Ch. 3

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Je vais m'échapper.

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Après qu'il soit venu me donner à manger, il s'est retiré m'informant qu'il avait quelques petites affaires à régler.

Qui que soit cet homme, il est manifestement assez stupide pour me laisser seule en pensant que je resterais ici à l'attendre sagement, mais pour l'amour de Dieu, je ne connais même pas son nom !

Évidemment, je profite de cette occasion pour tenter de fuguer, je ne veux plus être son otage vulnérable, incapable d'agir.

Je me laisse tomber en étoile sur le matelas moelleux qui est derrière moi. Mon coude callé sous mon crâne, je scanne le plafond en plâtre avant de m'attarder sur un point imaginaire, réfléchie. Je cherche désespérément un plan pour sortir de cette chambre dont la porte à été verrouillée avec soin afin d'anticiper ma fuite : je ne peux pas seulement me contenter de courir loin d'ici comme dans tous les stéréotypes de films policiers.

Mais pour l'instant, ma priorité est de trouver des vêtements : courir à moitié nue dans la rue ne serait vraiment pas crédible...

Je fouille du regard la pièce dans son intégralité dans le but de récupérer quelque chose à enfiler, quand j'intercepte quelques tenues qui m'appartiennent ?

Il commence sérieusement à m'énerver. Il pense vraiment pouvoir me posséder, mais non. En tout cas je ferais tout pour lui supprimer cette idée de sa maudite tête.

Je prends rapidement un jean noir tandis que je passe ma tête dans un t-shirt blanc surdimensionné qui doit sûrement lui appartenir, je me chausse ensuite de mes bottines noires pour être enfin prête à m'enfuir.

Je me dirige lentement vers la fenêtre est après avoir effectué une légère pression, constate qu'elle n'est pas bloquée. "Parfait" murmurais-je, comblée.

J'ouvre furtivement la fenêtre et passe ma tête dans l'ouverture pour regarder l'extérieur et tenter de me localiser.

Mais dans quel enfer sommes nous ?!

Je baisse les yeux et remarque que nous sommes à quelques mètres du trottoir. Je n'ai pas le vertige donc cette hauteur démesurée ne m'effraie pas du tout.

Je prends une énième grande respiration et clos mes paupières. Je fléchis mes bras et mes jambes sur le rebord de la fenêtre puis les détends afin de me laisser tomber pendant ce qu'il paraît être une éternité. Les grosses semelles de mes souliers percutent enfin dans un bruit sourd le sol goudronné. Je me relève, certes avec quelques difficultés mais Dieu merci, aucun os n'a été cassé ni aucune articulation luxée.

Je reprends quelques peu mes esprits quand j'entends soudainement un claquement de porte que je reconnais immédiatement.

La porte de la chambre.

Il est de retour, déjà ?

Et comme par reflex, je cours, je cours comme je n'ai jamais couru avant.

Puisque cette maison était au milieu de la forêt, je n'ai pas d'autre choix que de me confronter au hasard en sprintant dans ce bois inconnu. Mais cette course à travers les conifères signifie que je suis libre, que j'ai échappé à l'enfer.

Je m'arrête une poignée de secondes pour récupérer une respiration régulière et un rythme cardiaque moins préoccupant et j'en profite alors pour jeter un rapide coup d'oeil au dessus de mon épaule lorsque je le vis. Il est là, adossé contre l'encadrement de la fenêtre et me regarde. Mais ce qui m'inquiète c'est qu'il n'a manifestement pas l'air fou de rage ou surpris de voir sa proie s'enfuir. Son visage reflète plutôt le malice et un sourire fend ses lèvres pulpeuses.

Again | arrêtée |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant