Chapitre 2; un mal pour un bien.

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La sonnerie retentit, annonçant la fin des cours. Nagisa rangea ses affaires, tremblant comme une feuille. Il attendit Karma, car ils avaient toujours l'habitude de prendre le train ensemble. Cependant, cette fois, Nagisa l'accompagnerait jusqu'à la gare, irait chez le médecin et reviendrait prendre le train de 19h30, si tout allait bien. 
Le plus grand le rejoignit et ils se mirent en route, se racontant les derniers ragots. Ils furent bien vite à la gare.
-Bon, Karma-kun, je vais chez le médecin pour ma blessure. Je n'ai pas envie qu'elle ne s'infecte plus qu'elle ne l'est déjà. Désolé, tu vas devoir rentrer sans moi.. dit l'androgyne
Le susnommé regarda son ami et éclata de rire. Le bleuté l'observa sans comprendre. Qu'avait-il dit de drôle? 
-Aaaaah~ Nagisa-kun, tu me fais toujours bien rire! Je viens avec toi chez le médecin. déclara le sadique
Nagisa ne tenta même pas de discuter. Quand Karma avait quelque chose en tête, il était impossible de lui retirer et ça, l'adolescent aux cheveux bleus l'avait apprit à ses dépends. Ils se mirent donc en route avec, pour GPS, leur fidèle camarade numérique. Elle les guida dans le dédale des rues et ils arrivèrent assez vite. Il n'y avait personne en salle d'attente, ainsi Nagisa fut bien vite soigné et ils retournèrent à la gare. Ils prirent le train de 18h. Dans le train, Nagisa prit le soin de détacher ses cheveux sous le regard interrogateur de Karma. 
-Neeh, Nagisa-kun? Pourquoi tu détaches tes cheveux? demanda le plus grand
-Eh bien... Ca fait du bien.. mentit l'autre
-Comment tu t'es coupé? Parce que ça a pas trop l'air d'être accidentel.
-Détrompes-toi, c'était un accident. Ma mère faisait à manger et le couteau était sous la marmite. Je suis passé sans m'en rendre compte et je me suis coupé. Rien de plus, rien de moins.
Karma garda son regard rivé sur l'androgyne. Androgyne qui lui sourit. Et là, il s'en rendit compte. Nagisa lui mentait. Son sourire n'était.. Qu'une illusion. Il cachait quelque chose de bien plus grand. Alors, le plus grand plongea ses orbes dorées dans celles azurs de son ami. Il y vit une énorme tristesse, comme un appel à l'aide. Il vit une intense douleur, celle de quelqu'un qu'on aime qu'en façade. Comment n'avait-il pas remarqué cela avant?! Pourquoi n'avait-il pas vu que son ami semblait endurer les pires souffrances?! 
Nagisa soupira et poussa Karma pour lui faire remarquer qu'ils devaient descendre. Ce qui sembla fonctionner puisque le plus grand descendit du train, et attendit son ami. Il le rejoingnit et lui offrit son sourire. Ce sourire qui avait perdu toute once d'espoir et de bonheur. Ce sourire vide de ce qu'il devait normalement montrer. Karma passa son bras autour des épaules de Nagisa et suivit le chemin qu'il connaissait si bien. Le bleuté rougit brutalement. Son coeur tambourinait contre ses côtes. Jamais il n'avait ressentit ça. En fait, jamais le rougeau n'avait été si proche de lui. Il était persuadé que Karma percevait les battements de son coeur. Ils arrivèrent vite devant l'immeuble de Nagisa. Trop vite, même.
-Bon eh bien~ Bonne soirée, Nagisa-kun~ Si tu as besoin de quoi que se soit, n'hésite pas à m'appeller, même au milieu de la nuit~ Si c'est toi, je répondrai toujours~ dit Karma
-En fait, tu es quelqu'un de très niais, Karma-kun. constata Nagisa
Karma le regarda avec un air blasé. Mais reprit vite son sourire. Il déposa un baiser sur le front du bleuté et s'en alla vers chez lui.  L'adolescent posa ses doigts à l'endroit où les lèvres de Karma l'avait "embrassé". Depuis quand Karma était un gros doudou avec des cheveux rouges et des yeux dorés pleins d'amour? Nagisa avait loupé un épisode. NON. Il avait loupé UNE SAISON ENTIERE.
Nagisa monta les marches et entra chez lui.
-Tadaima, oka-san (=je suis de retour, maman).. dit-il.
-Nagisa-chan? Tu es en retard! Maman s'est inquiétée! Où étais-tu?! s'exclama Himori
-Je me suis blessé et je suis allé chez le médecin, pardonnes moi..
-Ne t'en fais pas, ma chérie. Tu es pardonnée! Maman t'a trouvé une magnifique robe, elle est dans ta chambre, va l'essayer et me montrer!
Nagisa baissa la tête et se rendit dans sa chambre. Ladite robe était posée sur son lit. Il s'agissait d'une robe débardeur bleue ciel, comme ses cheveux. Elle arrivait mi-cuisses, à vue de nez. L'androgyne retira son uniforme et enfila la robe. Il remarqua aussi des bas blancs et les enfila avec. Il mit ensuite les ballerines posées au bord du lit. Il se regarda. Il ressemblait vraiment à une fille. Il sentit les larmes lui monter aux yeux. Il la détestait, il se détestait. Il détestait ces robes, ces bas, ces jupes, ces hauts, ces chaussures. Tout. Il détestait ceux qui le dévisageaient dans la rue, ceux qui avaient le courage de venir lui demander s'il était une fille ou non, ceux qui le jugeaient, ceux qui se moquaient. Il détestait beaucoup de choses. Il essuya ses larmes et descendit.

-Oh! Tu es magnifique, maman est très contente d'avoir une fille comme toi! s'exclama Himori

Nagisa se contenta de baisser la tête. "Je te hais, mais.. Je t'aime..." pensa-t-il. Au fond, elle restait sa mère.
-Au fait, oka-san.. Le 20 mai, donc samedi prochain, c'est l'anniversaire d'un ami et il veut faire une soirée.. Je pourrais y aller? demanda timidement le bleuté
-Mais bien sûr! Tant que tu ne bois pas et que tu ne couche avec personne, ça me va! répondit-elle
L'adolescent soupira. Il prit son courage à deux mains et regarda sa génitrice droit dans les yeux.
-Oka-san. Il va falloir que tu te fasse à l'idée que je suis une garçon. Je ne suis pas une fille. Les robes, les jupes, tout ça, ce n'est pas pour moi! s'exclama Nagisa

Blanc. Un énorme blanc. Il n'aurait jamais du dire ça. Il voulu reculer, mais Himori saisit ses cheveux et le tira jusqu'au sol. Elle l'assena de coups de pieds en hurlant des choses incompréhensibles. Nagisa avait mal, terriblement mal. La femme le saisit à nouveau par les cheveux et le releva de force.
-TU M'APPARTIENS, TU AS BIEN COMPRIS?! TU ES A MOI, TU DOIS M'OBEIR! hurla-t-elle
-CE N'EST PAS POUR AUTANT QUE JE SUIS UNE FILLE!!! lâcha le bleuté
Folle de rage, la mère de famille frappe avec violence la tête de son fils sur la table. Elle s'empara d'une ceinture et le frappa. Toujours plus fort. Ignorant ses cris, ses supplications et ses excuses.
Nagisa ne distingait plus le haut du bas. Il avait mal. Il hurlait à s'en briser la voix, ses larmes ne cessaient de couler. Au bout d'un moment, épuisée, Himori s'arrêta et se rendit dans sa chambre. Laissant son fils blessé, gisant sur le sol. Il se releva difficilement et se traîna jusqu'à sa chambre. Il se soigna du mieux qu'il peut et s'allongea à même le sol, épuisé. Il s'endormit.
Driiiiiiing~ Driiiiiiing~
L'adolescent ouvrit difficilement les yeux. Il se leva et se prépara le vite qu'il put. Il renonça cependant à attacher ses cheveux. Il prit son sac et se précipita hors de chez lui. Il ralentit son rythme de marche une fois son immeuble hors de vue. Il s'assit sur un banc et là, bien malgré lui.. Il fondit en larmes.
Karma marchait tranquillement vers la gare en espérant croiser sa petite tête bleue favorite. Il buvait négligemment son habituelle briquette de lait à la fraise. C'est alors qu'au loin, il vit Nagisa, assit seul sur un banc en train.. De pleurer. Il se précipita à ses côtés.
-Nagisa-kun?! Qu'est-ce qu'il t'arrive?! s'inquièta-t-il
Le bleuté releva la tête et Karma écquarquilla les yeux. Sa lèvre inférieure était complètement éclatée, son arcade gauche semblait brisée et son oeil droit était bouffi. Il avait d'autres blessures un peu partout. C'est alors que le rougeau comprit. Nagisa était battu par sa mère. Pour quelles raisons? Ca il l'ignorait et il s'en foutait royalement. Le plus important était l'état de son ami. Il le prit doucement contre lui et le serra en tentant de lui faire le moins mal possible. Nagisa gémit au moment où il passe ses mains dans son dos.
-Nagisa. On va chez moi. Tout de suite. dit-il d'un ton sans répliques
Il passa un de ses bras au creux du dos de son acolyte et son autre sous ses genoux. Il le porta comme s'il portait un coussin. Nagisa s'accrocha à sa chemise et se mit à pleurer de plus belle. Il avait mal, terriblement mal.

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Je suis pleine d'inspiration aujourd'hui u.u 

Poupée Brisée. {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant