Ch. 15

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"Ils ne répondent pas," criais-je à Harry qui jouais sur son portable à l'autre bout de la chambre. Mon oreille était toujours collée contre le combiné et je soufflais de frustration.

C'est le onzième hôpital que j'appelle pour savoir si il leur reste une place dans le niveau psychiatrique ou si simplement un de leurs psychiatres est disponible pour venir à domicile et ils acquissent tous. Puis ils me demandent les symptômes de Harry, que je décris grossièrement en ommetant plusieurs détails afin de rendre l'histoire plus légère. Mais ils refusent tous après coup. Bien sûr je ne peux pas dire à Harry que toutes les cliniques que j'ai contacté le refuse à cause de son tempérament trop impulsif, alors je mens en lui disant que je tombe à chaque fois sur la messagerie.

"Eux non plus ?" Demande-t-il en détachant ses yeux de son écran saturé.

"Nope," confirmais-je en replaçant le téléphone sur son socle avec rage. "J'en ai marre, pourquoi avoir un téléphone si c'est pour ignorer les appels ?" Râlais-je en tirant sur les racines de mes cheveux furieusement.

"Si tu veux on peut arrêter, je ne te force pas," il s'assoit à côté de moi et met son bras autour de mes épaules.

"Tu plaisantes ? Je te rappelle qu'on ne fait pas ça juste pour me faire plaisir, on s'est arrangé !" Me plaignais-je en jetant l'annuaire téléphonique à travers la pièce.

"Je sais, c'est pour moi. Je suis désolé, je ne voulais pas dire ça. Je suis désolé. Tout est de ma faute" dit-il en s'asseyant par terre sur ses genoux. Il vient se caller entre mes jambes et enroule ses bras autour de mon dos pour me forcer à me pencher et ainsi m'enlacer.

J'hésite un peu à accepter son câlin et reste statique pendant qu'il répète dans mon oreille qu'il est désolé. Je vois bien que Harry essaye de faire des efforts pour se contenir mais il ne m'amadoue en aucun cas, je reste persuadée que c'était un malade mental, peut-être un fou qui a la capacité de changer et de devenir agréable à vivre, mais pour l'instant il ne l'est pas.

"Bon je vais appeler une dernière fois, sinon je m'en fou, tu te traineras à l'autre bout du pays pour trouver quelqu'un" dis-je très sérieusement. Je veux absolument qu'il trouve de l'aide. Je connais Harry et même si au lycée c'était un élève turbulent, je sais qu'il a un coeur énorme, et qu'il veut du mal à personne.

"Ok. Quelqu'un a l'air énervé aujourd'hui," sourit-il en se levant pour s'assoir à nouveau près de moi.

Je le pousse gentillement et il se laisse allonger sur le lit.

"On va y arriver Harry, je te le promets," dis-je en empruntant une expression sévère. Harry se redresse brusquement comme si une ampoule s'était éclairée au dessus de sa tête et se hisse jusqu'à moi puis, timidement, s'allonge près de moi et pose sa tête sur mes genoux. Je glapis au contact de ses cheveux bouclés contre le bas de mon ventre.

"J'ai confiance en toi Court," sourit-il avant de fermer les yeux.

Je reprends le téléphone et contacte un autre hôpital expérimenté en psychiatrie. Le téléphone sonne plusieurs fois et je commence à m'impatienter alors que j'enroule nerveusement le câble du téléphone autour de mes doigts.

"Est-ce que tu me prends pour un psychopathe ?"Murmure-t-il.

"Chut Harry, je suis au téléphone," répondis-je avec une moue désolée. Bien sûr que je le considère comme un psychopathe, mais ça ne l'aidera pas de savoir que je le vois comme un de ses tarés dangereux qui sont en perdission. Harry n'est pas en perdission, il est juste isolé de tout. On ne lui a jamais appris ce qu'il était bon faire et inversement.

"Oui ?" Une petite voix décroche. 

"Oui bonjour Madame, je voulais avoir des renseignements à propos de votre service de psychiatrie ?" Mes mains deviennent moites sur le drap blanc et je perds tous mes moyens en imaginant que je vais peut-être assister à un énième refus.

"Oui, bien sûr. Le service vient de réouvrir et nous avons plein de places disponibles. Ce serait pour qui ?"

"Mon frère," mentis-je. En disant que Harry est mon frère nous passons pour une famille équilibré qui se soucis d'un des membres. Si j'avais dit que c'était pour mon kidnappeur elle m'aurait raccroché au nez, horrifiée.

"Bien, il est inscrit ! S'écrie-t-elle à l'autre bout de la ligne."

"Yes !" Hurlais-je.

"Enfin, quel est le nom du jeune homme ?"

"Harold Styles. Merci infiniment madame. Il sera exemplaire." Harry ouvre les yeux et sourit suite à ma phrase trop ambitieuse et me me mime un merci.

"Je n'en doute pas. Et que préfère Harold ? Service à domicile où à l'hôpital ?"

Je pense que le mieux pour Harry serait d'avoir une infirmière à domicile pour qu'il puisse oublier parfois qu'il est en soin.

"Attendez une seconde," informais-je en éloignant le téléphone de mon oreille. "Qu'est-ce que tu préfères Harry ?"

"Je veux rester le plus possible avec toi. À domicile, s'il te plait." Je lui renvoie un sourire chaleureux avant de répéter ça à la réceptionniste.

"Eh bien c'est noté ! Rendez-vous demain, huit heure, avec Gloria, celle qui s'occupera de votre frère."

"Merci, merci," louangeais-je avant de raccrocher. "Enfin !" Criais-je en me laissant tomber sur le matelas.

Harry bondit hors du lit pour tomber sur le plancher et coutourne le lit pour se tenir derrière ma tête. Il vient embrasser mon front et je sursaute même si la sensation est un peu rassurante.

"Allons faire une virée shopping !" dit Harry en empruntant une voix sur-aigüe pour imiter une voix féminine.

"Pardon ?" je me relève brusquement et saute sur le sol.

"Sortons, allons t'acheter tout ce que tu veux Courtlyn."

"Tu essayes de te racheter Harold hein ?"

"Non, je veux te remercier. Tu mérites qu'on prenne soin de toi." sourit-il avant d'enrouler ses bras autour de ma taille et de me faire tourner dans les airs. "Allons-y." souffle-t-il en me reposant. Je le regarde avec des yeux pétillants alors que ses efforts le rendent vraiment mignon. J'espère de tout coeur qu'il va changer définitivement.

***

"Nous pouvons y aller maintenant ?" se plaint Harry. "Ça fait trente minutes qu'on tourne en rond entre les rayons."

"Juste une seconde. Tu ne m'as rien laisser prendre quand tu m'as hmm..."

"Enlevée. Tu peux le dire Courtlyn."

"Oui, alors laisse-moi choisir une dernière chose." grognais-je en le poussant loin de moi.

Je cherche entre des dizaine de cintres une robe longue qui me permettrait de profiter des journées chaudes. Le magasin est bondé et me bousculent quelques fois mais ça ne me préoccupe pas : je profite vraiment de ce moment seule, à faire quelque chose que j'apprécie. Lorsque quelqu'un vient me pincer les côtes. Je crie de surprise et fait un bond de trois mètres. Quand je me retourne, je tombe nez à nez avec Harry, les yeux ferment clos alors qu'il rit largement.

"Ne refais plus jamais ça !" hurlais-je à moitié.

"Je voulais te montrer ce que j'avais déniché pour toi." réussit-il à dire entre deux éclats de rire.

"Qu'est-ce que c'est ?" je roule des yeux et m'avance vers la caisse avec les vêtements que j'ai choisis.

"Tiens." il me tend un cintre avec des sous-vêtements en dentelle rouge et me lance un string noir. Mes joues s'empourpre quand la femme derrière moi s'esclaffe à la vue des sous-vêtements tellement vulgaires.

"Certainement pas. Tu devrais offrir ça demain à Gloria comme cadeau de bienvenue." riais-je en enfonçant les sous-vêtements dans le panier.

"Bonne idée Courtlyn. Fais moi penser à ça demain avant qu'elle arrive." rie-t-il. "On pourrait manger quelque part ce soir ?"

"Oui !" je saute sur place et Harry paye tous les achats.

"Alors allons-y."

Again | arrêtée |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant