêmes, sans autre objectif que de ne pas se faire prendre par leurs ennemis. Face à eux, le monde entier ouvre ses bras. Ce monde qu'ils ont appris à comprendre et à aimer par écrans interposés, grâce aux cours et aux films, aux livres et aux récits de leurs instructeurs. 1 et 2, en tant qu'aînés, connaissaient bien des éléments délicats que les professeurs ne voulaient pas raconter aux plus jeunes pour ne pas les perturber inutilement. Ils ont transmis leur savoir par l'anhylo. Intégrer ce savoir devrait prendre encore du temps, mais l'essentiel est clair : tout ce dont ils ont besoin — nourriture, abri, sécurité — devrait se trouver dans une ville.

À présent, ce qu'il leur faut, c'est une autoroute et une voiture.

Ils mettent quelques heures de plus pour arriver jusqu'au bout, au terme de détours involontaires et épuisants. Les adultes — pire, les Autorités — sont à leur poursuite, à l'aveugle pour l'instant, car ils sont encore dans une zone délaissée où aucune caméra ne peut dénoncer leur présence. Une poignée d'hélicoptères techs dépêchés en urgence leur passent parfois au-dessus de la tête, leur équipement de détection rendu impuissant par la volonté de 5. Les voitures lancées sur les routes s'égarent au hasard des chemins de campagne tortueux, qui les amènent d'impasses en labyrinthes. Il aurait fallu des chiens, une battue au sol, pour rattraper les enfants fuyards qui se faufilent entre les grillages rouillés, sous les buissons sauvages, à travers champs et fossés, et courent de cachette en cachette dans une direction inconnue. Les autorités ont été mises en échec.