Les Techs - Tome 1 : les secrets du Laboratoire

Partie 84 : ceux qui en savent trop

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Une vingtaine de minutes, Charly parvient à attendre patiemment. Puis l'inquiétude le reprend et il décide au moins de savoir ce que Breda est en train de faire, avec qui elle est. La nourrice du B.A.G.N. a plus d'un tour dans son sac et plus d'un contact parmi l'agence, mais si elle est partie sur une piste liée à Juliette, elle n'a peut-être pas mesuré toute l'importance du danger.

Charly pose son ordinateur sur le sol, à côté des autres enfants. Il n'a aucune envie de tenter son opération en secret, car l'enfant Tech pourrait trop facilement le repérer et l'empêcher de l'utiliser. Autant la convaincre avec l'argument ultime : vérifier que tout va bien. Comme il l'imaginait, 7 lui offre son plus beau sourire et accepte immédiatement. Que quelque chose aille bien, c'est tout ce qu'elle demande.

Le garçon met un certain temps à retrouver qui est le contact que Breda compte voir. La nourrice a protégé ses appels et il n'ose pas demander de l'aide à la petite fille. Enfin, il parvient à trouver ce qu'il cherchait. Ses contacts du B.A.G.N. vont la voir dans un parc où les agents viennent souvent prendre une pause en douce, lorsque le travail de bureau menace de les rendre fous et qu'ils ont besoin de voir un peu de verdure pour se rappeler que tout un monde existe au-delà de l'écran de leur ordinateur. Une tradition au départ imposée par le ministère, en raison du fort nombre de problèmes mentaux rencontrés par les agents, qui avait été supprimée par le ministère suivant pour des raisons économiques. L'habitude était restée. Aujourd'hui, personne ne s'étonne de voir sous les arbres autant de personnes vêtues de costumes ou de tailleurs stricts et portant des lunettes noires, et c'est devenu le parc le plus sûr de la ville. Personne n'oserait braquer quelqu'un sous le nez du B.A.G.N..

Bien sûr, ce n'est pas parce que le parc est hors des murs des agences qu'il n'est pas sécurisé. Le B.A.G.N. ne laisserait pas n'importe qui raconter n'importe quoi sans contrôle, et tout ce qui s'y passe est enregistré par les caméras et micros de surveillance. Breda l'utilise pourtant à loisir, ces données arrivant à un agent qui est de ses amis, et qui n'hésite pas à supprimer les moments gênants avant qu'ils ne soient archivés.

Charly met encore plus de temps à s'introduire dans ce système, mais il y parvient. Assez satisfait de sa performance, il se dit qu'il progresse. Les autres enfants ne se rendent pas compte de la prouesse, ils sont simplement contents de voir leur nourrice à l'écran. Ils suivent tous les trois ce qui se passe aussi religieusement qu'un programme de télévision.

De son côté, Charly parvient à comprendre l'essentiel, au fur et à mesure que les contacts défilent sur le banc à côté de Breda : personne n'a le moindre indice qui pourrait l'aider à comprendre ce qui arrive à Juliette. Le secrétaire d'Andrew Burther lui a appris que son patron était complètement à côté de la plaque et s'était fait rafler la confiance de 2 par Ève Hindgam. Deux agents travaillant à la sécurité du palais présidentiel lui expliquent en détail les mesures anti-tech qui ont été prises. Jusque-là, rien qui lui permette d'en savoir assez long pour aider 7, mais rien qui puisse la mettre en danger. Charly commence à respirer. Breda devrait rentrer à la maison saine et sauve.

Une autre source devrait arriver. Un agent qui infiltre la SRAM. Breda a pris de gros risques en l'appelant, mais elle n'a pas le choix : c'est la seule de ses connaissances qui pourra lui expliquer en détail comment combattre la chose qui hante 7. Normalement, soumise au secret absolu de la SRAM, l'agent Debbie B. peut à peine faire des rapports au B.A.G.N., sa mission d'infiltration est très dangereuse car elle n'a aucun contact et aucune aide venant de son bureau. Elle dévoile ses découvertes par un canal très protégé et elles sont généralement mises de côté et analysées longuement, de peur que l'agent double n'ait été retourné par la SRAM. En théorie, les services de l'Alliance n'ont rien à voir avec la gestion d'une entreprise privée et toute opération de ce type est farouchement niée. Mais le savoir tech est un pouvoir trop gros pour être laissé entre les mains d'une entreprise privée. Selon le B.A.G.N..