Ch. 4

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Merci à @AmeliieMeyer qui a traduit intégralement ce chapitre !

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J'essaie de remuer mais mon corps ne répond pas et refuse d'exécuter le moindre mouvement.

Quel est le problème encore ?

Mon corps reste désespérément immobile bien que je puisse encore le sentir. Le plus frustrant, c'est que je suis de retour à la case départ, allongée sur un lit.

Génial.

Après quelques instants de forte concentration je parviens à entrouvrir mes lourdes paupières et comme je m'en doutais, je suis encore une fois dans sa chambre.

Je commence à paniquer, moi qui pensais m'être échappée, que fais-je encore ici ?

Et bien, ne m'étais-je pas enfui dans les bois ?

Puis je me rappelle avoir rencontrée une jeune fille que j'avais accompagnée jusque dans une salle sombre au fond de sa minuscule boutique mais j'ai beau réfléchir, je ne me souviens absolument pas de ce qu'il s'est passé après ça.

Bien sûre, ce à quoi j'ai été confrontée à dû être négatif puisque je suis de retour dans sa cellule.

Je continue à tenter de me tortiller ou juste d'essayer de me déplacer, en vain ; je ne bouge pas d'un pouce. Tout ce que je peux faire ici c'est attendre l'arrivée de quelque chose ou quelqu'un susceptible de m'aider.

Comme je suis coincée dans le lit d'un inconnu et que je ne peux pas bouger, je m'ennuie à mourir - et ce, sans mauvais jeu de mots.

Parmi toutes les personnes dans le Monde, pourquoi ce psychopathe m'a choisi, moi ?

Je suis simplement une fille ordinaire, née dans le Maryland et qui a grandie dans une petite ville au fin fond de la Virginie. Je ne suis rien de plus qu'une gamine de dix-huit ans, orpheline, qui travaillait dans un restaurant avec sa meilleure amie.

Eh bien maintenant, sa meilleure amie décédé.

Je ne méritais pas ça, pas du tout. La seule chose que j'ai fais de mal, la seule personne avec qui j'ai peut-être été ignoble, c'était un garçon de ma classe durant le secondaire, à qui j'ai brisé le coeur, mais rien de vraiment important. Rien qui ne mérite vengeance.

Le seul mal qui ai était fait dans ma vie m'était de toute façon destiné. Toute les personnes que j'aimais ont été emportées loin de moi. Et j'ai cette sensation au fond de moi, sans doute encore cet élan de paranoïa, qui sait qui a causé tout cela.

Et il est évident que c'est lui.

Il a tué toute les personnes à qui j'étais attachée pour m'avoir à lui seul. Comment une personne, même la pire des égoïste peut-elle faire cela ? Et voilà, les larmes salées roulent le long des mes joues roses pour rejoindre la commissure de mes lèvres. Je suis couchée dans un lit toute seule à m'appitoyer sur mon sort et incapable de mouver un seul membre : cette situation frise la perfection -ironiquement parlant bien sûre.

Je suis tellement pathétique. Ma vie est tellement pathétique.

Je fut surprise et sortie de mes rêveries quand il pénètre dans la pièce, sa main englobant un bol en porcelaine, qui je suppose renferme de la nourriture.

Je tourne les yeux vers la fenêtre à ma droite et remarque que la Lune ne vas pas tarder à remplacer le Soleil. Pourtant, je me suis enfuit après avoir avalé le petit déjeuner : j'ai dû somnoler pendant tout ce temps qui sépare mon échec quant à ma tentative de fugue, et la situation présente. Je regarde de nouveau vers lui et grimace quand mon cou me brûle après le mouvement que je viens de faire. Il s'approche doucement, et s'arrête devant le lit avant de poser le récipient sur la pochette en bois de la table de chevet proche du matelas. Il s'assoie sur le sommier juste à côté de moi et me scanne de haut en bas.

"Tu sais que ce que tu as fais est mal Courtlynn." Il murmure. La déception est palpable dans sa voix rauque mais je m'en fous. Je veux partir d'ici et échapper à cet homme complètement dingue. Je ne réponds pas, il ne le mérite pas.

Il ne me mérite pas.

C'est juste un fou qui prétend être amoureux d'une fille, et qui plus est moi.

"Est-ce que tu te rappelles de ce que je t'avais dit plus tôt, ce matin  sur ce que du ne devais pas faire." Il parle à nouveau, son rictus audible à travers le ton qu'il emploie.

Je repense silencieusement à ce qu'il m'avait dit et me concentre pour essayer de m'en rappeler.

"Je vais aller te chercher à manger, tu ferais mieux de ne pas essayer de t'échapper, sinon il y aura sanction."

Ohhhh.

Je peux dire qu'il sait que je me suis souvenue de ce qu'il a dit tantôt. La frayeur est probablement plaquée sur mon visage, telle une étiquette où mes émotions les plus terribles sont inscrites au marqueur, et il a l'air d'apprécier ça : il a ce demi-sourire béat et particulièrement stupide qui fend ses lippes pulpeuses ornant son magnifique visage. Malheureusement, tout ce que je veut faire, c'est le frapper de toutes mes forces. Mais je ne peux pas et ne vais pas le faire, je ne suis pas sûre de vouloir savoir comment il va réagir.

"Ne t'inquiètes pas chaton, je vais remettre tes châtiments pour plus tard." Précise-t-il. "Pour l'instant tu as bien besoin de manger." Il déclare calmement. Je laisse tomber un soupir de soulagement d'entre mes lèvres en comprenant qu'il n'allait pas me punir pour l'instant. Mais je crains toujours ce moment où viendra ma peine. Il place doucement  ses mains sur mon corps frêle, me positionnant de façon à ce que je sois assise mon dos contre la tête de lit. Puis il se retourne vers la table de nuit et prends le bol bleu délicatement, et vient le placer sur ses genoux. Il prend la cuillère qui reposait à l'intérieur et l'apporte à sa bouche pour souffler légèrement sur son contenu afin de le refroidir puis la porte à ma bouche pour me nourrir de toute évidence.

Je ne veux pas le mettre en rogne ou de n'importe quelle façon possible en colère, je le laisse donc parler et continuer à me donner à manger sans aucune contestation de ma part.

Je voudrai lui demander pour quand est prévue ma punition car cette question brûle mes lèvres mais je vais la mettre de côté et vivre ce moment paisible.

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@HarrehsKitten ©

Again | arrêtée |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant