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Je ne vais pas nier la vérité : j'ai toujours su dès ma rencontre avec Harry que c'était un garçon spécial au comportement inquiétant et au caractère étrangement autoritaire. J'ai aussi pu notifié que plus l'on passe du temps ensemble, plus notre relation devient ambiguë. Encore aujourd'hui Ethan est porté disparu à mes yeux. Aucun appel. Pas le moindre indice par le biais de mes anciens camarades. J'ignore s'il habite toujours dans la région, et j'ignore même s'il est toujours en vie. Dois-je m'inquiéter ? Évidemment que je le dois. Malgré son attitude insupportable, purement égocentrique et méprisante, même si nous avions certainement rompu et qu'il fu un véritable connard à me rabaisser publiquement, j'avais pris soin de lui. Cela me hante encore la façon dont Harry parlait d'Ethan, comment il demeurait convaincu qu'il ne reviendrait jamais.
Je suis actuellement assise sur le lit d'Harry, les pieds croisés l'un sur l'autre dans leur longueur, dans l'attente qu'il revienne. Je pense à mon ex-copain... Ou peut-être ex-ex-copain ? Nous nous sommes réveillé l'un à côté de l'autre, puis il a docilement préparé un succulent petit déjeuner en y intègrant mes aliments préférés puis nous avions dégusté en silence. Pour moi, notre attitude était assez étrange, mais il n'a pas l'air de s'en préoccuper : il est plutôt évident qu'il apprécie ma compagnie. C'est agréable je trouve mais cette atmosphère reposante ne le métamorphose en aucun cas : Harry est un monstre. Sa personnalité se résume à celle d'un monstre, depuis le début et jusqu'à la fin alors que je vais regretter cette erreur du passé, pour toujours. Et si ça paraît culotté et totalement paradoxale, si j'avais la chance de revenir en arrière, au jour où j'ai rencontré Harry, je ne lui aurait jamais adressé le moindre regard. Je n'aurais pas attendu dans le couloir pour l'aider à trouver sa classe. Je ne me serais pas sentie mal pour lui d'avoir été poussé dans un casier, et je n'aurai jamais fait l'école buissonnière pour apprendre à le connaître. Mais, malheureusement, c'est trop tard et le passé ne peut être changé.
J'entends le clic familier de la porte qui m'informe que quelqu'un la déverrouille mais je ne réagis pas alors que je garde la tête baissée afin de fixer, la vision trouble, mes doigts qui se tordaient maladroitement. Du coin de l'oeil, j'arrive discrètement à observer Harry pénétrer dans la pièce puis s'assoir sur le bord du lit. Mon corps roule dans la pente provoquée par le poids du garçon aux boucles indisciplinées et je peux déjà sentir son corps réchauffer le mien. Il tourne la tête pour, à son tour, me regarder et mes yeux se calibrent instantanément sur un point imaginaire au fond de la chambre tandis qu'il enroule prudemment ses bras autour de mon petit corps. Automatiquement, mon corps tout entier se tend et un frisson parcourt le long de mon échine dans un effleurement glacial sous le contact de ses doigts contre ma peau, comme toujours. Il ne cache pas son hilarité à ma réaction tandis qu'il emboîte mon corps dans le sien. J'aurai tellement aimé profiter de son étreinte et, dans l'absolu, le câliner en retour mais sa personnalité m'en empêche. Je donnerai tout pour pouvoir écouter son explication et pouvoir enfin, connaître les réponses aux nombreuses questions que je me pose désespérément. Mais je n'ai simplement pas suffisamment de courage à rassembler pour oser commencer une conversation. Elle ne pourra jamais être normale, et exécutée dans les règles de la société entre deux personnes civilisées : je crains terriblement sa façon d'agir.
J'ai peur de ce qu'il peut me faire depuis toujours.
C'était le jour de notre premier rendez-vous, où le, jusque là, gentil Harry s'imposa à moi. Il n'avait aucun droit de me forcer à faire quelque chose. Mais j'avais trop peur de dire non.
:-:-:-FLASHBACK-:-:-:
"Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, ça pourrait rendre notre relation bizarre ou même ruiner notre amitié et, qu'en est-il d'Ethan ?"
