Chapitre 12

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La première nuit passée à surveiller KyungSoo fut de loin la plus stressante de ma vie. Le jeune vampire avait fini pas être si prostré qu'il n'avait pas même bougé un doigt tout le long de la nuit, et cela inquiétait Jackson. Il ne connaissait pas assez bien les vampires pour savoir ce qui se passait pour notre nouveau protégé et il avait directement pensé au pire. Il avait peur que les buveurs de sang ne débarquent dans la nuit pour récupérer leur « prince » et que donc nous ne fassions pas le poids. J'étais, personnellement, persuadé que Jackson à lui tout seul pouvait les éliminer au vu de sa prestation dans le village, mais cela ne l'empêchait pas d'être affreusement nerveux. C'est donc dans cette ambiance largement trop tendue que la Jiangshi m'avait conseillé de dormir. Or, j'en avais été incapable et donc j'avais décidé de sortir par la fenêtre. Je sais que vous devez vous dire que mes agissements avaient été imprudents, mais j'avais une envie folle de résoudre le mystère de mon père qui n'avait pas su s'approcher.

J'avais initialement pensé que les pages qui s'étaient déversées autour de nous, et qui étaient couvertes de poison, les avait repoussés. Mais après j'avais pensé à autre chose. Vampires et Lycanthropes avaient toujours eu cette différence de force qui les avait opposés. Ennemis naturels, ils avaient l'un comme l'autre développé des stratagèmes pour prendre le dessus sur l'autre, et bien évidemment le tuer. Alors il m'avait semblé affreusement logique que cette odeur qui planait constamment autour de Kyung et qui me paraissait étrangement attrayante, ne pouvait être autre qu'un moyen de repousser les loups pur-sang. Je ne trouvais pas cette odeur malsaine, ou même dangereuse, mais c'était surement cela qui avait repoussé mon père qui avait désiré s'approcher. Ce n'était là qu'une hypothèse, bien sûr, mais elle devait bien avoir ses vérités.

Marchant on ne peut plus prudemment en forêt, j'avais retrouvé l'endroit où j'avais rencontré mon père. Dès lors, j'avais pu suivre des traces de pas dans la terre meuble. Ils se résumaient par des pattes animales avant de soudainement disparaitre dans une grosse trace ronde, enfin des traces de mains et de pieds suivirent les premières. J'en avais conclus alors que le loup avait pris la fuite avant de prématurément se retransformer en humain. Il se serait donc étalé dans la poussière, créant cette grosse trace ronde, avant qu'il ne se relève à l'aide de ses mains et ne finisse sa course à pieds. il me fallut donc suivre ces traces de pas, espérant qu'elles finiraient par être rejointes par celles d'un cerf. Or, j'avais beau suivre ces traces, elles ne faisaient que tourner en rond avant que finalement je me rende compte qu'elles disparaissaient au niveau d'une clairière seulement éclairée par une lune en frome de croissant.

L'herbe y était haute, ne me permettant pas de trouver une quelconque trace au sol, et surtout, l'endroit semblait étrangement hospitalier. En effet, une petite cabane avait été érigée au centre de la clairière et bien qu'elle fût abandonnée et rongée par le lierre, elle semblait bien plus accueillante que la maison de Jackson. Autour, avait également été implanté un verger, qui maintenant était totalement abandonné et dont les fruits charnus commençaient à trop peser sur les branches. Un champ de blé avait aussi été planté, et maintenant blés et herbes se mêlaient pour former un drôle de paysage en patchwork.
Vous devez vous douter que j'avais longuement hésité à pénétrer l'endroit, pour le simple fait qu'étant largement faible comparé à un vrai loup entraîné, je n'avais aucune chance de savoir me battre. Mais savoir que les traces de pas de mon père m'avaient mené ici tiraillait trop mon esprit et c'est donc aux aguets que j'étais entré dans l'endroit en plaine.

Mes pas étaient trop bruyants à mon goût et chaque craquement de mes semelles me faisait frissonner tout le long de ma colonne vertébrale. Egalement, je fixais mes pieds, décalant les herbes qui m'arrivaient à la taille pour regarder si des pièges n'avaient pas été posés au sol. Pour ma chance je n'avais rien trouvé de la sorte jusqu'au champ de blé dur, qui s'élevait au-dessus de ma tête. C'est tremblant légèrement que j'avais pénétré la dense forêt d'herbes sèches, décalant à l'aide de mes avant-bras chaque brun qui m'empêchait de voir devant moi.

My Real Nature [TOME II]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant