TsukiYama: Fleurs fanées

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(Si vous voulez vous sentir encore plus mal, mettez en route le média 😉)


Yamaguchi serrait les fleurs contre son coeur. Son coeur qui lui faisait tellement mal depuis quelque temps. Enfin, mal, c'était un bien faible mot pour décrire la situation actuelle de son esprit. Démoli, affaibli, torturé. Il pensait avoir atteint un niveau de douleur assez élevé avec les entraînements réguliers du volley qui déformaient son corps.

Son corps, qui d'ailleurs, depuis plusieurs séances avait bien du mal à suivre. C'était trop, ce genre de choses, de répétitions le déformait physiquement, et il ne comptait plus les bleus et entorses qu'il s'était fait.

Mais, en réalité, jusqu'à présent, il n'en avait eu cure. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'une chose lui permettait de tenir. Lui permettait de ne pas tout lâcher, de ne pas tout abandonner pour se concentrer sur ses études plutôt que sur ce "sport de club". Oui, mais cela faisait des mois, et le temps était passé, ce n'était plus un simple "sport de club", c'était désormais une partie de lui. Il avait beau tout essayer, se blesser délibérément pour s'empêcher de jouer, son esprit, lui, voulait continuer. Alors il avait accepté cette part de lui qui le poussait en avant.

Tout simplement, parce que le volley l'avait permis de se développer, de se découvrir autrement que par le biais d'autres personnes qui lui faisaient confiance. il avait apprit l'amitié, la vraie, celle qui te poussait en avant, te faisait prendre confiance en toi. Il était fier de son équipe.

Enfin, pour être honnête, pas seulement de "l'équipe", plus d'une personne en particulier. Celle qui lui avait permis de découvrir ce sport magnifique, qui l'avait soutenu jusqu'au bout, qui malgré ses nombreuses piques, ses nombreuses phrases crues, qui d'ailleurs faisaient partie de son caractère. Cette personne, il ne la remercierai jamais assez.

Il ne voulait pas continuer ainsi, à faire comme si de rien n'était, son ami, meilleur ami. Ce compagnon d'aventure, qui l'avait supporté jusqu'au bout. Ce partenaire aux 400 coups, celui qui lui avait fait découvrir la vraie amitié aux côtés de leur équipe, puis, par la suite, le vrai amour.

Celui qui vous prend au ventre, vous retourne l'estomac rien qu'à la pensée ou vue de la personne que l'on aime. Oui, ce genre d'amour. Il y avait eu droit, lui qui avait toujours cru que personne ne l'accepterai tel qu'il est et qu'il aurait dû porter un masque pour se protéger, se créer un carapace pour affronter les nombreuses remarques. Non, il n'y avait pas eu droit, parce que dans cette épreuve, ils avaient été deux, deux à s'aimer, deux à se supporter, deux à affronter le reste du monde s'il fallait. Parce que c'était ainsi que fonctionnait un couple, tout simplement.

Il avait aimé, au début, doucement, pour découvrir l'autre, pour tester ses limites et goûter à ce plaisir si nouveau. Par la suite, c'était plus voracement que cela venait, ils allaient jusqu'à faire certaines actions jusqu'à présent impensables. Ils s'aimaient, voulaient l'autre tout entier, dans son intégrité. Il n'y avait pas d'autre mots. Alors, le désir charnel était devenu plus virulent, puis, ils se sont sentis prêts. L'extase, le plaisir, toutes ces sensations réunies. Ce soir-là, aucun des deux n'avait voulu parler, il voulaient juste profiter de cette bulle, de ce sentiment de confiance, ne voulant par briser cet instant. Ils avaient donc bénéficié de cette chaleur de l'autre, l'avaient chérie durant toute la nuit.

Le temps, et les printemps étaient passés. Rien n'avait changé, ne serai-ce qu'un évènement. Cet évènement qui changeait tout, qui allait tout changer. Un seul, une seule erreur génétique, et tout leur monde venait de voler en éclat.

Ils avaient profité de l'autre jusqu'au bout, ne voulant jamais quitter l'autre, ne serai-ce qu'une nuit. Et puis, le temps des adieux vint. Les larmes, la douleur, cette machine, qui jusqu'à présent le reliait à la vie, montrait une seule ligne, droite, sans aucun soubresaut, il aurait tout donné pour ne revoir qu'une seule fois ce tressautement.

Il aurait tout donné pour ne revoir qu'une seule fois son sourire. Rien qu'une fois, avant que la maladie ne l'emporte. Parce que c'était ainsi. Le Destin l'avait choisi lui et pas un autre, parce qu'il était cruel et sans pitié, ne faisant pas de cadeaux pour les plus heureux ou les plus malheureux.

Yamaguchi tenait les fleurs contre son coeur, ne voulant pas les lâcher. Mais il dut s'y résoudre afin de ne pas rester ici sans une fois de plus fondre en larmes. Il essaya tant bien que mal de les retenir, ces petites larmes cristallisés, en vain. Elles roulèrent sur ses joues, laissant un sillon argenté et humide sur sa peau de porcelaine tâchée. Peau, qui autrefois resplendissait à la lumière de la lune. Enfin, sa lune. Désormais, elle semblait juste désemplie de vie. Tout comme celui à qui elle appartenait.

Son coeur se serra lorsqu'il déposa le bouquet sur la tombe, une perle cristallisée s'écrasa sur un pétale ce qui le fit se recroqueviller. Même ses larmes sentaient le désespoir. Ses bras, quant à eux n'étaient plus qu'un champ de bataille tout comme son esprit qui ne rêvait que d'une chose, revoir celui qui hantait ses pensées.

Il ne pouvait seulement pas s'y résoudre, cela viendrai à être un acte de lâcheté, de renoncer à se battre. C'était pourtant une de leurs devises, "tant que la balle n'a pas touché le sol, il fait continuer de se battre", pourtant sa raison voulait abandonner.

Il en avait marre, marre d'avoir mal, d'être seul le soir, seul, tout seul.

Sans son amour.

Sans celui qui avait volé son coeur sans le lui rendre en partant.

Sans celui qu'il allait bientôt rejoindre.

Ainsi il serrait heureux, et il ne souffrirait plus. Oui, c'était la meilleur solution, une douleur pour tellement de bonheur. Sa raison fit vite le calcul et cela devint une évidence.

" Attends-moi Tsukishima."





Ohayō ! Ne me frappez pas ! Je sais, celui-ci est triste, mais je l'ai écrit avec la musique qui est média en fond, donc... Mais le prochain, promis ! Il est joyeux !

Je vous souhaite une bonne journée/soirée/après-midi....

La bizette

IlEtaitUneFois 🖊

ℝⅇ¢ųⅇɪℓ ɗ'ʘ$ {ℍⱥɪҡẙʉʉ}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant